My Secret

Mon secret

La finale de la FA Women's League Cup entre Arsenal et Chelsea avait une atmosphère électrique. Le stade était bondé de supporters, les bannières aux couleurs des deux clubs flottaient dans le vent et des chants résonnaient dans les tribunes. Parmi eux, Eléonore, vêtue du maillot d'Ellie Williams, observait la foule avec une excitation qu'elle n'avait pas ressentie depuis longtemps. Aujourd'hui, elle n'était pas journaliste. Elle n'était pas là pour couvrir l'événement avec impartialité, comme elle le faisait habituellement. Non, aujourd'hui, elle était là pour soutenir sa meilleure amie, celle qui allait fouler la pelouse dans quelques instants pour disputer la plus grande finale de la saison.

Assise à côté de la famille d'Ellie, elle se sentait un peu nerveuse. Elle jetait des coups d'œil discrets à la mère d'Ellie, une femme chaleureuse au sourire bienveillant, ainsi qu'à son père, un homme imposant qui, malgré sa carrure, semblait tout aussi anxieux qu'elle. Le frère d'Ellie, un adolescent bourré d'énergie, ne tenait pas en place, répétant sans cesse que sa sœur allait "détruire Chelsea" aujourd'hui.

Eléonore souriait, les mains légèrement moites. Porter le maillot d'Ellie lui semblait étrange. En tant que journaliste, elle avait toujours été stricte sur son devoir d'impartialité. Mais aujourd'hui, elle avait décidé de laisser de côté ces principes. Ce soir, il n'était pas question de professionnalisme, mais de soutien, d'amitié, et peut-être, secrètement, de quelque chose de plus profond qu'elle n'osait encore se l'avouer complètement.

Le père d'Ellie se tourna vers elle, la regardant avec un sourire amusé. « C'est drôle de te voir dans le maillot d'Arsenal, Eléonore. Je pensais que tu devais rester neutre, toi, non ? »

Eléonore rit doucement, se sentant un peu gênée. « Oui, en théorie... Mais parfois, je fais des exceptions. Je suis là en tant qu'amie, pas en tant que journaliste. »

La mère d'Ellie hocha la tête, son sourire s'élargissant. « Tu as bien raison, ma chérie. Ellie a besoin de tout le soutien possible aujourd'hui. »

Eléonore acquiesça, mais au fond d'elle, elle savait que son soutien allait au-delà de l'amitié. Depuis plusieurs mois maintenant, elle ressentait des émotions qu'elle n'avait jamais vraiment explorées. Voir Ellie si souvent, partager leur vie quotidienne, et être témoin de ses doutes, ses succès, ses moments de fragilité... Tout cela avait changé la nature de leurs sentiments l'une pour l'autre, même si ni l'une ni l'autre n'avait osé l'admettre à voix haute.

Le coup de sifflet retentit dans le stade, marquant le début de l'échauffement. Les équipes firent leur entrée sur le terrain sous les applaudissements du public. L'adrénaline commençait à monter.

« Elle est magnifique, n'est-ce pas ? » murmura la mère d'Ellie en regardant sa fille sur le terrain.

Eléonore hocha la tête, un sourire nostalgique sur les lèvres. Ellie était dans sa zone, vêtue de son équipement d'Arsenal, avec son numéro fétiche dans le dos. Mais ce jour-là, Eléonore pouvait sentir que quelque chose n'allait pas chez elle. Son amie semblait nerveuse, elle jetait des regards rapides autour d'elle, et ses gestes manquaient de la fluidité habituelle.

« Elle a l'air tendue, » remarqua Eléonore, ses yeux fixés sur le terrain.

La mère d'Ellie acquiesça. « Oui, elle ressent la pression aujourd'hui. C'est une grande finale, et Ellie a tendance à être trop dure avec elle-même dans ces moments-là. »

Eléonore fronça les sourcils. Elle connaissait cette facette d'Ellie, ce côté perfectionniste qui la poussait à se surpasser, mais qui pouvait aussi la rendre vulnérable dans les moments critiques. Son cœur se serra en la voyant ainsi.