Pov Clay
La tension est palpable dans la pièce, et je vois bien que Burt ne compte pas relâcher ses intentions malsaines envers Gaby. Je dois trouver un moyen de détourner son attention, alors je propose à tous :
—Une petite partie de poker, les gars ? Ce serait sympa !Burt se tourne vers moi, plissant les yeux. Lover semble soulagé par ma suggestion, ainsi que Carter. De son côté, Gaby me jette un regard de confusion mêlé de gratitude.
— Une partie de poker ? Ça me va, mec, dit Burt en lâchant Gaby brutalement. J'adore plumer les pigeons.
Je sais qu'il est fort aussi à ce jeu, mais je me défends. Je déploie le tapis de jeu sur la table basse et je sors une liasse de billets de ma poche. J'ai suffisamment pour tenir quelques mains sans prendre de gros risques, me dis-je en me forçant à rester calme. Lover sort également son portefeuille, prêt à se joindre à la partie. Et même Carter, habituellement peu joueur, se mêle à la partie. "On va s'unir contre Burt", me dis-je. "On a une chance."
Le premier tour se passe sans encombre, chacun semblant se tester. Je gagne la première main, mais c'est plus par chance que par stratégie. La deuxième main, Burt rafle la mise et déclenche sa joie bruyante, contrastant avec le silence tendu de Gaby qui nous observe depuis le coin de la pièce.
Les enjeux augmentent à chaque main. Les piles de billets s'accumulent ou se réduisent à vue d'œil. Finalement, Carter et Lover se retirent du jeu, presque ruinés. Il ne reste plus que Burt et moi.
Mais mes mains sont de plus en plus mauvaises, cette putain de maison continue de me porter la poisse, je coule au fur et à mesure. Et finalement... je me retrouve sans rien ! Burt se tourne alors vers moi, un sourire carnassier aux lèvres.— Eh Clay, c'est quoi un chef qui n'a pas de tune ? Pourquoi pas un quitte ou double pour finir en beauté ? propose Burt avec un éclat dans les yeux.
— Un quitte ou double ?
— Ouais, si tu gagnes, tu récupères tout : ta thune et ta Gaby. Si tu perds, elle est à moi pour la nuit !
Le silence assourdissant tombe sur la pièce. Lover me regarde dubitativement, une lueur d'inquiétude dans ses yeux. Carter se sert un whisky nerveusement. Gaby blêmit, les lèvres tremblantes tout en me fixant, terrorisée. Je sens le poids de sa confiance en moi. Mon cœur martèle contre ma poitrine, mais je sais que je ne peux pas refuser. Si je refuse, Burt verra cela comme une faiblesse, et il ne s'arrêtera jamais. Il la baisera quand même et nous avec !
Je commence à négocier sa proposition :
— Voyons... Est-ce que tu me la laisseras définitivement si je gagne ? Tu l'embêteras plus après ?— Ah, ah ! Monsieur Clay J. Williamson ! Il veut tout : le beurre, l'argent du beurre et la crémière !
— À prendre ou à laisser.
— Mais j'accepte gros nigaud parce que t'as déjà perdu avec ta main pourrie ! Si par miracle tu t'en sors, je te rendrai ta mise et ta gonzesse. Par contre...
— Par contre ?
— Si tu perds, je la prends pour la nuit. Et tu n'iras pas la chercher si tu l'entends crier ! Elle sera à moi, bordel, à moi !
— Refusez Clay !!! hurle Gaby d'une voix hystérique.
— Ok, Burt, j'accepte, dis-je en serrant les dents.
Elle se tire furibarde dans la remise qu'on lui a attribuée, une petite pièce sans fenêtre qu'on lui a attribué pour lui ôter l'envie de se barrer. Je suis gêné. Je sais très bien qu'elle est mortifiée et désespérée, mais c'est ma seule chance de garder le groupe en main. Et je sais que je vais gagner.
La dernière main commence. Les cartes défilent entre mes doigts tremblants, et chaque regard de Burt sur moi me semble comme du rayon X, comme s'il savait parfaitement ce que je pense et ressent.
J'ai un roi et une dame de cœur. Pas mal, mais pas idéal. La première mise commence. Burt relance, je suis. Nous échangeons des coups d'œil intenses. Le flop arrive : un roi de pique, un dix de trèfle, et un as de cœur. Mon cœur bat plus fort. Une paire de rois, c'est un bon début.
Burt mise lourdement. Je le suis encore. Le tournant arrive : une dame de pique. J'ai maintenant une double paire, mais Burt ne montre aucun signe de faiblesse. Il fait tapis, carrément ! Là, je comprends que c'est tout ou rien. Une goutte de sueur coule le long de ma tempe alors que je décide de suivre. Le dernier round approche. Arrive un nouveau roi de trèfle. Putain, trois rois ! C'est bon ça !— On a tout joué, tocard, c'est un tapis, dit Burt. Y aura pas de seconde chance. La petite est quasi dans mon lit, toute tremblante de désir...
— Voyons voir ce que t'as.
Burt me sourit et dévoile quatre cartes : deux as et deux valets. Une double paire, mais curieusement, il cache la dernière carte.
— Full de rois par les dames, j'ai gagné, Burt, dis-je en posant mes cartes sur la table avec satisfaction.
Le visage de Burt passe par une gamme d'émotions : la surprise, la colère, puis... Curieusement, il éclate d'un rire mystérieux et me dit gravement :
— Tu n'as pas vu la dernière carte !Je frissonne. Serait-ce possible ? Oui, si c'est un troisième as qu'il dissimule, j'aurai perdu ! Il la soulève doucement. Lentement et... Putain, c'est un 10 ! il avait un full ce salaud ! Mais c'est un full plus faible que le mien, il a bel et bien perdu !
— Eh bien, dit-il, tu as réussi à me renverser, Clay. Tu as eu un sacré coup de bol !
Un soupir de soulagement traverse mes lèvres. Je rassemble mes gains et les mines inquiètes de Carter et Lover commencent à se détendre.
Gaby était revenu. Elle tient à peine debout, visiblement, elle a assisté à la fin de la partie. Elle est épuisée, vidée d'émotions, mais rageuse :— Tu me le paieras Clay, me dit-elle, en me regardant avec mépris. Je ne sais pas comment, mais tu me le paieras. On ne joue pas ma tête impunément. Je ne permets ça à aucun homme !
Quand je vous disais qu'elle devient aussi dingo que Kass... Alors qu'elle devrait pourtant savoir que, même battu, j'aurais jamais laissé Burt la toucher ! Vous le savez bien, vous, que j'ai pas de parole !
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The Dark Biker
RomanceGaby, une psychiatre râtée, est chargée de superviser Clay, un biker charismatique et rebelle en conditionnelle. Clay est tout sauf un patient modèle. Il se plaît à jouer avec l'attirance évidente que Gaby ressent pour lui, la défiant à chaque séanc...