12 - Nuit noire.

678 43 64
                                    

- Donc... Demain, je veux chacun d'entre vous prêt à sept heure pile. Nous aurons une heure de trajet et arriverons pour l'ouverture anticipée. Nos pass nous permettront de couper la majorité des files, mais il est toujours plus agréable d'arriver le matin. Compris ?

- Oui papa...

- Je suis sérieux Arthur. Et n'oubliez pas vos papiers. Je ne veux pas causer une scène, comme l'année dernière...

- Ahahah, c'est vrai que Charles était sorti sans ses papiers ! S'exclama mon frère en pouffant comme un imbécile. Être un Prince ne fait pas tout, on a manqué la garde à vue de peu.

- Ça suffit... Finis ton assiette, je veux aller me coucher. Si je ne m'endors pas avant minuit, je serai de mauvaise humeur demain.

- T'es toujours de mauvaise humeur...

- Parce que t'es toujours là pour me casser les pieds, rétorquai-je sous l'air faussement fatigué de Lorenzo.

Dans la grande salle du dîner, les conversations étaient multiples autour de nous. Entre les investisseurs, les patrons d'entreprises ou encore les actionnaires, la richesse flottait dans l'air.

Alors que nous attendions Arthur, mon regard curieux attrappa la silhouette distinguée d'une femme que je crus reconnaître un instant, mais dans la seconde, Verstappen se leva et interrompit mon contact visuel.

- Votre Altesse.

- Oui. Allons-y. À demain tout le monde.

Sans plus de politesses, je quittai la table et emboîtai le pas jusqu'à l'ascenceur. Mes pas résonnaient contre le sol de pierres taillées, les discussions animées s'évanouissant au fil des secondes jusqu'à devenir de faibles sons indistincts. Puis je sentis mon pou s'accélérer, et ma vision se troubler.

Des symptômes de crise d'angoisse.

Après quelques mètres, je m'arrêtai machinalement au pied de la cage, n'ayant pas même remarqué si Verstappen – qui m'avait précédé – l'avait appelée ou non. Je commençais lentement à perdre ma lucidité, à flotter jusqu'à une réalité qui n'était pas la mienne. Quelques secondes plus tard, la sonnerie de l'ascenceur m'arracha hors de ma trance dans un brusque sursaut, mes jambes flanchant soudainement sous mon poids.

- Prince !! S'exclama le néerlandais alors que je m'écroulai contre lui.

Il me rattrapa vivement et me guida à l'intérieur de la petite pièce, appuyant rapidement sur le bouton correspondant à notre étage tout en soutenant mon poids. Je pus lire de la panique sur son visage. Un garde du corps était peut-être former à se battre ou tirer à l'arme à feu, mais une ridicule crise d'angoisse semblait perturber tout son entraînement.

- Prince... Que se passe-t-il, que vous arrive-t-il ? Regardez-moi... Chuchota-t-il en saisissant mon menton tendrement. Vous a-t-on drogué ??

Je haïssais mes crises d'angoisse. Ces dernières étaient violentes et soudaines, impossible à apaiser.

Tout commençait par des picotements désagréables qui me saisissaient au tripes. Les premiers signes d'une panique qui allait ensuite s'accroître au fil du temps. Plus je tentais de l'ignorer, plus elle puisait dans mes forces vitales pour se développer. Puis cette sensation se transformait, petit à petit, je la sentais se propager comme un virus, comme un parasite dans tout mon corps.

Les picotements devenaient un mal sans nom, indescriptible tant il absorbait ma lucidité et m'asphyxiait. Je me voyais mourir, encore et encore, la sensation grandissante à chaque instant. Mes jambes me lâchaient alors, mes poumons se compressaient, l'air se faisait rare.

Royalty (Lestappen)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant