INSIDE

Chapitre 11

« Le sexe est souvent défini comme un mode de reproduction. Moi je pense qu'il est bien plus que ça. Il peut être autant négatif que positif. C'est pour cela qu'on distingue « baiser » et « faire l'amour ». D'un côté « baiser », souvent assimilé aux gens avec qui on couche qui n'ont pas réellement d'importance, souvent des plan Q, qu'on ne reverra pas. Juste deux ou plusieurs personnes consentantes (très important) qui se donnent leurs corps pour se faire plaisir, sans vouloir de relation « sérieuse ». Le problème, c'est quand tu en es accro. Bien évidement, la plus part du temps ça ne vient pas tout seul. Je pense à ceux qui ont été violé(e)s ou agressé(e)s sexuellement durant leur enfance, certains auront une phobie extrême de passer à l'acte, tandis que d'autre y seront au contraire très attaché. Pour certains le sexe est leur seul source de plaisir, le seul « bonheur » qu'ils se permettent pour combler le manque d'amour ou la violence par laquelle on a pris leur corps sans leur consentement. Ce que j'essaie de vous dire, c'est que non, ce n'est pas saint de se masturber à partir de 7 ans, de ne pas pouvoir s'endormir sans et par la suite de coucher avec pleins de gens pour combler le vide en vous. Mais ce n'est pas la honte. N'ayez jamais honte, vous n'êtes pas responsables. N'oubliez pas que vous n'êtes pas seul(e)s. C'est OK. On va dire que c'est la version « noire » du sexe. Mais elle ne se limite pas qu'à ça. C'est pour ça qu'il existe « faire l'amour ». Ce côté du sexe, permet de le voir d'une autre façon. Il ne s'agit pas de violence, de forcer quelqu'un ou de combler un vide. Il s'agit d'aimer. C'est quand deux personnes s'aime et que les mots ne suffisent plus pour le montrer. Il y a ce besoin de l'autre, de lui dire « je t'aime » avec son corps, en se donnant à la personne. Hormis l'amour, il y a aussi la confiance, la confiance de donner quelque chose qui nous appartient à la personne qu'on aime, de se mettre à nu devant elle. Parce que ce n'est pas seulement du sexe, c'est une représentation d'amour. »

Je referme brusquement mon livre en soupirant. Même lire qui m'aide normalement à stopper mes pensées et m'échapper de ma réalité ne m'aide pas à me sortir César de la tête. Depuis notre dispute, il a juste fait comme si je n'existais pas. Pour la première fois j'ai pu voir qu'il souffrait. En me demandant de partir j'ai compris que j'avais raison. Il couche avec pleins de filles pas seulement pour avoir une image de « connard » mais aussi pour combler ce vide en lui. Il se sent seul. J'ai jamais vu quelqu'un avoir autant peur d'aimer ou d'être aimé. Je me demande qu'est ce qui l'a rendue comme ça. Est ce que il a déjà été amoureux ? A-t-il déjà fait l'amour avec une personne qu'il aime ..?

Je rabats violemment ma couverture de mon lit bien décidé à faire autre chose. Hors de question d'être obsédée par la psychologie de César et de sa vie sexuelle surtout. On est vendredi, la veille de la soirée et je sais toujours pas comment m'habiller. Je décide d'appeler Cam. Elle saura me dire quoi mettre.

- HEY MAHÏA ! J'ai cru que tu m'avais oublié !

Je rigole devant son ton faussement boudeur.

- Non jamais de la vie ! T'a raté beaucoup de choses, ça m'a pris la tête, je suis vraiment désolé...

- Oh, qu'est ce qui s'est passé ?Raconte moi tout !

- D'abord, j'ai été « élu » chef des cheerleaders !

Elle crie de joie.

- Ça ne m'étonne même pas ! Je savais que t'allais tout déchiré ! T'a vraiment trop de chance, ça doit être trop bien d'être à New York et de vivre le rêve américain...

- Si j'étais toi je parlerais pas trop vite ! Tu vois Cassie ? La copine de César qui d'ailleurs ne l'est pas, parce que c'est un mariage arrangé et qu'elle est seule à aimé César, elle a pas très bien pris que je prenne sa place...

- Attend quoi ? Mariage arrangé ? On est au 17ème siècle ?

Je pouffe de rire.

- Je t'assure ! C'est leur parents qui les forcent pour une histoire d'argent et d'entreprise...