chapitre 5 : le chat et la souris

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…l’expression froide et déterminée. Ses yeux fixés sur Santucci, elle s’accroupit devant lui, approchant lentement son visage du sien, tandis qu'il se tordait de douleur, une main appuyée contre la plaie ensanglantée.

"Tu ne m'as pas écoutée," murmura-t-elle doucement, presque avec une douceur qui glaça l’air autour d’eux. "Je ne suis pas là pour négocier. Je suis ici pour t’ôter ce qui te reste de pouvoir. Et crois-moi, tu n’en avais déjà plus beaucoup."

Santucci, les dents serrées, tenta de balbutier quelque chose, mais Régina ne lui laissa pas le temps. Elle essuya délicatement le sang qui coulait de sa lame sur le col de la chemise de l’homme, un geste aussi calculé qu'intimidant. "Il n'y a rien de personnel. Juste du business."

Lorenzo, caché dans l'ombre, observa la scène avec un mélange de fascination et de méfiance. Il savait que Régina pouvait être impitoyable, mais la voir jouer ainsi de sa froideur et de son charme pour faire plier un rival le ramenait à une réalité : elle n'avait jamais besoin de lui. Pas pour ce genre de manœuvres, du moins. C’était une maîtresse des jeux de pouvoir.

Il décida alors d’intervenir. Sortant de l’ombre, il applaudit lentement, ses pas résonnant dans l'entrepôt vide. "Impressionnant," dit-il d'une voix claire, attirant immédiatement l’attention de Régina et de Santucci, qui releva difficilement la tête.

Régina ne parut pas surprise de le voir là. En réalité, elle avait probablement anticipé son arrivée. Elle se redressa, une lueur joueuse dans le regard. "Lorenzo, toujours aussi ponctuel. Je pensais justement à toi."

Santucci, affolé, tenta de se relever, mais la douleur l'en empêchait. "Lorenzo, aide-moi ! Cette folle veut tout me prendre…"

Lorenzo l’ignora complètement, fixant Régina. Il s’avança, ses pas mesurés, jusqu'à se retrouver à quelques mètres d’elle. Il y avait dans ses yeux une dureté qu’il n'avait pas encore montrée, un mélange d’agacement et de défi.

"Je t’avais dit de ne pas franchir certaines limites, Régina." Sa voix était basse, mais l'avertissement était clair.

Elle sourit, un sourire à la fois provocateur et triomphant. "Je t’ai aussi dit que je ne jouais jamais deux fois la même partie, Lorenzo. Mais je n’ai jamais dit que je jouais selon tes règles."

Lorenzo inspira profondément, se battant intérieurement pour garder son calme. "Et qu'est-ce que tu attends de cette scène ? Que je te laisse détruire chaque rival qui te gêne sur mon territoire ? Tu penses vraiment que ça va se passer comme ça ?"

"Je ne cherche pas à détruire," répondit-elle doucement. "Je nettoie, c’est tout. Santucci n’avait plus aucune utilité pour moi .

Quelques jours s’étaient écoulés depuis l’épisode sanglant avec Santucci. Lorenzo était resté en retrait, observant attentivement les actions de Régina. Comme il s’y attendait, elle n’avait pas ralenti. Bien au contraire, elle semblait jouer à un jeu encore plus risqué, s’infiltrant dans des cercles de pouvoir où même lui n’aurait jamais osé s’aventurer aussi rapidement.

Assis à son bureau, Lorenzo passa en revue les rapports que ses hommes lui avaient envoyés. Régina avait déjà recruté quelques anciens hommes de Santucci, leur offrant une place de choix dans son nouveau réseau. Elle consolidait son pouvoir, prenant soin de ne pas provoquer Lorenzo de front, mais ses mouvements étaient indéniablement calculés.

"Elle se prépare à quelque chose," murmura Marco, qui se tenait debout près de la fenêtre, regardant les lumières de la ville. "Tu le sens aussi, non ?"

Lorenzo acquiesça, ses doigts pianotant sur le bureau. "Elle est trop intelligente pour frapper sans raison. Mais elle a un objectif. Tout ce qu’elle fait en ce moment… ce n’est que de la mise en scène."

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