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Sous le regard perçant de son aînée, le danseur était assis au sol, les yeux fixés sur le planché tel un enfant de six ans qui aurait fait une bêtise et sui était en attente de sa sanction.

- Et donc?

- oh hm....

- tu sais qu'il aurait pu m'arriver quelque chose en plus? Et personne ne demande de mes nouvelles ? Et moi qui vous croyais de confiance... Dit-elle en feignant des sanglots.

- Jenny.... Je... Je suis vraiment Désolé... Vraiment... Je.... Je ne peux pas vraiment te dire pourquoi c'est... Un sujet sensible et... Je suis sûr que tu me prendrai pour un fou, je te le dirai sûrement un jour mais juste... Pas maintenant... En tout cas, je suis  vraiment désolé de t'avoir laissé toute seule.

Voyant le regard du plus jeune commencer à s'embuer au fur et à mesure qu'il parlait, Jenny s'adoucit de suite.

- hé pleure pas, je vous en veux mais... C'est surtout parce-que je me suis inquiété pour vous, j'ai faillit croire que vous aviez été kidnappé , en plus, y'avait eût du remu ménage aux toilettes et, j'ai cru que quelque chose vous est arrivés. C'est bon pour cette fois mais seulement si tu me promet de ne plus jamais disparaître comme ça, Ok? Et tu passes le mot à l'autre blondinet.

Théo renifla en hochant la tête avant de répondre :

- promis, Jenny.

- gentil garçon.  Elle marqua une légère pause avant de reprendre d'un air gêné : Bon... Maintenant... Il y a une mauvaise nouvelle que je me dois de t'annoncer...

Devant la minois soudainement crispé de son aîné, Le jeune homme sentit son cœur s'accélérer face à l'inquiétude qui s'emparait de son esprit.

- quoi? Qu'est-il arrivé ?

- eh bien... Vu que tu n'es pas venus aux entraînements d'hier, il a été décidé que quelqu'un d'autre te remplacerai .

Il hoqueta de surprise. Le souffle coupé, les sourcils froncés, il épia son amie avec l'impression d'avoir été trahie.

Une seule fois.

Il avait fallut une seule fois pour que des années de dur labeur soient bafoués. Il ne pouvait que penser à ces nuits blanches qu'il avait passé à  s'entraîner alors que tout le monde dormais à point fermé, de tout ces bleus qu'il avait sur le corps, de toutes les crampes, les courbatures, des mois qu'il avait passé à manger des salades afin de pouvoir avoir l'air " plus gracieux et moins gras" jusqu'à faiblir et avoir le tournis à chaque fois qu'il se levait.

Et quand enfin, il pensait  que ses efforts allaient payer et qu'il  allait pouvoir représenter leur groupe et avoir  un peu de reconnaissance, voilà qu'on le lui arrachait des mains.

- Ok.

- Théo ?  Je suis désolé que ça se passe comme ça, ils... Ils n'ont pas eût l'impression que tu prenais cela très au sérieux, on essaye tous de privilégier le bien de la team plutôt que celui des individus et-

- d'accord. Pas de problème. Sa voix se fit blanche.

Ahuri, Jennyfer ne su comment réagir. Son cadet était étrange, elle appréhendait ce moment depuis que la décision avait été prise et, elle s'attendait à ce qu'il crie, s'énerve, tente de se bagarrer avec le reste de la troupe ou qu'au moins il verse quelques larmes mais, rien, il ne fit rien de tout cela, en fait, elle ne l'avais jamais vu aussi calme et ça en était d'autant plus déstabilisant.

- C'est tout ce que tu as me dire?  Tu m'as inquiété voyons, je pensais que quelqu'un était mort. Dit-il  finalement en riant de plus belle.

Elle hocha simplement la tête, non sans un brief instant d'hésitation.

- je vais me reposer alors. À plus tard.

Et sans rien ajouter, il se leva, prit ses affaires et quitta la salle.

Il entendit son nom être répété par la jeune femme mais il ne se retourne point. Il n'était pas en colère contre elle, il ne voulait simplement plus en parler.

Lentement, il marcha jusqu'à chez lui, le regard rivé sur ses chaussures alors qu'il réfléchissait.

Il avait pitié de lui même. Comment un seul jour pouvait-il lui gâcher ainsi la vie? Si seulement il n'était pas allé voir Asaiha, si seulement il n'avait pas cette maladie ou plutôt cette malédiction !

"Pourquoi moi? Pourquoi cela n'aurait il pas pu tomber sur quelqu'un d'autre, pourquoi-"

Un frisson lui escalada l'échine alors qu'un drôle de ressentiment interrompit ses lamentations.

Lentement, il se retourna mais, rien, la ruelle était vide et le bruit du vent qui soufflait ne faisait que marquer ce manque d'activité humaine.

Haussant les épaules, il continua à marcher, se disant que ça n'était que son cerveau qui se faisait des idées, probablement influencé par les paroles du pseudo mafieu et il traça simplement sa route.

Arrivé chez lui, il dégusta un bol de nouilles instantanés devant une émission télévisée, jusqu'à ce qu'il entendit la sonnette être appuyé plusieurs fois à la chaîne.

Un profond soupir lui échappa tandis qu'il fut obligé de se lever de son confortable canapé afin d'aller ouvrir la porte.

Et lui qui s'attendait plutôt à recevoir Jennyfer, il fut plutôt surpris d'y voir Klein, le visage transpirant d'inquiétude.

- K-klein? Qu'es ce que tu fais ici?

Avant de répondre à cette légitime question, l'homme aux cheveux blonds avait d'abord poussé son cadet sur le côté afin de pouvoir entrer afin de ne pas risquer qu'il lui ferme la porte au nez, comme il l'avait déjà si bien fait auparavant.

- Jenny est morte d'inquietude, elle m'a dit ce qu'il s'est passé et, apprement tu as réagi de manière bizarre, très bizarre.

- bizarre ? Je vais totalement bien. Certifia le plus jeune, confus.

- éclater de rire est souvent un reflexe quand on est sous un état de choc et... Quelqu'un en état de choc peux commettre bien des bêtises alors  je préférais rester avec toi un petit moment. Retorqua Klein en ôtant ses chaussures puis en allant s'installer, sans aucune gène, sur le sofa.

- si tu le dis Monsieur je sais tout... Marmonna Théo en allant s'asseoir près de lui.

D'un geste bourrin, Le dit monsieur je sais tout passa son bras autour  de ses épaules avant de le tirer vers lui.

- alors mon champignon préféré, on regarde quoi ?

Le cadet leva les yeux aux ciels devant la lourdeur de son aîné, bien que le timide sourire qui avait éclos sur ses lippes montrait tout le contraire de l'agacement.

- Desperate housewives. J'ai besoin de penser aux problèmes de quelqu'un d'autre là...

À l'écoute de la voix du jeune homme qui tremblait sous la tristesse et l'amertume de son coeur, Klein laissa tomba l'humour pour l'instant afin de pouvoir converser plus sérieusement avec son ami.

- Théo... Je sais que tu dois être très déçu, et c'est compréhensible hein, mais... Ça ira. Je suis sûr que tu en auras pleins d'autres opportunités, et encore meilleures que celles là, alors, ne te décourage pas.

Mordillant anxieusement sa lèvre alors qu'il écoutait les mots du jeune homme, il finit par répondre en toute honnêteté :

- non, tu ne comprend pas. J'ai travaillé si dur j'ai... Chaque jour qui passe je met en péril ma santé, mon avenir et... Chaque jour qui passe ma famille à de moins en moins d'égards pour moi. Je  pensais pouvoir leur prouver que la danse était une vraie carrière, que je pourrais en vivre, que je pourrais les rendres fiers mais...je pense que.... Je pense que je devrais ravaler ma dignité et retourner chez mes parents, m'engager dans une autre carrière et oublier toutes ces conneries.  J'ai assez investies et, je ne vois pas d'autre issu.