Hacker au sang royal

Chapitre 7: La furia nocturna

Point se vue Keito

Je venais juste de réajuster la porte derrière Renata, son éclat et sa détermination encore gravés dans ma mémoire. Merde, cette fille était un vrai casse-couilles. Chaque seconde passée avec elle me laissait dans un état de tension, une sorte de mélange entre irritation et une curiosité bien enfouie que je ne voulais pas reconnaître. Elle avait cette façon de me défier, de se tenir là, bien droite, comme si elle n'avait pas peur de l'homme qui se tenait devant elle. C'était troublant, et j'étais en colère de me sentir troublé par quelqu'un de si jeune.

Je laissai échapper un soupir frustré, mes pensées tourbillonnant. Comment pouvais-je gérer cette situation ? Chaque fois que je pensais avoir le contrôle, elle se présentait avec sa fougue et son impudence, comme une tempête dans mon bureau. Je n'aimais pas ça, pas du tout. Mais une partie de moi-celle que je ne voulais pas admettre-trouvait quelque chose de fascinant chez elle. Une force brutale. Et tout ça, au milieu de cette vie de gang où la faiblesse n'avait pas sa place.

Alors que j'essayais de remettre de l'ordre dans mes pensées, mon téléphone vibra sur le bureau, me sortant de ma torpeur. C'était un message de l'informateur de Preto, un gars que j'avais déjà croisé quelques fois, et qui avait une bonne réputation. Je décrochai rapidement, m'attendant à entendre ce qu'il avait trouvé.

« Keito, c'est Javier. J'ai des infos sur la fille. Elle s'appelle Renata Castillo, elle a 18 ans. Elle vit avec son père, un épicier, dans une rue plutôt sombre de Bogotá, au coin de la Calle de los Olmos. Ce que j'ai pu recueillir sur elle... c'est impressionnant, vraiment. »

Sa voix, grave et sérieuse, résonna à travers le téléphone. Je pouvais presque voir son visage concentré, absorbé par ce qu'il disait.

« Renata sort chaque nuit. Elle n'a pas peur de se frotter aux pires quartiers de la ville. Elle a fracassé presque tous les hommes de la ville. Ils l'appellent "La Furia Nocturna"-la colère nocturne. Une gamine, mais avec une réputation qui ferait trembler n'importe quel homme. Elle participe à des combats clandestins, ces jeux où les gens se battent pour de l'argent, et elle ne perd presque jamais. »

Mon esprit commençait à s'agiter, le puzzle se dessinant lentement. Une fille, à peine adulte, qui jouait avec le feu dans les rues sombres de Bogotá. Ce n'était pas qu'une simple gamine, elle était un danger potentiel, et elle avait déjà attiré l'attention de mon équipe. Mais ce n'était pas tout.

« Mais ce n'est pas tout, continua Javier. Il y a quelque chose de plus étrange à son sujet. Des gens l'ont vue souvent porter une capuche noire, se faufiler dans des endroits que personne ne connaît. Elle a un secret, c'est évident. Personne ne sait où elle va, mais elle disparaît pendant des heures. Je n'ai pas encore réussi à découvrir ce qu'elle fait. C'est comme si elle vivait une double vie. »

Une double vie. Ce mot résonnait dans mon esprit. J'aimais bien ce genre de mystère, mais pas quand cela concernait une fille aussi imprévisible. Je n'avais pas besoin d'un autre problème à gérer. Si elle jouait un double jeu, cela pouvait signifier qu'elle était plus impliquée qu'elle ne le laissait entendre.

« Gardes les yeux ouverts, Keito. Je te tiendrai au courant si j'apprends plus de choses. »

Je raccrochai, la colère et l'irritation m'envahissant à nouveau. Renata Castillo, la colère nocturne. Elle n'était pas seulement une gamine qui se battait dans les rues, elle était une force de la nature, et elle était là, dans mon monde, prêt à tout renverser. Je me passai une main dans les cheveux, ma frustration grandissant. Ce n'était pas simplement un problème, c'était un putain de casse-tête, et je n'aimais pas ça. Pas du tout.