Chapitre 10

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J'ai parfois du mal à comprendre qui je suis.
Ça me rend folle de n'avoir aucun contrôle sur ce que je ressens. Je n'aurais pas dû perdre la face lorsqu'elle a exposée mon passé devant tous mes amis. Mais cette douleur, ces souvenirs, sont trop lourds, trop dur à porter. Et pourtant je suis très douée devant les gens. Pour faire comme si de rien était et que tout ça, ne s'est jamais passé. Mais aujourd'hui c'est terminé. Accepter ce qu'il s'est passé, c'est s'accepter soi même, accepter la douleur et nos traumatismes. C'est ça, aller de l'avant.

Je regarde par la fenêtre. Le soleil de fin d'été brille toujours dans le ciel et commence a s'estomper dû aux heures qui défilent. Ça fait maintenant 2 heures qu'on est en français, notre dernier cours de la journée. Romy est à côté de moi, avachie sur sa table presque endormie. Devant nous, Lexie et Benji se chamaillent.

- Benji t'es sérieux là ? J'ai juste fait un petit trait sur ta feuille !

- Et alors ? T'avais qu'à toucher à tes fesses ! Œil pour œil, dent pour dent !

- Benji tu viens d'arracher ma page putain !

Je retiens un petit rire devant l'état du cahier de Lexie puis mon regard dévie sur l'autre bout de la classe. Oscar est endormie la tête dans ses bras. Son voisin, aussi le mien maintenant, est concentré sur son téléphone. Il jette des petits coups d'œil discret sur la prof pour être sur de ne pas être remarqué. Je ne peux pas m'empêcher de l'observer. Il a un corps imposant, son tee-shirt noir moule ses abdos à merveille, on peut voir la bande de son caleçon « Calvin Klein » dépassé de son baggy bleu foncé. Je me demande si son torse musclé débouche à une forme de V sur ses hanches. Ses mains sont remplies de bagues, je déglutis lorsque je vois ses veines remonter le long de ses bras. D'un côté, je comprend toutes ses filles qui le veulent, il est vraiment canon. Dommage qu'on peut pas en dire autant de sa personnalité. Il est littéralement le synonyme de la tentation. Il est tellement attirant mais tellement intouchable, inaccessible. Il m'intrigue, je me demande qu'est ce qui a pu le dégoûter à ce point de la gente féminine.
D'un coup, il tourne la tête dans ma direction. Ma respiration se coupe me rendant compte qu'il m'a prise sur le fait. Pour autant je ne détourne pas le regard. On se regarde seulement 5 secondes mais ça parait des minutes. Il me regarde d'abord surpris puis comprenant que je l'observais, il finit par me lancer son fameux sourire narquois. C'est littéralement sa signature. Je sens mon visage se chauffer puis je détourne direct le regard. J'espère qu'il ne va pas se faire des idées.
Je fait semblant de me concentrer sur le tableau encore un peu secouée parce ce qu'il vient de se passer.

- Bon, pour la prochaine fois, je voudrais que vous fassiez un travail de présentation en français.

Madame Watson se tourne vers nous en se frottant les mains pour enlever les résidus de craie.

- Pour ce travail, il va falloir vous mettre par deux. J'ai décider de constituer les groupes moi même.

Romy qui s'était réveillée, soupire. Tous les élèves commencent à protester. J'espère vraiment que je serais avec mes amis. En vu de ma réputation, je pense que ce n'est pas une très bonne idée d'être avec des gens qui ont des préjugés sur moi.

- SILENCE S'IL VOUS PLAÎT ! Ce travail pourra vous permettre de faire plus connaissance avec l'autre personne ! Je vais donc commencer à appeler les groupes. Ce travail sera à présenter à l'oral devant toute la classe !

Madame Watson commence à appeler les groupes un par un. Pendant tout le long où elle appelle les prénoms, mon stress commence à monter. Je me demande bien avec qui je suis.

- Ensuite, Romy et Benji...

Romy soupire de soulagement et Benji laisse échapper un « yes » victorieux avant de se tourner vers Romy et de lever sa main pour qu'ils fassent un check.

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