Depuis quelques jours, Verstappen semblait différent pour une raison qui m'échappait. Ce n'était pas flagrant, presque imperceptible, mais il paraissait tendu et encore plus distant qu'habituellement. Les petites discussions n'étaient plus possibles, de même que les blagues ou les provocations enfantines. Il était redevenu l'homme désagréable et insolent de nos premiers jours. Et cela m'insupportait.
Mais qui étais-je pour demander de quelconques explications ? Il n'avait aucun compte à me rendre, après tout.
J'avais vainement essayé d'en parler à mon petit frère ou même à Pierre, mais ces derniers ne côtoiyaient pas assez le néerlandais pour déceler son changement de comportement.
Seul dans mes suspicions - ou peut-être mes hallucinations - j'attendais patiemment que les premiers rayons du soleil s'engouffrent au travers de mes volets entrouverts. Mon téléphone indiquait 6h16. Je n'avais dormi que trois pauvres heures, tenu éveillé par des pensées parasites.
La nuit représentait mon unique temps d'intimité, puisque Verstappen partait lui aussi se coucher lorsqu'il n'était pas de garde derrière ma porte. Entre autre, je pouvais librement vagabonder d'une pensée à une autre dans ma tête, sans être dérangé ou interrompu. Mais j'avais souvent tendance à me perdre en chemin, comme cette nuit passée à ressasser les derniers jours pour comprendre ce qui avait bien pu se produire.
Le pique-nique s'était déroulé à merveille, puis je n'avais plus revu le néerlandais avant le repas du soir. Son jour de congé m'avait laissé plus ou moins seul, parfois entouré de gardes pour le remplacer.
J'avais retrouvé le blond au coin d'un couloir, à la suite d'une conversation téléphonique qui l'avait visiblement laissé contrarié. Sans poser plus de questions, ils m'avaient raccompagné à ma chambre.
Puis plus rien.
Depuis que son congé avait pris fin, il me regardait à peine, parlait à peine, bougeait à peine. Comme un robot, ou un homme un peu trop enfoncé dans sa propre tête. Malgré toutes mes tentatives d'attirer son attention, cette dernière n'était que limitée. Ou même absente.
Quelques coups soudain contre ma porte me sortirent de mes pensées, et je m'étirai lentement avant de réaliser qu'à nouveau, je m'étais laissé emporter à des raisonnements incohérents. 7h33.
À mon grand étonnement, ce fut une femme qui passa la porte de ma chambre, dans un silence rassurant, comme pour ne pas me réveiller. En me relevant, j'aperçus alors ma mère, vêtue d'une tenue plus modeste qu'habituellement, et les cheveux détachés. Étonnant.
- Charles ? Pardonne-moi, je t'ai réveillé ?
- Non, abolument pas, la rassurai-je. Que se passe-t-il ?
- Rien de grave, ne t'en fais pas. Je voulais te voir avant de partir, je n'aurai pas beaucoup de temps à vous accorder à tes frères et toi durant la prochaine semaine...
- Vous m'en avez parlé hier oui, rendez-vous et voyages diplomatiques. Ce n'est rien, j'y suis habitué.
- Pour me faire pardonner... J'ai organisé quelques activités pour les prochains jours. J'ai donné tous les documents, et une liste à Lorenzo.
Les mots de ma mère me sortirent instantanément de ma fatigue et j'ouvris grand les yeux, sûrement ronds comme des soucoupes. Depuis notre discussion quelques jours plus tôt, je n'avais pas constaté de réels changements si ce n'était plus de considération lors des repas. Or, actuellement, j'avais l'impression que mes propres oreilles me jouaient des tours.
- Vraiment ? Alors nous allons...
- Oui, mon fils. J'ai jugé bon de vous accorder ces jours pour... disons, renouer vos liens. Lorenzo a aussi besoin d'un peu de repos. Évidemment, vos gardes du corps seront avec vous. J'espère que cela vous plaira à tous.
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Royalty (Lestappen)
RomansaDepuis la mort de son père, Charles Leclerc, Prince de Monaco, est devenu absolument ingérable et terrorise le personnel qui assure sa sécurité. Sa mère, qui a récupéré le trône, ne cesse de le réprimander à tout va, jusqu'à ce qu'un ultime garde du...