Pov Clay
Je suis surpris de les revoir déjà, ces deux-là, mais ils ne seront pas de trop. Le jeune punk aux cheveux bleus, c'est Steven Lamour, dit Lover, et le trentenaire qui ressemble à un des frères Rapetou, c'est Burt "Tender" Shaw, l'ancien catcheur. Autant Lover est maîtrisable, autant Burt est méprisable. J'ai du mal avec lui, il est bien plus fort que moi physiquement et il ne le sait que trop. C'est un caractère bipolaire, le genre de gars qui vous embrasse un jour et vous étrangle le lendemain. C'est lui qui devrait suivre une thérapie !
— Content de vous revoir les gars.
— Et comment ! s'exclame Lover. Tu m'as sauvé la vie, mec !
Merci, merci, mon pote !Il me tombe chaleureusement dans les bras, ravi de mon deal foireux avec les Bulls, ce qui ne semble pas être le cas de Burt. Celui-ci me serre néanmoins la main, tout en me lançant un regard perçant.
— Vous voulez une bière bien fraiche, les gars ? demande Carter
— Pas de refus, dit Burt.
— Ouais, mec, de la Bud ! De la bonne Bud !
Carter sort la bière de la glacière et sert tout le monde, sauf le Kid qui dort comme un bébé et Gaby aussi discrète qu'une petite souris, refuse et préfère se servir de l'eau.
— C'est qui cette nana ? me demande Burt. Je me la ferais bien, tu sais.
— C'est ma psy, elle soigne le kid. On a besoin d'elle. Pas de blague, Burt. J'ai même viré Kass qui devenait trop violente avec elle.
— Moi, tu me vireras pas. Et tu le sais.
Que répondre ? Un jour, ça finira mal entre lui et moi. J'essaye quand même de le détourner de ses intentions malsaines :
— Mélangeons pas tout, restons pros, Burt. En plus, nous sommes à Malibu ! Des jolies filles, t'en trouveras en pagaille et bien moins plate que cette pauvre toubib !
— C'est vrai, grimace Burt, elle me semble bien plate ! Putain, et Kass qui n'est même pas là ! Moi qui adorais voir son petit cul se dandiner ! On va se faire chier.
Moi aussi, je regrette ces fesses fantastiques, ce corps si souple et si harmonieux, ce regard de braise, cette langue piercing si gourmande, ces manières vicieuses, cette vulgarité, cette violence, cette arrogance... La folie de Kass m'excitait à mort, j'avais l'impression délicieuse d'être en enfer et de baiser le diable. Je suis damné.
— Bon, dit Burt. Parlons franchement. On a toujours ces cons au cul : les Bulls !
— Exact !
— Tu les as roulés dans la farine, mais du coup c'est toute notre bande qu'ils veulent liquider. Et moi avec !
— Je devais faire quoi ? Donner mon frère ?
— Peut-être bien.
Nous nous regardons les yeux dans les yeux, la colère et la haine nous saisissent. Il suffit d'un mot, d'un souffle et nous allons nous affronter. A mort.
— Ben, c'était chaud les gars, dit alors Lover. J'ai cru que j'y passais dans ce putain d'immeuble.
— Et tes otages ?
— Je leur ai laissé un billet en partant ! C'étaient des pauvres gens.
— T'es trop mignon, ricane Burt. Moi, je laisse pas de bons souvenirs aux gens.
— Ah oui ? demande Lover en clignant des yeux.
— Les deux gars qui me coursaient dans la cage d'escalier de l'autre immeuble.
— Euh, ouais ?
— Je les ai bien arrangés. Le premier, je lui ai brisé la poitrine avec un "bear hug" et le second, je l'ai jeté dans le vide. Je crois qu'il a un peu sali l'entrée du bâtiment.
— Ah, il... Il est mort alors ?
— Ah ton avis, p'tite tête ?
Il prend le temps de raconter la suite, désireux de faire bon effet :
— J'ai entendu son crâne faire "crack" sur le bitume. Et l'autre, tu aurais dû entendre le craquement de ses côtes ! Ça a fait un bruit de noix qu'on écrase. En plus, il me suppliait, mais t'sais quoi ? J'suis un peu sourd d'oreille, des fois !Je vois Gaby blanchir à mesure que Burt raconte ses exploits. J'aimerais tant que ce soit une blague. Une bonne grosse blague. Burt était une star du ring, mais il consommait trop de drogue. Un jour, un adversaire lui a donné un mauvais coup et il a pété les plombs, tuant son opposant à coups de poing. Il a été radié du catch.
C'est devenu une âme perdue, il s'est remis à la moto, on s'est rencontré dans un bar et, ravi de dégotter un costaud pour l'équipe, je lui ai proposé de rejoindre mon team. La boulette. Je ne suis pas si malin.Pour tenter de détendre l'atmosphère, je propose :
— Allez, trinquons à notre survie pour l'instant. Essayons d'en profiter avant que les Bulls nous tombent dessus pour de bon.— De toute façon, s'ils nous chopent, je t'aurai tué avant ! dit Burt.
Heureusement, cette fois, il avait l'air de plaisanter.

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The Dark Biker
RomanceGaby, une psychiatre râtée, est chargée de superviser Clay, un biker charismatique et rebelle en conditionnelle. Clay est tout sauf un patient modèle. Il se plaît à jouer avec l'attirance évidente que Gaby ressent pour lui, la défiant à chaque séanc...