Royalty (Lestappen)

6 - Renvoi.

Alors que je suivais silencieusement mon garde du corps jusqu'au portail du parc, prêt à suivre la route habituelle qui menait au château, le néerlandais m'interrompit d'un mouvement de main.

- Où allez-vous votre Altesse ?

- Et bien, je... je croyais que nous rentrions ?

- Évidemment. Mais pas à pieds. Je ne vais pas prendre encore plus de risques. Suivez-moi, je vous prie.

Verstappen accompagna ses mots d'actes, déposant sa main au creu de mes reins afin de me garder proche. Le contact me fit tressaillir, mais je ne rétorquai rien pour autant, trop occupé à imaginer quel genre de véhicule nous attendait. Finalement, en moins d'une minute, je pus apercevoir une voiture se démarquer des autres, parfaitement garée le long d'un trottoir au coin de la rue. Mes yeux s'équarquillèrent alors qu'un petit rire s'échappa des lèvres du blond à mes côtés.

- Dois-je en conclure que vous appréciez les voitures de sport, votre Altesse ?

- Vous rigolez ?! C'est l'une de mes passions !! Au château, on ne trouve que des limousines ou des voitures familiales, c'est l'une des premières fois que j'en vois !

- Et bien, je vous laisse l'admirer. C'est ma voiture personnelle.

- Votre voiture personnelle ?! Vous possédez une SF90 Stradale ?!

- Elle fait partie de ma collection oui, s'amusa Verstappen alors que je sautillais comme un idiot autour de la Ferrari qui me passionnait tant.

- Elle est magnifique... je suis jaloux. Je pourrais sûrement m'en payer une, mais impossible d'en profiter.

- Ne le soyez pas, vous allez monter dedans dans moins d'une minute. À moins que vous préféreriez la conduire ?

- Vous m'y autoriseriez ?? J'aimerais tant, mais je me vois obligé de refuser, ou nous aurions sûrement un accident avant notre au retour au château.

Le néerlandais haussa les épaules puis m'ouvrit la portière - côté conducteur - avec tant de classe et d'élégance que je ne pus que sourire et m'installer sur le siège en cuir. Le tableau de bord était magnifique, épuré et pourtant complet avec de nombreuses options à dispositions. Mon garde du corps vint s'installer à mes côtés, place passager, son regard fixé sur mes mains curieuses qui découvraient la voiture. Le cuir sous mes doigts me fit frissonner, le volant glissant avec facilité contre ma peau. La sensation était incroyable.

- Je crains que nous ne puissions trop nous attarder dans cette rue, votre Altesse.

- Oh ! Oui, bien sûr. Hum...

Ma main glissa jusqu'à un bouton dont j'ignorais l'utilité, mais cette dernière fut bien vite interrompue par celle du blond qui s'empêchait tant bien que mal de rire. Il guida ensuite ma main jusqu'à un second bouton, m'expliquant comment démarrer la voiture.

Il m'arrivait parfois de conduire, mais sur de courtes distances et dans des véhicules bien moins impressionnants. La plupart du temps, cela n'arrivait que pour l'exposition annuelle de notre collection automobile, lors de laquelle je demandais explicitement à conduire les voitures jusqu'à leurs emplacements au musée de la ville. Cela ne représentait que quelques centaines de mètres à moins de quarantes kilomètres à l'heure, et le tout une seule fois dans l'année. Avoir le permis de conduire ne m'était pas d'une grande utilité, en somme.

Lentement, je passai la première vitesse afin de m'insérer dans la file adjacente, forcé de m'arrêter dans la seconde puisque le feu était rouge.

- Vous ne devez pas sortir beaucoup. Ce genre de voiture est monnaie courante à Monaco.