Chapitre 2 : Dans la gueule du loup

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Le son des touches du clavier résonne dans le bureau, chaque coup précis . Mes doigts dansent sur le clavier, presque mécaniquement, créant des brèches dans le système de sécurité de l’un des hommes les plus puissants du pays, Kaito Silva. Je suis dans la gueule du loup, et j’y suis venue de mon propre gré. Je sais que cette folie pourrait me coûter cher, mais l’adrénaline est trop forte pour que je m’arrête.

La princesse est ici. Ce message, gravé en lettres lumineuses sur l'écran, brille comme une provocation, presque moqueuse. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Je ne sais pas exactement ce que je cherche à prouver en étant ici, mais une chose est certaine : je veux qu’il sache que je ne suis pas une simple hackeuse. Je suis la meilleure, et ce soir, je vais lui montrer.

Le silence dans la pièce est presque oppressant, seulement interrompu par le léger sifflement du vent qui se faufile à travers les fentes des fenêtres. C’est un calme étrange, celui qui précède la tempête. Je sais que le moindre bruit pourrait me trahir. J’écoute attentivement, chaque sens en alerte.

Et puis, le bruit tant redouté arrive.

Un léger grincement dans le couloir, presque imperceptible, suivi de pas. Lents. Mes muscles se tendent immédiatement. Ils sont ici. Plusieurs. Un frisson parcourt mon dos, et je me cache rapidement derrière une étagère, mon cœur battant à tout rompe. Mon souffle est à peine perceptible, mes mains crispées contre le bois froid. Je sens l’adrénaline s’infiltrer dans mes veines, me rendant hyperconsciente de chaque petit son, chaque mouvement.

La porte du bureau s’ouvre brusquement, frappant le mur avec une violence qui fait vibrer la pièce entière. L'écho résonne longtemps, comme une gifle auditive. Je ferme les yeux un instant, priant pour ne pas être découverte si tôt. Une voix, basse, remplie de colère, murmure quelque chose en espagnol que je ne parviens pas encore à saisir.

"¿Qué mierda es esto?  " (C'est quoi cette merde) siffle un homme avec un accent rauque, chaque mot chargé de menace.

Je retiens mon souffle et observe discrètement, me fondant dans l’obscurité. Quatre hommes entrent dans la pièce, chacun d’eux semblant plus menaçant que le précédent. Mais celui qui retient mon attention est sûrement leur chef. Kaito Silva. Son nom seul suffit à geler le sang des criminels . Et pourtant, le voir là, en chair et en os, c’est encore plus impressionnant que tout ce que j’aurais pu imaginer.

Il est grand, costaud, ses mouvements précis, presque féroces . Ses traits sont raffinés, presque trop parfaits, comme sculptés . Sa peau, légèrement plus sombre que celle de la plupart des Japonais, trahit ses origines colombiennes. Ses yeux, d’un noir profond et insondable, brillent d’une lueur dangereuse, glaciale. Sa mâchoire carrée se crispe légèrement lorsqu’il lit le message que j’ai laissé sur son écran. Je peux presque sentir sa colère, palpable dans l’air autour de lui.

Il est terrifiant, mais d’une beauté froide et meurtrière. Un prédateur qui sait qu’il domine son territoire.

Un silence de plomb règne dans la pièce. Kaito fixe l'écran, ses yeux plissés, la rage grondant sous la surface. Il se tourne vers l’un de ses hommes, Emilio, un homme trapu à la peau hâlée et aux sourcils froncés, visiblement nerveux.

"Emilio, ¿quién dejó entrar a esta maldita perra aquí?  " (qui a laissé entrer cette foutue salope ici ?)

Sa voix est tranchante comme une lame bien aiguisée ,chaque mot dégageant une menace sourde.

Emilio se tortille sous le regard glacé de son patron, reculant d’un pas instinctivement.

"No lo sabemos, jefe. Alguien entró sin ser visto. Pero la encontraremos. ." (Nous ne savons pas, patron. Quelqu'un est entré sans être vu. Mais nous la trouverons)

Hacker au sang royalWhere stories live. Discover now