VII

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Livia

La tension de la soirée ne retombait pas. Je pouvais sentir chaque muscle de mon corps tendu, comme si l'annonce que je venais de faire à Alessandra avait tout changé. Ce n'était plus un jeu, plus un flirt. Quelqu'un la suivait. Cette pensée ne cessait de tourner dans ma tête alors que nous nous tenions dans mon salon, entourées par la pénombre de la nuit.

— Tu peux rester ici cette nuit, proposai-je doucement, essayant de ne pas montrer mon inquiétude.

Elle hésita, me regardant, les sourcils froncés. Alessandra n'était pas du genre à accepter facilement de l'aide, encore moins de montrer ses faiblesses. Mais ce soir-là, quelque chose dans son regard semblait chercher un refuge, même si elle ne l'avouerait jamais.

— Je dormirai sur le canapé, finit-elle par dire.

Je soupirai, soulagée qu'elle accepte, même si elle maintenait une distance. Elle s'installa sur le canapé tandis que je la regardais un instant avant de rejoindre ma chambre. Pourtant, malgré la fatigue, je ne parvins pas à trouver le sommeil. Mes pensées étaient tournées vers elle, vers ce qui pourrait se passer. Qui était cette personne qui la suivait ? Et pourquoi ?

Les heures passèrent lentement, et je m'endormis à peine quand un bruit me réveilla brusquement. Un cri étouffé. Mon cœur fit un bond dans ma poitrine alors que je me précipitai hors de mon lit, courant jusqu'au salon. Là, sur le canapé, Alessandra était agitée, ses draps en désordre, son visage marqué par la peur.

— Alessandra, murmurais-je en me penchant vers elle. Hé, tu es en sécurité. C'est juste un rêve...

Elle ouvrit les yeux brusquement, ses pupilles dilatées par la terreur. Elle me fixa, encore perdue entre son cauchemar et la réalité.

— C'était horrible..., murmura-t-elle d'une voix cassée. Je... je ne veux pas fermer les yeux.

Mon cœur se serra devant sa vulnérabilité, un contraste frappant avec la force qu'elle montrait habituellement. Sans réfléchir, je pris sa main et la serrai doucement.

— Reste ici, à côté de moi. Je ne te laisserai pas seule.

Elle hésita une seconde, puis se redressa, venant s'asseoir près de moi. Je pouvais sentir la chaleur de son corps contre le mien. Le silence retomba entre nous, mais cette fois, il n'était plus rempli de tension, seulement d'un étrange apaisement. Après quelques minutes, je sentis sa tête tomber doucement sur mon épaule. Son souffle devint plus régulier, et elle finit par s'endormir dans mes bras. Mon cœur battait plus fort, mais cette fois, pas à cause de la peur.

Je l'observai quelques instants, le calme revenu sur son visage, et je murmurai presque pour moi-même :

— Je ne te laisserai pas tomber, Alessandra.

Nous devions trouver ce qu'il se passait. Demain, nous commencerions à mener notre enquête. Mais pour l'instant, je profitais de ce moment, apaisée par sa présence, malgré l'ombre qui planait au-dessus de nous.


Alessandra

Le lendemain matin, après avoir quitté l'appartement de Livia, je savais que je devais parler à Nolan. Il devait être au courant de ce qui se passait. Alors que je m'apprêtais à l'appeler, une nervosité sourde s'installa en moi. Comment allait-il réagir en apprenant que j'avais dormi chez Livia ?

Je trouvai Nolan au bar, comme d'habitude. Il était assis à une table au fond, une bière à moitié terminée devant lui. Dès que je m'approchai, il leva les yeux, un mélange d'inquiétude et de frustration dans le regard.

Entre deux viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant