CHAPITRE 8 (Louise)

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Ma jupe bien trop courte, j'essayais de cacher au maximum la peau qu'elle dévoilait en la tirant du bout des doigts. Jamais je n'avais porté un vêtement aussi court, détestant les regards indiscrets que les hommes posaient sur moi dès qu'ils en avaient l'occasion. Affamée d'attention, j'avais cédé à mon envie de l'impressionner en m'habillant ainsi. Pourtant, malgré mes efforts, je devais me rendre à l'évidence, une simple mini-jupe ne suffirait pas à sortir du lot dans un endroit comme celui-là. Un homme de son genre recherchait davantage qu'une simple vue dégagée sur des jambes, et cela, il me l'avait bien fait comprendre la semaine dernière.

D'un regard discret, je balayais la salle, observant toutes les femmes présentes dans la pièce. La diversité des corps était appréciable, minces, rondes, petites, grandes, jeunes, âgées, personne ne se ressemblait. Le plus étonnant ? Le physique n'avait l'air d'être un critère pour personne. Moi qui avais toujours été obsédée par l'image que je renvoyais, me trouver ici me soulageait presque, me rappelant que, parfois, le physique n'était pas si important. Finalement, cette jupe trop courte ne suscitait l'intérêt de personne, sauf le mien.

Je cherchai Loup une dernière fois du regard, mais fini par abandonner mon objectif et m'assis sur un des canapés de la pièce. Je n'avais pas prévu de participer aux jeux chaque semaine, mais après ce qu'il s'était passé la dernière fois, je me sentais obligée d'y aller aujourd'hui. Je ne parvenais pas à démêler la frustration et l'excitation qui m'habitaient. À chaque souvenir de notre moment, même fugace, je m'embrasais. Et même si mon corps avait encore échoué à me procurer la moindre once de plaisir, j'approchais du but, je le sentais. Jamais je n'avais ressenti une telle chaleur, une telle volonté de m'offrir toute entière. Loup était très probablement la clé de mes maux, et si ce n'était pas lui, quelqu'un d'autre ici ferait l'affaire. C'était un plan parfaitement rodé mais qui ne prenait pas en compte l'après. Si je réussissais, que se passerait-il ensuite ?

— Tu ne te joins pas à nous ?

Une petite voix me fit sursauter, me sortant immédiatement de mes pensées. Souris, le sourire aux lèvres, venait de s'asseoir à côté de moi.

— Tu restes toujours seule avant qu'on ne vienne te parler. Tu nous fuis ?

Je me pinçai la lèvre, réfléchissant à une réponse adéquate.

— Excuse-moi, je ne suis pas du genre avenante. Surtout quand je repense à ce que j'ai fait devant vous la semaine dernière.

Elle ricana en croisant ses jambes, laissant apparaître ses cuisses parfaitement épilées.

— Ne sois pas gênée. Tu as juste sucé Bélier, il n'y a pas de quoi avoir honte. Il en faudrait beaucoup plus pour nous choquer, tu sais.

— Ah bon, comme quoi ?

— Eh bien, une fois...

Je la coupai, lui secouant ma main devant le visage.

— Ne dis rien, je crois que je n'ai pas envie de savoir.

Elle sourit de nouveau, me tapotant l'épaule de ses beaux doigts manucurés.

— Suis-moi, je vais te présenter aux autres avant que le jeu ne commence.

Elle se leva, me prenant la main. Je frémis à son contact, non pas d'excitation, mais de surprise. Tout le monde ici est si tactile, mais cela ne devait pas m'étonner.

Arrivées dans le petit attroupement qui s'était formé au milieu de la salle de jeu, je jetai quelques regards au groupe avant que Souris ne prenne la parole.

— Regardez qui je ramène, lança-t-elle. Elle est encore timide, nous devons être gentils avec elle.

Tous me saluèrent, à l'exception d'Ours, dont le masque doré m'éblouissait presque, réfléchissant des lumières dans ma direction.

Les masques de la chairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant