𝟏𝟐 - 𝐋𝐞𝐬 𝐚𝐢𝐦𝐚𝐧𝐭𝐬 𝐬'𝐚𝐭𝐭𝐢𝐫𝐞𝐧𝐭

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🎶I know it won't work - Gracie Abrams🎶

" - TU m'écoutes, Gabriel ?

Sa voix me ramenait soudainement sur Terre.

Mes pensées avaient légèrement divagué vers d'autres horizons.

Je passais mes yeux dans le décor pour essayer de trouver un indice sur notre sujet de discussion, mais sans grande surprise, l'accueil d'un cinéma ne disait pas grand chose de la potentielle conversation qui se déroulait à sens unique.

Je me résolut à demander :

- J'avais la tête ailleurs, tu disais ?

- Je te demandais si tu étais toujours certain de regarder ce film et de ne pas en changer pour un autre ?

Je soufflai imperceptiblement tout en levant la tête vers  les affiches.
Il n'y avait pas grand chose à l'affiche, bien que ce film tiré d'un grand livre faisant la une partout et n'ayant reçu que des éloges m'attirait bien.
La critique l'avait salué et il me faisait de l'œil depuis longtemps, n'ayant jamais été fan de films français, je dois avouer que celui là avait quelque chose d'attirant et que je me serais bien délecté des - presque - trois heures de film.

Mais il avait insisté pour qu'on regarde cette sorte de comédie romantique américaine sans âme et dont la seule chose qui dénotait était la mauvaise retouche photo évidente de l'actrice sur l'affiche promotionnelle.

- Oui, oui, ce sera parfait. J'avais tout de même répondu, peu convaincu par la fausseté de mes propos.

Heureusement, il n'en tenu pas rigueur et se contenta d'acheter les deux tickets - après une courte bataille pour savoir qui allait payer - et de rejoindre la salle indiquée sur les petits papiers blancs et noirs.

Ponctuel comme toujours, nous arrivons pile à l'heure pour le début.
Quand la salle est déjà sombre, que la plupart des pubs sont passées, qu'il n'en reste que quelques unes et que le film s'apprête à démarrer.

Bien que peu adepte de l'expérience qu'offrait les cinémas - loin du confort d'un bon canapé sur lequel on a le loisir de s'allonger ou même le plaisir de se blottir contre son compagnon de visionnage - je dois avouer que celui-ci dégageait une atmosphère reposante.

Il y avait peu de monde, la clientèle représentant une certaine élite, l'odeur de pop corn se mélangeait à celle des produits ménager fréquemment utilisés sur le sol et les sièges pour nettoyer les éventuelles maladresses des spectateurs.
L'odeur se gonflait et s'insufflait dans mes narines pendant que je le laissais choisir le rang et la place que nous occuperons durant les deux longues heures à venir.

Évidemment, il a choisit la place qui se trouvait au parfait centre de la pièce sous prétexte que la vue était meilleure.

Le film avait commencé depuis plusieurs minutes maintenant.
L'intrigue s'était mis en place, le triangle amoureux de même, et, au vu du visage de l'homme assis à côté de moi, ça avait tout d'un film passionnant.

Pour ma part, je profitais plus de ces instants pour m'accorder un moment de calme et réfléchir, essayant de nuancer les dialogues et fortes musiques ambiantes pour ne pas les mélanger à mes propres pensées.

Je me demandais comment j'avais bien pu en arriver là avec lui.

Tout partait comme une histoire sans lendemain, rien qu'une soirée où je me sentais seul, trop seul pour le supporter.
Et puis ça avait recommencé une seconde fois, une troisième fois, jusqu'à devenir quelque chose de régulier.

Au delà du réel -2- [BARDATTAL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant