XII

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Livia

Je quittai précipitamment le café, le message que j'avais trouvé dans mon sac continuant de résonner dans ma tête. « Ce n'est que le début. » Ces quelques mots me glaçaient. Qui pouvait être derrière tout ça, et pourquoi maintenant ? J'accélérai le pas, l'air frais de la nuit mordant ma peau. Nolan et moi nous étions séparés, et je marchais seule dans les rues désertes, perdue dans mes pensées.

Mon téléphone vibra soudain, me tirant brutalement de mes pensées. Un numéro inconnu s'affichait à l'écran. Mon cœur se serra. Qui pouvait bien m'appeler à cette heure-ci ? Je décidai tout de même de décrocher, hésitante.

— Allô ?

Un silence oppressant s'installa, puis une voix, froide et calculée, résonna à l'autre bout de la ligne.

— Livia, nous devons parler.

Je me figeai, surprise et méfiante. Cette voix m'était familière, mais je n'arrivais pas à l'identifier immédiatement.

— Qui est-ce ? demandai-je d'une voix plus assurée que je ne me sentais.

— Ce n'est pas vraiment la question. Ce qui importe, c'est ce que je peux faire pour toi... ou contre toi.

Mon instinct me criait de raccrocher, mais quelque chose dans son ton me força à rester en ligne.

— Je ne joue pas à ce genre de jeux. Si vous avez quelque chose à dire, dites-le, rétorquai-je, tentant de cacher mon angoisse derrière un ton tranchant.

Un rire léger, presque moqueur, s'échappa de l'autre côté de la ligne.

— Très bien, Livia. Je pense que tu sais déjà qui je suis, même si tu refuses de l'admettre. Mais nous parlerons en face à face. Une voiture noire t'attend à l'angle de la rue. Si tu refuses cette conversation, je serai contraint de prendre d'autres mesures.

Je jetai un regard furtif vers le coin de la rue. Une berline noire était là, comme il l'avait dit. Moteur allumé. Le chauffeur, impassible, attendait.

— Pourquoi devrais-je te faire confiance ? Qui es-tu ? insistai-je, essayant de gagner du temps.

— Tu n'as pas à me faire confiance. Mais si tu tiens à protéger Alessandra... tu viendras. 

Un frisson glacial me parcourut l'échine. Je n'avais pas vraiment de choix. S'il en savait autant, cela impliquait que cette personne avait le pouvoir de détruire ma vie, et surtout celle d'Ale.

— Très bien, dis-je enfin. J'arrive.

Je raccrochai, mon cœur battant à tout rompre. Je pris une profonde inspiration avant de marcher en direction de la voiture. Chaque pas semblait me rapprocher un peu plus du piège dans lequel j'allais peut-être m'enfermer.

La voiture s'arrêta devant un restaurant chic, illuminé par des néons discrets. Je descendis, le souffle court, mes pas hésitants sur le trottoir. En entrant, je le vis immédiatement. Stefano. Impeccablement vêtu, assis à une table isolée, un verre de vin à la main, comme s'il avait tout le temps du monde.

— Livia, dit-il doucement, comme si nous étions de vieux amis. Merci d'être venue. Assieds-toi, nous avons beaucoup à discuter.

Je m'assis face à lui, mon corps tendu, prêt à affronter ce qu'il allait dire.

— Pourquoi m'avoir fait venir ici ? Qu'est-ce que tu veux ? lançai-je, essayant de masquer la peur dans ma voix.

— Ce que je veux ? Il s'agit plutôt de ce que tu veux, répliqua-t-il calmement. Alessandra, je suppose.

Entre deux viesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant