THE WIDOW'S SHADOW

chapitre 9 : à la lisière du pouvoir

Lorenzo sirotait son whisky, son esprit occupé par le contraste saisissant qui se trouvait devant lui. Régina, étendue sur le canapé, semblait paisible, presque angélique dans son sommeil. Sa robe fleurie se drapait autour d’elle comme une auréole de douceur, un tableau idyllique qui n’avait rien à voir avec l’intensité du danger qu'elle représentait.

Il ne pouvait s’empêcher de se demander comment une telle beauté pouvait être aussi perfide. Chaque mouvement, chaque sourire avait été un rappel de sa capacité à manipuler et à tromper, et pourtant, alors qu'il la regardait là, son visage détendu, il ne voyait que l’innocence apparente d'une femme qui pouvait, d’un simple mot, faire basculer son monde.

Il secoua la tête, chassant cette pensée. Ne te laisse pas berner, Lorenzo. Il était conscient de la force cachée sous cette apparence. Régina savait utiliser son charme à son avantage, et il devait rester vigilant. La puissance d’une femme pouvait être dévastatrice, surtout une femme comme elle.

Son regard erra autour de la pièce, se posant sur les objets soigneusement disposés, sur le contraste entre le luxe et la vulnérabilité de cette situation. Les murs de son appartement étaient imprégnés de secrets, de complots, et d’une tension palpable. Chaque chose ici racontait une histoire, mais la plus intrigante demeurait celle de Régina.

Il se leva lentement, luttant contre l’envie de s'approcher d'elle. Sa main se tendit instinctivement vers elle, effleurant la surface du canapé, puis il se ravisa. Non, il ne pouvait pas se permettre de flancher. Mais une partie de lui, une partie qu’il préférait ignorer, se sentait attirée par cette fragilité qu’elle dégageait à cet instant.

"Comment peux-tu être si belle et si dangereuse ?", murmura-t-il pour lui-même, son ton teinté d’un mélange de frustration et d’admiration. Il se rappela les promesses de manipulation, les ruses et les jeux d'esprit qu’elle avait déployés. Chaque stratégie qu’elle avait employée avait été soigneusement calculée, chaque sourire, chaque mot, une pièce de son plan.

Mais alors qu'il l'observait, quelque chose en lui se mit à changer. Peut-être que sa beauté n'était pas uniquement un outil de destruction. Peut-être qu'il y avait en elle une force qu'il n'avait pas encore eu l'occasion d'apprécier.

Il retourna à son verre, hésitant entre l’admiration et la méfiance. Un frisson d’anticipation parcourut son échine. Quand Régina se réveillerait, que diraient ses yeux ? Quels mots empoisonnés glisseraient de ses lèvres ?

Lorenzo but une nouvelle gorgée, sa détermination se raffermissant. Il devait rester concentré. Si elle est un serpent, alors je dois être le meilleur des charpentiers. Le jeu continuait, et il était déterminé à ne pas perdre.

Il se laissa tomber dans le fauteuil, attendant que le sommeil de Régina prenne fin, prêt à affronter tout ce qu'elle lui réserverait.

Lorenzo observa la silhouette endormie de Régina, sa respiration régulière et paisible contrastant avec la tempête de pensées qui faisait rage dans son esprit. Chaque seconde semblait une éternité, le silence de la pièce étant rompu uniquement par le doux son du whisky s'écoulant dans son verre. Il se perdit un instant dans ses propres réflexions, se remémorant leurs précédentes interactions, chaque rendez-vous, chaque regard chargé de promesses non tenues et de défis tacites.

Lorsque Régina émergea lentement de son sommeil, ses yeux s’ouvrirent d’abord avec hésitation, puis s’illuminèrent d’un éclat malicieux en découvrant Lorenzo, toujours planté là. Elle s’étira doucement, son corps se redressant avec une grâce naturelle. "Alors, tu m’as regardée dormir toute la nuit ?" demanda-t-elle, une lueur de taquinerie dans la voix.

"Je n'ai pas vraiment eu le choix," répondit-il, feignant l’indifférence tout en se forçant à ne pas se laisser emporter par l'effet qu'elle avait sur lui. "Il n'y a pas beaucoup de divertissement ici."