CHAPITRE 27

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Avec difficulté, je tentais de retourner l'œuf qui collait au fond de ma poêle. Ma fourchette à la main, je jurais silencieusement chaque fois que ma peau effleurait l'inox brûlant. En trente ans d'existence, j'avais préféré apprendre à baiser qu'à cuisiner. À cet instant précis, ce choix me semblait terriblement discutable.

La porte de la chambre s'ouvrit doucement, laissant apparaître Louise dans l'embrasure. Elle tirait nerveusement sur le t-shirt trop grand que je lui avais prêté la vielle, essayant de couvrir tant bien que mal son sexe nu. La vision d'elle ainsi, à peine vêtue de mon vêtement, réveilla en moi un désir fulgurant. Ses cheveux blonds étaient emmêlés, témoins de la façon dont mes doigts s'y étaient accrochés toute la nuit. La peau de son cou portait encore la trace de mes baisers, rougie, marquée. Elle n'avait jamais été aussi belle.

— Bonjour, balbutiai-je en éteignant la poêle d'où s'échappait déjà une odeur de brûlé. Je ne voulais pas te réveiller, tu avais l'air si paisible... Enfin, je ne t'ai pas observée, juste... quand je t'ai vue, je...

Elle ricana doucement, se délectant visiblement de mon embarras. Mon trouble l'amusait, sans doute.

— Désolée d'avoir squatté ton lit aussi tard. J'espère que je ne te dérange pas ce matin ?

— Pas du tout. Tu peux rester aussi longtemps que tu veux, même cette nuit encore si... Enfin, tu peux partir si tu préfères, je veux dire...

Je plongeai mon visage dans mes mains, furieux d'être si ridicule devant elle. Elle avait été attirée par l'homme sûr de lui, pas par ce garçon maladroit qui tombait amoureux pour la première fois.

— Putain, je suis pathétique.

Le souvenir de la nuit que nous avions passée ensemble m'assaillait, tournait en boucle dans mon esprit, me faisant presque perdre pied. Elle exerçait sur moi un pouvoir démesuré, et je lui en avais déjà bien trop montré.

— Tu peux rester ce soir ou partir dans la minute, fait ce qui te convient le mieux.

— Ça ne te gênerait pas que je parte tout de suite ?

— Tu connais déjà la réponse. Mais si tu as besoin de l'entendre, je peux te le dire.

Son sourire s'évanouit à l'écoute de mon ton plus grave. La légèreté de la discussion avait disparu. C'était comme si, soudain, ce que nous allions nous avouer déterminerait mon avenir, notre avenir.

— Viens t'asseoir, le petit-déjeuner est prêt.

Elle obéit, son sexe toujours à peine caché sous le tissu blanc de mon t-shirt. En un coup de main, je pouvais l'allonger sur ma table et la prendre avec force. La faire jouir une nouvelle...

— Tu m'écoutes ?

Je repris mes esprits, remarquant trop tard que mon pantalon était déjà tendu de désir.

— Je t'ai demandé si tu avais du café.

— Oui, bien sûr.

La main plaquée devant ma braguette pour dissimuler mon état, je me levai pour attraper la cafetière. Il fallait que je reprenne le contrôle, que je me calme avant de tout ruiner encore une fois. Elle provoquait en moi un paradoxe insoutenable, un besoin violent de la posséder et une envie dévorante de lui confesser mon amour. Elle allait finir par me rendre fou.

— Tu veux du sucre ?

Je fis volte-face, manquant de lâcher la carafe brûlante en la voyant. Elle était debout, à quelques pas de moi. Son regard étincelait, sa bouche légèrement entrouverte, elle avait l'air tout aussi frustrée que moi. Ses tétons pointaient sous le tissu trop fin, dessinant la courbe parfaite de ses petits seins ronds.

Les masques de la chairOù les histoires vivent. Découvrez maintenant