Adila - Entre Ombres et Lumière

Problème ou solution ?

Les jours avaient passé, et l'ambiance entre Marwan et moi était devenue invivable. Il m'évitait comme la peste, me fuyait du regard dès que je posais les yeux sur lui. Moi, de mon côté, c'était l'angoisse totale. Je dormais à peine. Chaque nuit, les mêmes questions tournaient en boucle dans ma tête : Comment il avait pu s'embrouiller dans une histoire pareille ? Pourquoi il ne m'avait rien dit ? Bref, je traînais mes nerfs avec moi partout, et la semaine commençait franchement mal.

Arrivée à la supérette où je bosse, je sentais que ça allait être une longue journée. La première chose que j'ai faite, c'était d'aller voir Nico. Je savais que ce n'était pas vraiment le moment, mais je n'avais pas le choix. Il me fallait un peu d'argent pour rattraper cette histoire avant qu'elle ne dégénère.

— Nico, j'ai besoin de te demander un truc, dis-je en essayant de masquer ma nervosité.

Il releva la tête de ses papiers, l'air fatigué comme d'habitude.

— Qu'est-ce qu'il y a, Adi ? T'as l'air au bout du rouleau.

Je pris une grande inspiration avant de lâcher :

— Écoute, je sais que c'est pas le bon moment, mais il faut que je te demande une avance sur mon salaire. J'ai vraiment besoin de cet argent, c'est urgent.

Nico me regarda, perplexe.

— Une avance ? C'est pas le genre de la maison, tu le sais. On a des règles ici...

— Je t'en supplie, Nico. C'est une situation compliquée, un truc de famille... Je te le rendrai dès que je touche ma paie, tu le sais. Je suis sérieuse, là, je te jure que j'ai jamais autant eu besoin d'aide.

Il soupira, puis se passa la main sur le front.

— Je vais voir ce que je peux faire, Adi, mais je te promets rien. La boutique tourne pas fort, tu le sais aussi bien que moi...

— Merci, Nico, t'es un ange, soufflai-je avec reconnaissance.

Je retournai à mon poste, mais ma tête était ailleurs. Les journées se ressemblaient toutes, les heures traînaient, et la fin de la semaine approchait sans que je n'aie trouvé de solution.

Puis, un jour, avant la fin de la semaine, j'étais avec Nadia. On marchait ensemble, papotant comme d'habitude, quand elle lâcha :

— Accompagne-moi chercher un 10 balles.

Je levai les yeux au ciel.

— Sérieux, Nadia ? Pourquoi tu vas encore te prendre un joint... T'abuses.

— Allez, fais pas ta reloue, juste 10 minutes, promis, m'implora-t-elle avec son grand sourire habituel.

Je soupirai, résignée.

— Franchement, j'aime pas trop t'accompagner pour ça, tu le sais. Mais bon, OK, je viens.

On prit la route ensemble, Nadia parlant de tout et de rien. Moi, je faisais semblant de l'écouter, mais mon esprit vagabondait ailleurs. Je n'avais toujours rien dit à propos de Marwan. Je ne savais même pas par où commencer si je devais lui en parler. Bref, je restai silencieuse pendant qu'on marchait vers le point de rendez-vous.

Une fois arrivées, j'ai tout de suite senti que quelque chose n'allait pas. C'était un quartier que je connaissais, mais l'endroit me mettait mal à l'aise. Puis, je l'ai vu. C'était lui. Le mec qui avait menacé Marwan. Il était là, juste en face de nous. Mon cœur s'est mis à battre à toute vitesse, mais lui ne m'avait pas remarquée. Du moins, pas encore.

— Putain, c'est lui... murmurais-je à moi-même, paniquée.

— Quoi ? demanda Nadia, me voyant pâlir.
— Lâche l'affaire, Nadia, dépêche-toi, et on se casse, répondis-je, en reculant légèrement.