VI

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Alessandra

Quelques jours après ce fameux baiser au théâtre, je me retrouvais de nouveau en cours avec Livia. Chaque interaction avec elle me rappelait notre dernier échange, et la tension entre nous continuait de monter. Assise au fond de la salle, j'observais chacun de ses gestes avec une attention particulière, prête à saisir la moindre occasion de la pousser à réagir.

Elle parlait aujourd'hui des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos. Un classique sulfureux et passionné, parfait pour ce genre de situation. Je ne pouvais m'empêcher de voir dans ses mots une métaphore de notre relation naissante, dangereuse et complexe. Tandis qu'elle expliquait la manipulation des personnages, l'ombre de la séduction planait dans la salle.

Je laissai échapper un sourire en coin, et Livia, sans interrompre son explication, tourna légèrement la tête vers moi, capturant mon regard avec une intensité accrue.

— Mademoiselle Baldini, un sourire aussi narquois ? Vous avez quelque chose à ajouter à cette réflexion sur les jeux de pouvoir et de séduction ? lança-t-elle avec une lueur provocatrice dans les yeux.

Je croisai les bras, la défiant du regard, puis pris tout mon temps avant de répondre.

— Les jeux de pouvoir dans ce livre sont fascinants... mais je trouve qu'ils prennent une tout autre dimension dans leurs adaptations au théâtre. Parce qu'on ne sait jamais vraiment ce qui se passe dans les coulisses, n'est-ce pas ? dis-je, laissant mes mots flotter entre nous comme une allusion à peine voilée.

Livia me fixa avec plus d'intensité encore, une lueur de reconnaissance passant dans son regard. Sans se démonter, elle continua son cours, mais je savais que cette conversation n'était pas terminée. Il y avait encore beaucoup à dire, à explorer.

Un bout de papier glissa discrètement sur mon bureau. Curieuse, je le dépliai pour découvrir un message de Nolan : « C'est à ça que vous étiez occupée au théâtre ? ». Un sourire amusé étira mes lèvres. Nolan, toujours avec son sens de l'humour aiguisé. Je jetai un rapide coup d'œil dans sa direction, mais il gardait les yeux rivés sur son carnet, l'air de ne rien savoir. Typique.

Quand la cloche sonna, signalant la fin du cours, les autres étudiants commencèrent à ranger leurs affaires. Moi, je restai assise, jouant avec mon stylo, attendant que la salle se vide complètement. Livia, elle, se contentait de ranger ses notes, mais je savais qu'elle attendait aussi. Nous avions encore quelque chose à régler.

Lorsque le dernier étudiant sortit de la salle, Livia se rapprocha de mon bureau, ses mouvements lents et délibérés. Son regard ne me quittait pas, et je sentais la tension entre nous atteindre son apogée.

— Vous jouiez moins les effrontées au théâtre, lança-t-elle doucement, ses lèvres s'étirant en un sourire à la fois amusé et provocateur.

Je relevai la tête vers elle, un sourire tout aussi provocateur se dessinant sur mes lèvres. Mon cœur battait un peu plus vite, mais je n'allais pas reculer. Pas maintenant.

— Peut-être que j'aime varier les plaisirs, rétorquai-je en la fixant intensément.

Elle se rapprocha encore, et cette fois, il n'y avait plus aucune distance entre nos corps. Je sentis sa main se poser doucement sur ma taille, son geste à la fois audacieux et délicat. Mon souffle se coupa un instant, mais je ne cédai pas. Mes doigts effleurèrent subtilement sa hanche, répondant à son contact.

— Vous aimez jouer, on dirait, murmura-t-elle, ses lèvres tout près des miennes, son souffle caressant ma peau.

Je ne répondis pas tout de suite, savourant la tension entre nous. Puis, lentement, je me penchai vers elle, mes lèvres frôlant les siennes sans les toucher.

Entre deux viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant