𝟏𝟏 - 𝐂𝐨𝐧𝐯𝐞𝐫𝐬𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐬

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🎶Baby Blue Movie - Cigarettes After Sex🎶

" - JE voudrais achever notre relation par un bon souvenir.

- Lequel ?

- Laisse-moi t'embrasser une dernière fois. Juste un dernier baiser.

La tension palpable était présente, le bruit des voitures accélérant sur la route voisine se faisait plus discret en cet instant, nous laissant le loisir du silence choisi et désiré.

Comment était-ce arrivé déjà ? Qu'avait t'il pu nous arriver pour en advenir à une telle requête ?
Pour le comprendre, il faudrait revenir quelques heures en arrière, là où tout avait commencé...

L'après midi était sur le point de se terminer. Ce dimanche avait été l'inverse de ce que j'espérais.
La journée était d'un tel ennui que je m'étais résolu à m'avancer sur le travail de ma journée de demain, tellement que le travail en était presque terminé.

À dix huit heure passée, il n'y a plus grand chose à faire.
Évidemment, Paris reste animée jusque tard. Les restaurant, les bars, les boites de nuits et le bruit des soirées étudiantes qui résonnent des fenêtres des appartements.

Mais, quand on est une personnalité politique, - qui plus est, Jordan Bardella - on fait vite le tour des activités disponibles.

Pas de restaurant, enfin, pas tout seul.
Pas de bar, ni de boites de nuits - en général, il vaut mieux éviter les endroits où il y a consommation d'alcool, ça peut toujours mal tourner -,
Et j'avais passé l'âge des soirées étudiantes.

C'était un bien triste constat que de voir que l'amusement était interdit quand on se politisait.
Je venais parfois à envier les vielles générations qui avaient su profiter de leurs jeunesses loin des réseaux sociaux et des médias trop intrusifs et qui avait saisit l'occasion de s'engager à un âge plus avancé.

Mais avoir commencé le militantisme et les émissions télé à l'âge de seize ans ne rendait pas l'épanouissement juvénile facile.

Déjà casanier et pas grand adepte des regroupements de foules, je m'étais vite enfermé dans un univers composé de jeux vidéos et de tractage.
Ce n'est pas sur quoi tout le monde aurait parié au premier abord, je crois.

Le geek de la classe, aux mauvaises notes - sauf en Histoire/Géographie et en français, bien sûr - qui refusait les sorties entre amis et séchait les cours : je n'avais pas le profil type de celui qui s'intéressait à la politique.

Mais il faut croire que ça avait finit par payer et que ce que mon entourage avait longtemps qualifié de "phase" ou encore "lubie passagère" m'avait finalement hissé haut.
Si haut que me voilà à la tête d'un parti, à regretter les quelques années supplémentaires où j'aurais pu, un tant soit peu, profiter de ma jeunesse.
Je ne suis aujourd'hui pas un vieillard, certes, je suis même un des plus jeunes du milieu, mais j'ai le même niveau de divertissement qu'un retraité.

Mais on ne change pas le passé.
Il est gravé dans le marbre et les regrets n'y changeront rien.

Peut-être même que si je ne m'étais pas engagé si jeune, les choses ne se seraient pas passée
ainsi, qui sait ?

En attendant, j'étais là.
Je dirais même que j'étais , et las.

, dans mon appartement, à attendre que la journée passe, que la fatigue tombe sur moi pour que j'atteigne le sommeil et que le train de vie habituel reprenne dès le lundi matin.
Et las de cette existence qui ne consistait justement qu'à attendre que les choses se passent, je restais spectateur de ma propre vie alors que je souhaitais en être l'acteur, le personnage principal.

Au delà du réel -2- [BARDATTAL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant