Chapitre 4

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Pov Clay

Les phares de nos motos éclairent les murs délabrés de l'ancienne usine. Je m'arrête, coupe le moteur et attrape le bras de ma psy préférée. C'est curieux, comme j'ai bien aimé la sentir contre moi durant le voyage. Vraiment curieux. Mais l'heure est grave, j'ai d'autres choses à penser. Je la traîne à l'intérieur. Ses petits cris et ses tremblements me donnent un sentiment étrange de puissance.

— Allez, on se bouge et on ne pleure pas, je dis. On est une grande fille.

— Non ! C'est juste une chienne en chaleur ! rigole Kass derrière nous. On va lui mettre un joli collier de cuir autour du cou. Et puis on va lui marquer le cul bien profondément au fer rouge ! La chienne va en baver !

Je me tourne vers Kass avec l'envie de l'étriper. Quelle vipère ! Kass est jeune (22 ans, comme moi) et belle, mais c'est une vraie tarée, un cocktail de perversion et de sadisme. Dans la nuit, ses yeux scintillent d'une lueur malade, tandis que son petit corps caoutchouc, sculptural et provocant, se balance onctueusement.
Ouais, elle sait user de ses charmes. Presque aussi bien que de son couteau à cran d'arrêt. Je ne sais pas ce que je fiche avec elle, elle doit jouer avec mes côtés sombres. Kass est ma dope, un truc incontrôlable qui m'épuise et me ronge. Sexuellement, nerveusement, mentalement. Mais j'vais pas me prendre la tête maintenant. Nous avançons dans l'usine et pénétrons dans un grand atelier. Danny est allongé par terre, la poitrine en sang. Carter, le mec le plus fiable de mon gang, est à ses côtés.

— Je te présente Danny, dit « le kid », dis-je à la doc en désignant le blessé. C'est mon petit frère, tu vas le sauver.

— Bonjour, mademoiselle, dit Danny en souriant faiblement. C'est gentil, Clay, de me ramener une nouvelle copine.

— À ton service.

Je me tourne vers la toubib qui fixe Danny avec stupéfaction.

— Il a morflé, une balle lui a traversé l'épaule. Inutile de me demander ce qui s'est passé.

Elle s'agenouille et regarde la blessure.

— Il faut l'amener à l'hôpital ! s'exclame-t-elle.

— Ça, ce n'est pas possible !

— Vous êtes fou, il risque le pire !

— Tu vas le sauver, t'es médecin, c'est ton job !

— Écoutez, docteur, intervient Carter d'un ton très calme. On a ce qu'il faut pour l'opérer.

Il ouvre une grande trousse de secours, dévoilant du matos médical à gogo : pinces, scalpels, compresses stériles...

— Et regardez ça.
Il soulève un petit récipient.

— C'est une bombonne de gaz pour stériliser les instruments. Vous voyez, on a tout ! On est des mecs prévoyants.

Ma psy n'a pas l'air contente, mais elle examine l'équipement. Elle se lève enfin, me rejoint et me fixe droit dans les yeux. De mon côté, je reste calme, très « poker face », mais j'suis un peu bluffé sur le moment.

— Vous me promettez que vous me relâchez, après l'opération ? demande-t-elle.

— Quand il sera sauvé, pas avant.

— Et il ne me sera fait aucun mal ?

— Promis. Parole de biker.

Je me tourne vers Kass, engoncée dans son cuir moulant, sa silhouette ressemble à celle d'un spectre, un petit démon assoiffé de sang et de cris de douleur.

— Par contre, si mon frère meurt... je te file à la reine noire.

Kass produit alors un sourire terrifiant, ses lèvres se courbent en un rictus sinistre. Elle se ramène, triomphante, au bruit de ses bottes
claquant comme un présage funeste.

— Ça va être trop bien, la chienne, susurre-t-elle en caressant le manche de son couteau. T'imagines même pas les trucs que je pourrai
te faire...

Gaby se crispe, impressionnée. Son regard passe de Kass à moi. Je regrette presque de l'avoir menacée ainsi, faut pas qu'elle tremble pendant l'opération.

Je conclus le deal :
— Allez, doc, au boulot. Sauve le kid, et tout ira bien.

— Tue le kid et tout ira mal, ajoute suavement Kass.

La tension monte alors que Gaby se prépare à opérer, évitant de regarder Kass, dont le sourire dément hante désormais les esprits.

The Dark BikerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant