Minho, ou la conclusion d'une longue rivalité par une victoire bien méritée 🍋

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        Jisung, Jisung, Jisung. Mon être tout entier est concentré sur lui alors qu'un râle de frustration m'échappe sous la brûlure montant toujours plus dans mon corps. L'eau froide de sa douche sous laquelle je me suis précipité en arrivant ne suffit plus à m'apaiser et la sensation de mes mains sur ma peau est bien loin d'égaler les images qui envahissent mon cerveau depuis de longues minutes.

        Je suis incapable de me souvenir comment je suis arrivé ici, uniquement guidé par mon corps alors que esprit était déjà perdu dans les limbes délirantes de mes ruts. Il a fallu un effort intense pour réussir à déverrouiller la porte avec le double attaché à mon propre porte-clé, et entrer dans son appartement n'a fait qu'empirer mon état. Son odeur est partout. Le caramel embaume le logement des murs au plafond, imbibe chaque parcelle de tissus dans lesquels je meurs d'envie de me rouler en attendant son arrivée. Seule la crainte de perdre le contrôle m'a permis de conserver un semblant de pensée rationnelle pour m'enfermer dans sa salle de bain.

        Perdu dans les brumes des sensations qui m'assaillent, je ne fais pas attention au son de la porte d'entrée s'ouvrant avant de se refermer précipitamment. Je suis sorti du cycle de mes pensées par la vague de phéromones qui se glissent dans la salle de bain, tous mes capteurs olfactifs à l'affût de cette nouvelle variation. Je me fige au bruit des pas se rapprochant de la pièce, geignant sous la tension qui envahit mon corps alors que je réalise que Jisung se tient juste derrière le battant. La poignée s'abaisse dans une tentative vaine d'ouvrir la porte verrouillée et mes ongles s'enfoncent dans mes poings alors que je lutte contre l'envie irrépressible de me jeter sur la serrure pour l'arracher et atteindre l'oméga qui se tient à quelques centimètres de moi. Mon oméga.

        — Ouvre-moi, Minho.

        Sa voix filtre à travers la cloison, terriblement désirable. Je tremble à l'image de ses lèvres formant mon nom et ne résiste plus à la tentation de couper l'eau qui coule toujours sur moi pour quitter le bac de douche. Je m'approche autant que je peux de la porte, mon dos coulant contre le bois blanc alors que je m'empêche de tourner le loquet.

        — Je ne vais pas y arriver Hannie, je croasse, ma voix terriblement instable sous mon contrôle précaire.

        Une vive bouffée de chaleur m'envahit alors qu'une nouvelle vague de phéromone se fraie un passage dans la petite salle d'eau, cette fois-ci teintées de la pointe plus douce de la fleur d'oranger.

        — Tout va bien se passer Min. J'ai pris ma pilule et le patch est en place. Mes chaleurs ne vont pas tarder à se déclencher.

        Je sens ma glande pulser violemment, un long frisson me parcourant à ces mots. L'image de Jisung m'ouvrant la porte de son appartement un mois plus tôt, les joues rouges, la sueur collant à son front et les yeux emplis d'un désir dévorant me revient en tête, tandis que ma main s'empare de la poignée, serrant le métal froid contre ma paume.

        — Je suis prêt pour toi, mon alpha.

        Ma résistance se brise à l'instant où j'entends sa voix enfiévrée. Mes doigts jouent avec la serrure, mon autre main luttant pour enfin ouvrir ce battant. Celui-ci lâche presque instantanément, et il ne faut pas plus de temps pour que mon corps rejoigne celui de Jisung posté juste devant, mes bras s'enroulant autour de sa taille, mon visage enfoui dans son cou d'où se dégage son odeur envoutante de plus en plus puissante.

        Je le sens vaciller sous la force de notre étreinte, reculant de plusieurs pas jusqu'à atteindre le mur contre lequel il se retrouve coincé alors que mon corps tente de s'approcher toujours plus de lui alors même que ma peau frotte déjà fortement contre le tissu de son t-shirt. Je me gorge de longues inspirations de ses phéromones, mes lèvres glissant contre sa peau ambrée, déclenchant une vague de frissons que j'accentue d'une légère succion, progressant vers sa nuque avec envie. Je grogne de frustration lorsque le passage m'est bloqué par un large carré de sparadrap chair protégeant sa glande de toute intrusion, qui me force à relever la tête.

Inodore [minsung]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant