XI

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Livia

Je quittai précipitamment mon appartement, le message menaçant continuant de résonner dans ma tête comme une mauvaise chanson. L'air à l'intérieur était devenu étouffant, et même les murs semblaient m'observer. Chaque ombre que je croisais me paraissait suspecte, chaque passant potentiellement hostile. Je me retournai plusieurs fois en descendant les escaliers, tentant d'apercevoir une silhouette , mais rien. Pourtant, cette sensation de malaise ne me quittait pas.

Je serrai les poings, essayant de contenir ma peur grandissante. Qui était derrière ces menaces ? Je ne pouvais pas ignorer que cela semblait étrangement lié à Alessandra, mais je n'avais pas encore trouvé le lien exact. Je marchais rapidement, mes talons résonnant sur le trottoir, essayant de chasser les pensées qui tournaient en boucle dans ma tête.

Un café à proximité de l'université me parut être un refuge momentané. J'avais besoin de calme, d'un endroit où m'asseoir pour réfléchir. Une fois à l'intérieur, la chaleur et l'odeur de café fraîchement moulu m'apaisèrent un peu. Mais cette tranquillité fut de courte durée.

Mes yeux tombèrent immédiatement sur Nolan, assis à une table avec une tasse de café devant lui. Il me vit presque instantanément et me fit un signe de la main pour que je le rejoigne. Je sentis un léger malaise monter en moi. Notre dernière conversation s'était terminée sur une note tendue, et je ne savais pas si j'étais prête à affronter ça maintenant.

— Je ne t'attendais pas ici, dis-je en m'asseyant à contrecœur, cherchant à masquer mon agitation.

— Moi non plus, répondit-il en haussant les épaules. J'étais juste venu pour me vider la tête. Et toi ? Tu vas bien ?

Le silence qui suivit sa question était lourd de non-dits. Nolan semblait plus calme que la dernière fois, mais il y avait encore une tension palpable entre nous. Je sentais que je ne pouvais plus garder tout ça pour moi, il fallait que je parle à quelqu'un. Mes mains tremblaient légèrement en jouant avec la cuillère posée devant moi.

— Nolan, je... je reçois des menaces depuis quelque temps, dis-je finalement d'une voix plus tremblante que je ne l'aurais voulu. Quelqu'un sait des choses sur moi, sur Ale, et ils ont utilisé un nom que je n'avais jamais entendu avant : Rossetti.

Je vis ses sourcils se froncer. Intrigué, il se redressa légèrement.

— Rossetti ? répéta-t-il, clairement perplexe. Mais... Alessandra n'a jamais mentionné ce nom. D'où ça sort ?

— Justement. C'est ça le problème. Et il y a plus que ça. Je sens que quelqu'un la suit, qu'on me suit aussi. Je ne comprends pas ce qui se passe, mais je crois que c'est beaucoup plus grave que ce qu'on pensait, et je ne sais pas quoi faire. Je ne comprends pas ce que ce nom signifie pour elle.

Je vis Nolan se raidir, l'inquiétude grandissant sur son visage. Il semblait réfléchir intensément.

— Tu crois que ça a un lien avec son père ? demanda-t-il d'un ton grave. Stefano ferait n'importe quoi pour la garder sous son contrôle. Peut-être que tout ça vient de lui.

Je n'eus pas le temps de répondre. Mon regard fut attiré vers la rue, où un motard, tout de noir vêtu, se tenait immobile de l'autre côté de la route. Il ne bougeait pas, mais son casque opaque semblait fixé sur l'entrée du café. Un frisson glacé me parcourut le dos.

— Regarde, là, murmurai-je en désignant discrètement l'homme au casque. Il nous observe.

Nolan suivit mon regard et se figea à son tour.

— On rentre à l'intérieur, dit-il immédiatement d'un ton ferme. Si c'est vraiment quelqu'un qui te suit, on ne doit pas rester à découvert.

Nous quittâmes la terrasse pour nous réfugier à l'intérieur du café, cherchant un coin plus reculé où nous pourrions parler en toute discrétion. Nous nous installâmes près de la fenêtre, mais suffisamment loin pour ne pas être visibles de l'extérieur. Mon cœur battait à tout rompre. Je jetai un coup d'œil furtif dehors, mais le motard était toujours là.

Entre deux viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant