chapitre 8: la séduction du pouvoir

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Le portail massif en fer forgé du domaine de Lorenzo se dressait devant Régina, imposant et intimidant, une barrière symbolique entre elle et l'homme qu'elle avait défié tant de fois. Mais ce soir, quelque chose était différent. Elle s'approcha lentement, une bouteille de whisky en main, le sourire aux lèvres. La caméra de surveillance, bien visible au-dessus du portail, la suivait, enregistrant chacun de ses gestes.

Contrairement à ses habitudes, Régina portait une robe ample, légère, ornée de motifs floraux qui dansaient doucement avec la brise. Aux pieds, des babouches à talons qui claquaient doucement contre les pavés de l'entrée. Cette simplicité détonnait avec l'image de la femme glaciale et impénétrable que Lorenzo avait appris à connaître. Il était habitué à ses tenues strictes, souvent sombres, qui renforçaient son aura de danger. Mais là, elle semblait presque... innocente, voire désarmante.

Régina leva la bouteille de whisky en direction de la caméra avec un sourire énigmatique, puis fit un petit clin d'œil.

De l'autre côté, dans le bureau de Lorenzo, les écrans de surveillance diffusant les images du portail attirèrent immédiatement son attention. Il plissa les yeux, perplexe en voyant sa silhouette dans cette tenue surprenante. D'ordinaire, tout chez Régina était calculé pour imposer et déstabiliser, mais cette fois... quelque chose clochait.

Il se pencha légèrement en avant, s'attardant sur l'image de la bouteille qu'elle tendait vers la caméra, comme une offrande. Le whisky ? Pour quoi faire ? Et surtout, cette robe fleurie... Il fronça les sourcils, intrigué.

Son téléphone vibra soudainement. Un message de Régina : "Je sais que tu me regardes. Ouvre-moi, Lorenzo, on a des choses à régler. Et apporte des verres."

Lorenzo laissa échapper un petit rire, mais un rire sans amusement, empreint de méfiance. Régina ne faisait jamais rien par hasard. Chaque mouvement, chaque geste était une manœuvre. Il se leva, un léger sourire sur le coin des lèvres, et fit un signe à Angelo, son bras droit, pour qu'il ouvre le portail.

Quelques secondes plus tard, le portail s'ouvrit dans un grondement métallique, permettant à Régina d'entrer dans l'immense allée qui menait à la demeure. Elle marcha tranquillement, le whisky à la main, ses talons claquant doucement, consciente que chaque pas la rapprochait de Lorenzo.

Quand elle arriva à la porte, Lorenzo l'attendait, appuyé contre le chambranle, son regard toujours aussi perçant. Ses yeux glissèrent sur la robe fleurie, puis sur les babouches à talons, avant de remonter lentement vers son visage.

"Une robe fleurie ? Des babouches ?" murmura-t-il, légèrement amusé mais avec un fond d'incrédulité dans la voix. "Je dois dire que je ne m'attendais pas à ça."

Régina sourit, levant légèrement la bouteille. "On a tous droit à un changement de costume de temps en temps. Et toi, tu n'es pas curieux de savoir ce que je fais ici avec du whisky ?"

Lorenzo croisa les bras sur sa poitrine, ne quittant pas son sourire. "Disons que je suis intrigué, oui. Mais je sais aussi que tu ne fais jamais rien sans raison."

Elle hocha la tête, approchant lentement de lui, sans la moindre trace de nervosité, même si elle pouvait sentir la tension dans l'air. "Tu as raison. Je ne suis pas là juste pour boire, même si j'ai pensé que tu apprécierais un verre. Mais surtout, je suis ici pour parler... sérieusement."

Lorenzo haussa un sourcil. "Parler ?"

"Oui," répondit-elle en levant la bouteille. "Je pense qu'il est temps que nous mettions cartes sur table. Cette danse autour de qui contrôle quoi commence à être lassante. Je veux savoir jusqu'où tu es prêt à aller. Parce que moi, je suis prête à aller jusqu'au bout."

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