Entre deux vies

X

Alessandra

Je me tenais là, figée, fixant Livia, encore ébranlée par ce qui venait de se passer entre nous. La question brûlait encore sur mes lèvres, celle à laquelle elle ne voulait pas répondre : pourquoi n'arrivait-elle pas à me donner une explication claire ? Le silence entre nous était lourd, oppressant, et avec chaque seconde qui passait, je sentais ma colère monter en flèche.

— Livia, dis-moi la vérité, soufflai-je, la voix tremblante de colère. Pourquoi tu ne veux pas m'expliquer ce que signifie cette lettre ? Tu joues avec moi ?

Elle baissa les yeux, incapable de me regarder droit dans les yeux.

— Ce n'est pas ce que tu crois, Ale, murmura-t-elle. Je ne peux pas t'en parler maintenant.

— Quoi ? Tu crois vraiment que je vais me contenter de ça ?! Après tout ce qu'il vient de se passer ?! criai-je, ma voix tremblant de rage.

Elle leva enfin les yeux vers moi, mais dans son regard, je ne trouvais aucune réponse. Seulement du doute, de l'hésitation. Ce silence me dévorait de l'intérieur, comme un poison lent qui se répandait dans mes veines. J'avais besoin d'explications, de quelque chose à quoi me raccrocher, et elle ne m'offrait rien.

— Alors tu m'appelles pour coucher avec moi, et après ça, tu m'ignores ? Je suis quoi, un passe-temps pour toi ? Un jouet ? Tu ne pouvais pas juste... me dire la vérité ? C'est quoi ce putain de nom, Axelle Fauvel ?! insistai-je, le désespoir montant dans ma voix.

Je vis ses mains trembler légèrement, mais elle restait muette. C'était pire que tout.

— Parfait, dis-je en me levant brusquement du lit. J'en ai assez.

Je n'attendis pas sa réponse. Je ramassai mes affaires à la hâte, mes mains tremblant tellement que je faillis faire tomber mon sac. Je sentis Livia se rapprocher de moi, tendant une main hésitante, mais je reculai d'un pas.

— Ne me touche pas, crachai-je. Je m'en vais.

Je claquai la porte derrière moi, dévalant les escaliers à toute vitesse. Je suffoquais. L'air semblait me manquer. Comment avais-je pu être aussi stupide ? Me laisser prendre dans ce piège, encore une fois... Comment avais-je pu croire qu'elle tenait à moi ?

Lorsque j'arrivai chez moi, Mila m'attendait, assise sur le canapé, une expression inquiète sur son visage. Elle s'approcha de moi dès que j'entrai dans l'appartement.

— Ale, ça va ? Tu as l'air... troublée, dit-elle en fronçant légèrement les sourcils.

Je m'arrêtai net, incapable de formuler une réponse immédiate.

— Je... Je sais plus, Mila, soufflai-je, ma voix faible et tremblante.

Elle s'approcha encore, et d'un geste doux, elle attrapa mes mains, cherchant à comprendre sans me brusquer.

— Viens, assieds-toi, on va en parler, dit-elle calmement, m'entraînant vers le canapé.

Je me laissai faire, épuisée, mentalement vidée. Mila restait à mes côtés, sans dire un mot de plus, me laissant le temps de me poser. Sa présence, comme toujours, avait cet effet apaisant.