3 - Mauvaise tournure.

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Le lendemain, je m'attendais à être réveillé par mon alarme ou mon réveil matin, peut-être même par les rayons du soleil au travers de mes volets entrouverts. Je me serais alors étiré, lentement, puis habillé tranquillement dans le calme matinal de ma chambre alors baignée par une douce chaleur. Pourtant, je dus faire une croix sur cet espoir de sérénité lorsqu'un inconscient décida de frapper à ma porte comme si sa vie en dépendait. Sans même attendre une quelconque réponse, ce dernier s'engouffra dans mes quartiers, un visage soudainement familier dans mon champ de vision.

- Bon sang ! Être mon garde du corps ne vous dispense pas de politesse primaire, Verstappen !

- Je nous préserve simplement d'une perte de temps, votre Altesse, rétorqua le concerné en marchant jusqu'à ma fenêtre, tirant les rideaux et ouvrant les volets alors que je m'asseyais péniblement.

- Nous ne sommes pas à cinq minutes prêt. Mon emploi du temps me laisse la matinée de libre, pour une fois, alors je me serais largement passé de votre intrusion.

- Un conseiller royal qui prétend être votre ami demande à vous voir.

- Pierre ?

- Il me semble. Dans la salle de repos, au deuxième étage.

- Et bien... Je me prépare pour le rejoindre. Comptez-vous m'observer de nouveau ?

- J'ose espérer ne plus en avoir besoin après notre dernière discussion. Je vous attends dehors, votre Altesse.

La surprise prit place sur mon visage alors que j'observais la stature du néerlandais, jusqu'à ce que ce dernier ne disparaisse derrière ma porte. Étrange. Son comportement se différenciait particulièrement de mes anciens gardes du corps, comme si Verstappen fonctionnait par le compromis, la compréhension, l'écoute. Ce n'était pas des qualités auxquelles j'avais fait face par le passé, en particulier la dernière. Et ce n'était pas en accord avec l'image que je m'étais faite du garde du corps.

Comme établit précédemment, je me dirigeai vers mon armoire afin de m'habiller, revêtissant un costume sans prendre le temps d'enfiler une cravate. Ce n'était certainement pas Pierre qui allait m'en tenir rigueur, et Lorenzo était trop occupé avec ma mère quant au banquet à venir. Au pire des cas, si je croisais Arthur, il allait se moquer de mes tendances trop souples.

Mais c'était sans compter le regard affûté d'un garde un peu trop investi.

- Vous vous essayez à un nouveau style, votre Altesse ?

- Pourquoi, cela nuit-il à ma sécurité ? Rétorquai-je en emboîtant le pas en direction des escaliers, au fond du couloir.

- Ne soyez pas si dur.

- Je reflète votre propre comportement, Verstappen.

- Vous m'en semblez bien affecté. Aviez-vous pour habitude de vous lier d'amitié avec vos précédents gardes du corps ?

- Bien sûr que non, c'était tout l'inverse. N'agissez pas comme si vous l'ignoriez.

- Effectivement, la Reine a largement insisté sur votre incapacité à-...

- Suffit, l'interrompis-je en m'arrêtant au bas des escaliere. Ne vous faites pas plus insolent que vous ne l'êtes.

- Ce n'est pas de l'insolence, mais des faits, votre Altesse. Et si vous tenez tant à pavaner cou dénudé dans le château... Commença le blond en se rapprochant de moi, ses mains glissant jusqu'à mon col. Prenez au moins le temps de fermer vos boutons correctement.

Royalty (Lestappen)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant