THE WIDOW'S SHADOW

chapitre 7: la danse des ombres

Le lendemain, Lorenzo se tenait face à la fenêtre de son penthouse, le regard perdu dans la vue panoramique de Milan. L’aube n’avait pas encore percé les nuages, et une pluie fine tombait en silence sur la ville. Pourtant, son esprit était agité, tourmenté par la conversation de la veille avec Régina. Il avait accepté un compromis, mais cela ne lui ressemblait pas. Jamais il n’avait laissé qui que ce soit entrer aussi profondément dans son jeu.

Ses pensées furent interrompues par le vrombissement d’une voiture approchant en bas de l’immeuble. Un de ses hommes fit irruption dans la pièce, essoufflé. "Patron, Giulio a bougé. Il a pris contact avec des alliés de Ricardo. On pense qu'il prépare quelque chose."

Lorenzo serra les poings. Il s’était douté que Régina pousserait Giulio à agir plus vite que prévu. Ce qu’il n’avait pas anticipé, c’était l’ampleur de sa trahison. Il savait que Régina n’était pas du genre à rester à sa place. Elle cherchait toujours à se créer un avantage, même au prix de retourner ses propres alliés contre lui. C’était risqué, mais c’était sa manière de fonctionner : en jetant le chaos pour voir qui resterait debout.

"Prépare la voiture," ordonna-t-il d’une voix calme mais glaciale. "Je veux voir Giulio avant que cette situation ne dégénère."

Pendant ce temps, Régina attendait dans un luxueux hôtel de Milan, son verre de vin à la main, un sourire serein aux lèvres. Elle avait deviné que Giulio n’allait pas tarder à faire son coup, mais elle était prête. Sa rencontre avec lui avait parfaitement servi à semer la discorde dans les rangs de Lorenzo. Maintenant, elle attendait que les cartes tombent comme elle l’avait prévu.

Massimo entra discrètement dans la pièce. "Il y a des mouvements du côté de Lorenzo. Il se dirige vers l'entrepôt où Giulio est réfugié."

Elle hocha la tête. "Parfait. Tout se met en place. Maintenant, nous allons voir jusqu'où Lorenzo est prêt à aller pour conserver son empire."

"Vous croyez qu'il va se débarrasser de Giulio ?" demanda Massimo, toujours aussi prudent.

Régina esquissa un sourire mystérieux. "Lorenzo est prévisible dans sa violence. Il frappera fort, comme à son habitude. Mais cette fois, je suis prête. Il pense encore que je joue selon ses règles. Il ne comprend pas que c'est moi qui ai réécrit ce jeu."

Elle se leva, prête à rejoindre la scène elle-même. Elle savait qu’un point culminant approchait, et elle voulait être là pour voir la chute de celui qu’elle considérait comme son égal — ou son rival.

Lorenzo entra dans l’entrepôt délabré, ses pas résonnant dans le silence tendu. Giulio était là, entouré de quelques hommes, visiblement nerveux. "Lorenzo," lança-t-il en forçant un sourire, "on peut discuter de tout ça."

Lorenzo s'avança sans dire un mot, ses yeux durs fixés sur Giulio. L'atmosphère était lourde, presque palpable, alors qu'il s'arrêtait à quelques pas de son ancien allié. "Tu as choisi le mauvais camp," dit-il d'une voix basse et tranchante.

Giulio tenta une dernière défense, levant les mains. "Ce n'est pas ce que tu crois ! C'est Régina... elle m'a manipulé, elle m'a fait des promesses !"

Lorenzo s'approcha encore, si près que Giulio pouvait sentir sa respiration. "Régina est beaucoup plus intelligente que toi. Mais tu as fait une erreur en pensant que tu pouvais me doubler."

D’un geste brusque, Lorenzo attrapa Giulio par le col et le plaqua contre le mur avec une force dévastatrice. "Je vais te montrer ce qui arrive quand on me trahit."

Alors qu’il se préparait à porter le coup final, une voix douce mais ferme résonna derrière lui. "Lorenzo, attends."

Régina se tenait dans l’ombre, son regard perçant fixant la scène. Lorenzo relâcha légèrement sa prise, se tournant lentement vers elle. "Tu viens sauver ton petit protégé ?"