Hacker au sang royal

Chapitre 4 : L'infiltration

La nuit était tombée sur Bogotá, enveloppant la ville d'une obscurité familière. C'était l'heure où les ombres dansaient dans les rues, se mêlant aux lumières vacillantes des réverbères. Pour moi, cette obscurité était un refuge, un allié. Ce soir, je me préparais à franchir une étape décisive dans mon jeu contre Keito Silva. La confrontation que j'avais imaginée depuis des semaines allait enfin se matérialiser. J'allais lui parler, face à face.

Dans ma chambre, je vérifiais une dernière fois mon équipement. Mon cœur battait la chamade, une mélodie à la fois familière et angoissante. J'avais conçu un petit dispositif qui me permettrait de détourner l'attention du système de sécurité. Cela faisait des jours que je l'avais peaufiné, ajoutant des codes et des algorithmes pour créer une brèche. Ce soir, je ne piraterais pas à distance. Non, je devais m'infiltrer physiquement.

J'ouvris ma sacoche, où j'avais glissé quelques vêtements de rechange, au cas où je devrais partir pour de bon. C'était un petit pas, mais c'était tout ce dont j'avais besoin pour me convaincre que j'étais prête à quitter la maison de mon père. Frédo avait été un bon allié jusqu'ici, mais je savais que cette mission serait différente. Je ne pouvais pas me permettre d'échouer. Je ne pouvais plus rester enfermée.

Enfilant un pantalon noir, une veste à capuche, et des baskets silencieuses, je me regardai dans le miroir. Mon reflet me renvoyait une image déterminée. Je n'avais jamais eu peur des défis, mais ce soir, la tension était palpable. Une fois encore, je respirai profondément, me rappelant pourquoi j'étais ici.

Je sortis discrètement de la maison, évitant de croiser le regard des gardes. Ils avaient l'habitude de me voir, la fille du patron, celle qui restait enfermée, mais ils ne soupçonnaient rien. Je me fondais dans l'obscurité, traversant les rues pavées, jusqu'à atteindre le bâtiment de Keito. Le cœur battant, j'observai l'entrée principale, scrutant les mouvements des hommes de main qui patrouillaient les lieux.

La sécurité de Keito était sévère, mais pas infranchissable. J'avais infiltré son système de surveillance, et je savais que cette fois, je devais agir rapidement. Je me glissai à l'arrière du bâtiment, où les lumières étaient plus faibles, et m'approchai d'une fenêtre légèrement ouverte. Avec agilité, je grimpai et me faufilai à l'intérieur.

Le couloir qui se dressait devant moi était silencieux, les murs ornés de portraits de familles mafieuses. Une sensation étrange m'envahit, un mélange d'excitation et d'appréhension. Je me dirigeai vers le bureau de Keito, mon cœur battant la chamade, à la fois pour l'adrénaline du moment et pour l'anticipation de la rencontre.

Je m'assurai que le dispositif était actif, prêt à créer une surcharge dans le système de sécurité. Cela détournait l'attention des techniciens. Je savais que le timing était crucial. Je devais garder mon calme. En une fraction de seconde, je contournai les caméras de sécurité, profitant de ma connaissance du bâtiment pour éviter les capteurs de mouvement.

Une fois à l'étage, je me dirigeai vers le bureau de Keito. La porte était verrouillée, mais j'avais prévu ce contretemps. D'un coup de pied précis, je fis céder la serrure. En un instant, je me retrouvai à l'intérieur. La pièce était sombre, éclairée uniquement par la lueur des lumières de la ville qui filtraient à travers les rideaux.

Je pris un moment pour observer le bureau, chaque objet à sa place. Les documents soigneusement rangés, les photos de ses hommes accrochées au mur, et cette odeur familière qui flottait dans l'air. Je pouvais presque sentir la présence de Keito, son intensité. Mais ce soir, il ne devait pas encore être là.

Je m'assis dans le fauteuil en cuir derrière le bureau, prenant un instant pour respirer. J'avais gardé à l'esprit l'idée de me faire entendre. J'allais prendre le contrôle de ma vie. Mais pour l'instant, je devais attendre. Chaque minute qui passait semblait une éternité, et je savais que Keito ne tarderait pas à arriver. La tension dans l'air était presque palpable.