Après trois jours à sauter de toit en toit, je me suis enfin décidée à rentrer chez moi. La liberté nocturne était ma meilleure amie, et ces moments passés à virevolter dans les cieux me faisaient oublier les ennuis de la journée. J'aimais cette adrénaline, cette sensation de vivre à la limite, comme un oiseau sauvage en plein vol.
Quand je suis enfin entrée dans la maison, l'odeur familière de l'intérieur m'a accueillie. J'ai glissé furtivement à travers les couloirs, prenant soin de ne faire aucun bruit. C'était un véritable jeu de cache-cache avec mon père. En ce moment, je ne voulais pas qu'il découvre mes escapades nocturnes. Je devais réfléchir à un moyen de garder ce double jeu intact. Mon père devait croire que je respectais ses règles, même si je m'éloignais de plus en plus.
Je suis enfin arrivée dans ma chambre, impatiente de me débarrasser de mes vêtements qui sentaient le bitume et l'adrénaline. Une douche brûlante m'attendait, et j'avais besoin de cette évasion. Je suis entrée sous le jet d'eau, laissant la chaleur m'envelopper et apaiser mes muscles fatigués. En fermant les yeux, j'ai commencé à réfléchir à la manière de jongler avec ma vie chez Keito tout en gardant mon père dans l'ignorance.
Comment est-ce que je peux le berner, lui faire croire que je suis toujours la petite fille sage, tout en étant plongée dans ce monde dangereux ? Je me suis demandé. Peut-être que je pourrais dire que je faisais des heures supplémentaires pour mes études ou que j'étais en train de suivre un stage. Ça pourrait fonctionner, mais je devais être stratégique. J'avais besoin d'un plan solide.
L'eau ruisselait sur moi, et je ne pouvais m'empêcher de sourire en pensant aux nuits passées à grimper sur les toits. Chaque saut, chaque virage me faisait sentir vivante, mais je savais que cela n'allait pas sans conséquences. Je ne voulais pas que mon père soit furieux s'il apprenait que je traînais avec des gens comme Keito.
Après un moment de danse sous la douche, j'ai finalement décidé que je devais agir rapidement. Une fois que j'ai terminé, je me suis enroulée dans une serviette, séchant mes cheveux avec une autre. Les gouttes d'eau glissaient encore le long de ma peau. Je me sentais revigorée, prête à affronter la suite de la journée.
C'est alors que, comme un coup de tonnerre, la porte s'est ouverte, claquant contre le mur avec force.
Point de vue Keito
La migraine me martelait la tête alors que je m'étais enfermé dans mon bureau, absorbé par des pensées sombres. Renata. Qu'est-ce qu'elle cachait encore ? Chaque jour, elle sortait sans un mot, et chaque nuit, elle revenait avec cette aura de mystère qui m'inquiétait. Je savais qu'elle dissimulait quelque chose, et cela pouvait poser problème à mon gang.
J'avais besoin de réponses. J'en avais assez de tourner autour du pot. J'ouvris la porte de sa chambre, déterminé à confronter cette fille qui me tenait en haleine. En entrant, je tombai sur elle.
Renata se tenait là, une serviette blanche enroulée autour d'elle, essayant de cacher son intimité. Son regard, à la fois provocant et désinvolte, me mit dans un état d'alerte. Ses cheveux dégoulinants d'eau laissaient des gouttes perler le long de sa nuque, glissant sur sa peau pâle. Elle était indéniablement belle, mais cela ne m'intéressait pas. Ce qui m'inquiétait, c'était ce qu'elle cachait.
Je m'avançai, le ton dur. « Qu'est-ce que tu caches, Renata ? » Ma voix était un mélange de défi et d'exaspération. Chaque mot était teinté d'une frustration que je ne pouvais plus contenir.
Elle leva les yeux, l'air furieux. « Bah, mon intimité, c'est quoi cette politesse ? » Sa voix trahissait un mélange de colère et de surprise. Je la fixai, déconcerté par son audace.
« C'est ma chambre, Keito. Tu devrais comprendre que les distances sont exigées » dit elle .Je m'approche d'elle, mais il restait une barrière invisible entre nous, une distance mentale que rien ne pouvait effacer. Je l'attrapai par les bras, la bloquant contre le mur. « Maintenant, dis-moi ce que tu caches. »
Elle tenta de se dégager, mais la serviette compliquait tout. Ses mouvements étaient désordonnés, et je ne pouvais pas m'empêcher de remarquer combien elle était déterminée à ne pas céder. C'était frustrant.
Soudain, la porte s'ouvrit avec fracas, et Fernando fit irruption sans frapper. Je vis son visage s'illuminer d'une compréhension hilarante en découvrant la scène. C'était tellement typique de lui.
« Oh merde ! C'est trop chaud ici ! » s'écria-t-il, les yeux écarquillés, avant de se cacher les yeux. Le rire qui suivit était contagieux, et je ne pus réprimer un soupir de frustration.
« FER-NAN-DO ! Sors d'ici tout de suite ! » Renata hurla, la colère se mêlant à un embarras visible. La situation était devenue tellement imprévue que je ne pouvais pas m'empêcher d'en rire intérieurement.
« OK, OK ! Je sors ! » Fernando obéit, disparaissant aussi rapidement qu'il était venu, laissant derrière lui un éclat de rire qui ne faisait qu'aggraver la tension entre Renata et moi.
Je relâchai enfin mes bras, réalisant que l'instant était devenu ridiculement absurde. Je n'étais pas là pour discuter de sa vie personnelle, mais pour obtenir des réponses. « Tu sais, tu pourrais au moins frapper avant d'entrer, espèce de... ! » lâcha-t-elle, un sourire provocateur se dessine sur mon visage.
« et bien c'est toi qui a commencé » rétorquai-je, défiant son regard.
Ses yeux brillaient d'un mélange d'énervement et de détermination. « Tu sais très bien que ça ne devrait pas être comme ça. Si tu veux savoir quelque chose, demande-le, mais ne débarque pas dans ma vie comme ça ! »
Je savais qu'elle avait raison, mais cela n'effaçait pas ma détermination. Je devais comprendre ce qu'elle cachait, pour le bien de mon gang. « Très bien, je vais te le demander, mais pas maintenant, » murmurai-je, prenant un air plus sérieux. « Tu sais que tu n'échapperas pas à mes questions éternellement. »
Elle souffla, réalisant probablement qu'elle ne serait jamais vraiment en sécurité avec moi. Mais je savais qu'elle était assez rusée pour tenir bon. « Amuse-toi avec ça, Keito. Mais je te préviens, je suis plus maligne que tu ne le penses. »
Elle se détourna, feignant de s'éloigner, mais je savais que cette tension entre nous, à la fois électrique et glaciale, ne faisait que s'intensifier.
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Hacker au sang royal
Teen FictionDans les rues vibrantes de Bogotá, Renata, une jeune colombienne de 16 ans au caractère bien trempé, cherche à s'imposer dans un monde dominé par le crime. Fille d'un homme influent, elle est déterminée à prouver sa valeur loin de l'image de princes...