Inodore [minsung]

Minho, ou laisser un caramel sauvage prendre les rênes avec plaisir 🍋

        Je me fige aux mots susurrés dans mon oreilles, alors que mes mains jusqu'ici empressées sur le corps de Jisung se font plus légères, timides. Malgré la passion grisante qu'il met dans nos baisers, j'y réponds plus lentement, m'écartant de lui sans exactement savoir comment réagir.

        Semblant sentir ce changement d'ambiance soudain, il se calme, s'éloigne légèrement avant de terminer de se retourner complètement, s'installant face à moi sur mes genoux d'un rapide mouvement. Ses yeux cherchent les miens que je n'arrive pas à retenir de fuir, jusqu'à ce que ses mains s'emparent de mes joues pour maintenir mon visage droit et je suis alors contraint de soutenir son regard. Contrairement à tout ce que mon imagination parfois trop anxieuse peut me faire imaginer, ses pupilles brillent d'une douceur infinie et un léger sourire marque ses lèvres rougies par notre échange.

        — Hey Min, si tu n'as pas envie d'aller plus loin, on s'arrête là.

        J'entrouvre la bouche pour répondre, mais aucun mot ne sort de ma gorge. Ce n'est pas ça. C'est bien loin d'être ça. Je meurs d'envie de partager un tel moment avec lui, de découvrir son corps alors qu'il parcourt le mien, de sentir sa peau contre la mienne, de caresser chacun de ses points sensibles, de le voir se plier de plaisir contre moi jusqu'à l'extase.

        — On n'a jamais discuté de ce sujet. Ce n'est pas grave, ne t'inquiète pas, il ajoute doucement.

        Il me prend dans ses bras, m'offrant une étreinte de réconfort. Mon cœur chauffe de le voir agir ainsi, et l'envie qu'il comprenne exactement ce qu'il se passe dans ma tête est suffisamment forte pour enfin laisser un mot sortir de ma bouche.

        — J'ai peur Hannie, je souffle alors que sa tête se redresse pour m'observer. Je perds la tête à chaque fois que je suis à côté de toi, chaque bouffée de ton odeur me rend fou. J'ai peur de complètement perdre le contrôle, de risquer de te faire mal ou même de t'agresser avec mes phéromones comme...

        Le souvenir de cette soirée chez Felix où mes suppresseurs ont lâché me revient en tête. Jamais je n'oublierais le visage de détresse qu'il affichait alors que j'étais sorti de force de l'appartement par Changbin. Imaginer que cela se reproduise, cette fois-ci non pas à cause de ma propre panique, mais de mon désir m'est insupportable.

        — Je t'aime tellement Hannie, et tu n'imagines pas à quel point je te désire, à quel point je meurs d'envie de répondre à ta demande immédiatement mais je suis terrorisé par le fait de tout faire foirer par mon manque de contrôle.

        Lorsque je plonge mon regard dans le sien, des milliers d'images emplissent mon esprit. Celles de ces journées de rut enfermés à l'hôpital où je n'ai pu qu'imaginer son corps de longues heures durant, celles d'envie de lui qui me viennent parfois le soir à ma plus grande honte et celles plus réelles, de nos multiples baisers plus ou moins brûlants. Je déglutis. Si seulement je pouvais avoir une meilleure maîtrise de moi-même.

        — Tu sous-estimes tes capacités Minho.

        Jisung me coupe dans la pérégrination de mes pensées, certainement conscient au changement de mon odeur de la direction qu'elles ont prises.

        — Moi aussi je perds la tête quand je suis avec toi, moi aussi je suis sensible à ton odeur. C'est normal, c'est le quotidien d'un alpha et d'un oméga qui s'aiment, et je ne te parle même pas de cette histoire d'âmes sœurs. Lâcher prise sur ses phéromones est tout à fait normal dans ce genre de moments. Ce n'est pas le signe d'une faiblesse, c'est celui d'une confiance en son partenaire. Et moi je te fais entièrement confiance Min.