Frissons d'incertitude

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Le froid mordant de la nuit semblait se glisser sous ma peau, mais ce n'était pas seulement le temps qui me faisait frissonner. Le son de son prénom, Milan, résonnait en boucle dans ma tête, comme un écho obsédant. Milan... Milan...Chaque syllabe frappait mon esprit avec une intensité inexplicable, un mélange d'étrangeté et de curiosité. Je ne savais pas pourquoi, mais ce nom semblait porter avec lui une promesse de réponses, même si cela me terrifiait.

Lorsqu'il posa son regard sur moi, une chaleur incontrôlable me parcourut, contrastant avec la température glaciale qui m'entourait. Mon cœur s'emballait, et je tentais de réprimer cette vulnérabilité qui menaçait de m'envahir, surtout devant un inconnu comme lui. J'étais trop exposée, trop sensible. Comment pouvais-je ressentir cela pour quelqu'un que je ne connaissais même pas ?

« Vous avez l'air gelées. Je vous propose d'aller chez moi. C'est à deux pas d'ici. Vous pourrez vous réchauffer et comprendre un peu mieux tout ça. »

Il parlait avec une assurance qui me rassurait, un ton calme, presque apaisant. Pourtant, le regard scrutateur de Nadia pesait sur moi. Elle était ma meilleure amie, mais aussi celle qui me connaissait le mieux.

Quand elle s'interposa dans ma démarche, je savais qu'elle avait ses raisons.

« Adi, attends une seconde ! » s'exclama-t-elle, l'inquiétude marquée sur son visage. « Pourquoi tu veux suivre ce type ? C'est dangereux ! »

Je ne pouvais pas ignorer le ton d'alarme dans sa voix. Je lui lançai un regard déterminé. « Tu voulais des réponses, non ? Eh bien, lui, il peut nous en donner. On n'a pas fait tout ça pour rien, surtout toi avec ton couteau. »

Elle haussait les épaules, sceptique. « Ça ne te semble pas un peu louche ? Un homme que tu ne connais pas, à cette heure-ci ? »

Je pouvais comprendre ses craintes, mais l'appel de la vérité était plus fort. Les yeux de Milan brillaient d'un éclat indéchiffrable alors que je réfléchissais. Je savais que cela représentait un risque, mais j'en avais besoin. Une partie de moi avait soif de réponses, et cette soif surpassait ma peur.

Je pris une profonde inspiration et dis à Nadia : « Si tu le souhaites, reste dans la voiture. Tu seras en sécurité. Mais moi, quoi qu'il arrive, j'y vais. Soit on y va toutes les deux, soit tu restes ici et je fonce. »

Elle me regarda, visiblement frustrée.

« D'accord, mais je ne suis pas ravie. La reine du stress se lance dans l'inconnu, c'est tout de même ironique. »

Je savais qu'elle cédait. Nous nous prîmes alors par la main et nous avançâmes vers Milan, qui attendait, un sourire énigmatique sur les lèvres.

« Ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas en danger avec moi, » dit-il avec une distance délibérée, comme s'il voulait marquer une séparation entre nous, une barrière protectrice.

Nous marchâmes pendant dix minutes, et en approchant de sa maison, je remarquai le contraste frappant. Le devant de la maison semblait insalubre, dénotant avec les autres pavillons du quartier. Mais lorsqu'il nous invita à entrer, une odeur de bois chaud et de propre nous accueillit. C'était comme si j'étais enveloppée dans une bulle de sérénité. Tout en moi se détendit, comme si je n'étais plus dans le même monde.

Milan nous proposa à boire, mais avant qu'il ne puisse continuer, Nadia, toujours sur la défensive, intervint abruptement.

« Écoute, nous sommes juste ici pour comprendre. Pas de boissons, juste très soif de réponses. »

Je la fusillai du regard. Qu'est-ce qu'elle était en train de faire ? Je pris une profonde respiration et dis d'un ton plus doux pour détendre l'atmosphère étant donné que je ne voulais pas le braquer : « Nous sommes ici juste pour savoir ce que tu as a dire, Milan. Et après ça, nous partirons. »

Adila - Entre Ombres et Lumière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant