Les jours qui suivirent l’incident dans la forêt furent empreints d’une tension palpable. Jack évitait Sarah autant que possible, s’enfuyant dans l’ombre à chaque fois qu’elle tentait de l’approcher. Il se retranchait dans sa solitude, persuadé qu’il ne pouvait offrir à Sarah que douleur et souffrance. Chaque regard qu’elle lui lançait, chaque sourire qu’elle lui offrait était accueilli par un murmure de désespoir.Malgré sa blessure, Sarah s’accrochait à l’espoir qu'il finirait par comprendre. Elle savait qu’il n’était pas seulement un tueur, qu’il était également un être humain, capable d’amour et de compassion. Mais la lutte entre sa nature bestiale et ses sentiments pour elle semblait être un combat qu’il ne voulait pas mener.
Une après-midi, Sarah se rendit à la forêt. Le ciel était couvert, annonçant une tempête imminente. Mais elle ne se laissa pas décourager. Elle devait le voir, lui parler, lui faire comprendre qu’elle n’avait pas peur. Elle ne reculerait pas devant ses démons.
Lorsqu’elle arriva au ruisseau, elle l’aperçut au loin, adossé contre un arbre, son masque cachant toujours son visage. Il avait l’air distant, comme s’il était enfermé dans un monde qui lui était propre. Sarah s’approcha prudemment, la peur et l'espoir se mélangeant dans son cœur.
— Jack ! l’appela-t-elle doucement.
Il se raidit à son appel, mais ne se tourna pas. Au lieu de cela, il resta silencieux, les épaules voûtées.
— Je sais que tu es là, murmura-t-elle en s’approchant un peu plus. Je ne suis pas là pour te blâmer. Je veux juste parler.
Un long moment s'écoula avant qu’il ne réponde.
— Qu’est-ce qu’il y a à dire, Sarah ? Je t’ai fait du mal. Je t’ai blessée. Tu devrais te tenir à l’écart de moi, murmura-t-il, la voix tremblante.
— Mais je ne veux pas m’éloigner de toi, Jack. Ce n’est pas ce que je ressens. Tu es bien plus que ça. J’ai vu la personne que tu peux être.
Il se tourna lentement vers elle, son regard à travers le masque impassible, mais son corps tout entier trahissant une tension intérieure.
— Tu ne sais pas de quoi tu parles. Je ne peux pas me contrôler, Sarah. Tu as vu ce qui s’est passé la dernière fois. J'ai peur de ce que je pourrais te faire. Je ne suis pas fait pour être aimé.
— C’est faux ! s’exclama-t-elle, le cœur battant. Tu es humain, Jack. Tu ressens des choses, et je le sais. Pourquoi te rejettes-tu alors que tu as tant à offrir ?
Il détourna le regard, incapable de soutenir son intensité.
— Je te fais du mal, répéta-t-il, cette fois-ci avec une voix plus ferme. Tu devrais chercher quelqu’un de mieux, quelqu’un qui n’a pas cette... obscurité en lui.
— Non ! s’écria Sarah, une larme perlant à ses yeux. Je ne veux pas de quelqu’un d’autre ! Je t’aime, Jack. Je t’aime pour qui tu es, pas pour ce que tu as fait ou ce que tu pourrais être. Je suis prête à affronter tout cela, même ton côté sombre.
Jack ferma les yeux un instant, le souffle court. Il se passa une main sur le visage, et Sarah pouvait presque sentir la lutte qui se déroulait en lui. Elle s’approcha encore un peu, sans le toucher, mais assez proche pour que ses mots résonnent.
— Laisse-moi t'aider. Ne te bats pas contre moi, Jack. Laisse-moi entrer dans ta vie, même avec ses ténèbres. Je crois en toi.
Il rouvrit les yeux, une lueur de confusion dans son regard. La lutte était toujours là, mais il semblait un peu moins certain de sa position.
— Je... je ne veux pas te voir souffrir, Sarah. Je ne peux pas supporter ça.
— Mais je préfère souffrir à tes côtés que d'être heureuse sans toi, murmura-t-elle avec une sincérité désarmante. Si tu me repousses, tu ne fais que me faire souffrir davantage.
Il ferma à nouveau les yeux, le souffle tremblant. La tempête au-dessus d'eux commençait à gronder, mais le tumulte dans son cœur était plus puissant que n'importe quel orage.
— Je ne sais pas si je peux changer, dit-il enfin, sa voix presque brisée.
— Alors laisse-moi t’aider à changer, proposa-t-elle avec douceur. Chaque jour, chaque moment, je te montrerai que tu n’es pas seul. Nous pouvons le faire ensemble.
Jack détourna le regard vers la forêt, son esprit visiblement perdu. Il était tiraillé entre le désir de fuir et l'envie de rester. Il pouvait sentir la chaleur de son amour, mais il craignait ce que cela impliquerait pour elle.
— Je... je vais te blesser encore, murmura-t-il, presque pour lui-même.
— Peut-être, mais ça vaut le risque, Jack. Tu es précieux à mes yeux. Je veux que tu te battes pour toi-même. Et si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour moi.
Il sembla prendre une profonde inspiration, le masque d’angoisse sur son visage se brisant peu à peu.
— Tu es si têtue, murmura-t-il avec un léger sourire triste.
— Peut-être, mais je ne laisserai pas ton passé définir notre avenir. Pas tant que je peux faire quelque chose pour t'aider.
Elle tendit la main vers lui, l’invitant à franchir la distance qui les séparait. Jack hésita un instant, puis finalement, il avança une main, l’effleurant délicatement. La chaleur de sa peau à travers le tissu du masque lui fit prendre conscience de la vie qui l'entourait.
— Je ne veux pas te décevoir, dit-il presque en chuchotant.
— Je te fais confiance, Jack. Nous allons prendre ce chemin ensemble.
Un orage éclata au-dessus d’eux, le tonnerre grondant. Mais au lieu de reculer sous cette menace, Sarah resta là, déterminée à lui montrer qu'il pouvait surmonter ses démons. Ce moment, sous cette tempête, était un tournant.
Jack l'observait avec une intensité nouvelle. Pour la première fois, il semblait prêt à faire face à ses peurs. La culpabilité qui le rongeait commençait à s’estomper, remplacée par un sentiment qu’il avait presque oublié : l’espoir.
— Je vais essayer, dit-il finalement, la voix encore pleine d’hésitation.
Sarah sourit, son cœur se remplissant d’une nouvelle force.
— C'est tout ce que je te demande. Un pas à la fois. Ensemble.
Et alors qu’ils se tenaient là, sous la pluie battante, une connexion encore plus profonde se formait entre eux. L’amour qu’elle lui offrait, malgré ses blessures et ses combats intérieurs, commençait à se frayer un chemin dans le cœur de Jack.
Il savait que le chemin serait long et difficile, mais il était prêt à faire le premier pas.
VOUS LISEZ
{l'amour dans les ténèbres }
Hayran KurguPrologue : L'Amour dans les Ténèbres 《La lune, haute dans le ciel nocturne, répandait une lueur pâle sur la forêt épaisse et silencieuse. Les arbres noirs s'étendaient à perte de vue, comme une mer d'ombres mouvantes. C'est au cœur de cette nature s...