Chapitre 15

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Pov Gaby

Je m'assois encore tremblante par cette partie de poker improvisée. J'ai bien vu que Clay a proposé de jouer pour occuper l'esprit tordu de Burt. Mais la suite m'a glacé le sang, j'en ai encore des frissons. M'utiliser comme un prix pour flatter leur égo, c'est pire que de m'envoyer cuisiner. Et l'idée de passer la nuit avec ce malade me brise viscéralement. Je vaux mieux que ça, je ne suis pas de leur monde. Burt engloutit sa bière, les yeux tournés vers moi, une façon de maintenir une pression psychologique.

— La toubib, tu viens avec moi ! M'ordonne Clay.

— Pardon ?

— Je te pardonne.

— Ce n'est pas dans ce sens.
Il explose de rire.

Ce voyou est un vrai gamin immature, je le suis docilement, il vient de me sauver d'une nuit de terreur avec son dangereux acolyte. Il se dirige vers la terrasse, ouvre la baie vitrée. Il escalade la balustrade qui encercle la terrasse et se jette de l'autre côté. Je m'approche, choqué par son geste. Mais quand je regarde au-dessus de la balustrade, il est en train d'enlever ses chaussures et profite du sable chaud.

— Tu viens, doc ?

— Je ne suis pas folle. Je reste ici.

— Peureuse !

— Non, cela n'a rien à avoir, j'observe la vue.

— La froussarde.

— Bien, c'est entendu.

Je passe la balustrade, observe la hauteur, ce n'est pas si haut, je risque éventuellement une entorse, mais rien de grave. Je m'encourage, je peux le faire, j'ai déjà connu ce genre de situation avec un train en marche. Je ferme les yeux et me jette en avant. J'atterris à quatre pattes, Clay se moque de moi. Il me tend sa main et m'aide à me relever.

— Tu devrais enlever tes chaussures, doc ! C'est génial.

Je les enlève et la sensation est divine, mes pieds se glissent sous le sable chaud, j'apprécie la sensation. Il se met en mouvement en direction de la plage, je le suis au pas. Arrivé à proximité de l'eau, il jette son pied vers une vague et m'asperge accidentellement de l'eau de mer.

— Mais faites attention. Bon sang !

— Tu pourrais me tutoyer, doc ! On partage de super moments !

— Super ? C'est une blague ? C'est une caméra cachée ?

— Quelle femme ne souhaiterait pas vivre une expérience aussi excitante ?

— Quelqu'un de sensé !

— Ou coincée, doc !

— Je ne suis pas...

Je n'ai plus envie de me justifier, il ne connaît rien de moi, simplement des chiffres sur une pièce d'identité. Les gens pensent me cerner, mais ils sont loin du compte.

On longe la place en silence, mes pieds sont glacés, il fait frais à cette période de l'année.

— Sympa ton copain Burt.

— Il a son petit caractère.

— Je ne dirais pas ça.

On fait demi-tour en direction de la maison de plage, Burt nous observait du haut de la terrasse.

— Comment remonte-t-on ? Lui dis-je.

— Tu grimpes sur mes épaules et tu t'agrippes à la balustrade.

— Jamais de la vie.

— Froussarde.

Il m'attrape et m'attire à lui, il pose ses yeux sur mes lèvres, l'atmosphère se charge d'électricité, nos visages se rapprochent, son nez effleure le mien. Nos bouches ne sont plus qu'à quelques millimètres, je peux sentir son souffle mentholé. Burt se racle la gorge, on s'éloigne, gêné par ce rapprochement.

Il me guide vers un escalier de secours, il tire sur une corde. Il m'invite à passer devant. Il me suit de près, je me sens observé. En haut, Burt me tend la main que je refuse. Cette ignoble personne me donne la chair de poule, l'idée qu'il puisse poser ses mains sur moi me rebute.

Je me place dans un recoin du salon, loin de ce pervers de Burt. Carter me fait des sourires gênants. Lover raconte des blagues salaces à Carter qui est très réceptif.

— C'est quoi le plan ? Vous cachez ?

Tous les regards se tournent vers moi, surpris par ma question qui m'a totalement échappé. Ma mère disait que j'avais une grande gueule et que mon physique de fille fragile n'était qu'un leurre.

— J'avais une meilleure idée, poupée. Intervient ce pervers de Burt.

— Même si j'en meurs d'envie, je me contenterai de ma main. En levant ma main droite.

Tout le monde est mort de rire, Burt n'apprécie pas mon humour, il enrage.

— Kass va peut-être enfin m'ouvrir ses cuisses. En fixant Clay.

Un vent glacial fait basculer l'ambiance dans une tension palpable. Clay resserre la jointure de ses mains.

— Espèce de sale fils de pute.
Clay se jette sur Burt.

The Dark BikerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant