Kha: L'amour impossible

Chapitre 44: Le commencement

Je prends une grande inspiration, résolu à faire ce que je dois. J'ai survécu à l'enfer des batailles, je peux survivre à cela aussi. Je peux survivre au souhait de mourir. Je me force à ignorer les tremblements dans mes mains, je dois être fort.

La nuit tombe et le cachot devient encore plus sombre. Les gardes continuent de discuter, ignorant que j'ai entendu chaque mot. Ils croient que je suis brisé, mais ils se trompent. La détermination brûle en moi, plus vive que jamais. Je me pensais vider de toute énergie vitale mais quelques mots et une décision m'offrent l'énergie dont j'ai besoin pour Diane. Mon esprit n'a plus qu'un seul objectif à présent et personne ne m'arrêtera avant d'avoir terminé ma dernière mission.

Je commence à examiner ma cellule, cherchant une faille, un point faible. Les souvenirs de mes évasions passées me reviennent en mémoire. Je sais que je peux le faire. Je repère une pierre légèrement desserrée dans le mur. Avec patience et force, je commence à la déplacer.

Les heures passent, mais enfin, la pierre cède puis une autre et encore une autre. Derrière, un petit passage semble se dessiner. Il est étroit, mais suffisant pour que je puisse m'y faufiler. Les gardiens ronflent à tout rompre, jamais ils ne pourraient imaginer que je voudrais échapper à l'endroit où je voulais tant être. Je me glisse dans le trou, sentant les parois rugueuses contre ma peau. Mon cœur bat à tout rompre.

Je rampe dans l'obscurité, me guidant par instinct. Finalement, j'atteins une grille rouillée. Avec effort, je la pousse, elle cède avec un grincement sourd. Je me retrouve à l'air libre, sous un ciel étoilé. C'est effrayant de constater comme il est facile d'échapper à la justice.

Je me redresse, respirant l'air frais qui me manquait tant dans le passage si étroit que je viens d'emprunter. Je suis dehors, mais ce n'est que le début. Diane est toujours en danger. Je dois trouver Mimone, je sais qu'elle m'aidera. Elle a toujours su quoi faire.

Je me dirige vers la ville, prenant soin de rester dans l'ombre. Je jette un dernier coup d'œil à ce qui était ma prison.

—    Ne t'inquiète pas, quand je saurai Diane en sécurité je reviendrais, prenpare les flammes du bûcher.

Chaque pas me rapproche de mon but. Je me faufile dans les ruelles sombres, évitant les patrouilles de gardes.

Enfin, j'atteins la maison de Mimone. Je frappe doucement à la porte, espérant qu'elle soit encore éveillée. La porte s'ouvre lentement, révélant le visage ridé mais alerte de ma vieille amie.

— Kaël, je ne m'attendais plus à te voir. Entre vite.

Je m'engouffre à l'intérieur, fermant la porte derrière moi. Mimone m'observe avec un mélange de surprise et de soulagement.

— Que fais-tu ici ? Je pensais que tu étais...

— Mort ? Presque. Mais j'ai besoin de ton aide, Mimone. Diane est...

—    En danger. Tu en as mis du temps. J'ai cru mettre trompée et que tu allais vraiment te laisser mourir. Heureuse de constater que tu ne trahis pas tes promesses mon cher ami.

Mes yeux s'agrandissent à ces mots. Mais comment...

— Dis-moi ce que je dois faire, ajoute-t-elle simplement.

Je la regarde, mon coeur se réchauffe lorsque j'entends ces mots.

—    Un abri, c'est tout ce dont j'ai besoin.

—    C'est tout ? En es-tu sûr ? Où comptes-tu aller sans ta vieille Grigri. Ils sont à chevaux tu sais, tu ne risque pas d'aller plus vite qu'eux avec seulement tes deux pieds. Elle est peut-être vieille, mais Grigri elle, en a au moins quatre.