Les sacrifices qu'on fait- pour les gens qui comptent

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Sascha
❤️🪽

Ce que l'on devient, diront certains, n'est rien d'autre que le fruit de notre éducation. Pourtant, si je suis ici, moi, Sascha, après avoir audacieusement dérobé la plus grande banque de Washington, il est bien clair que j'ai échappé à cette logique. Car qui donc, selon les normes classiques, enseigne l'art de l'irrévérence, le goût du danger et la science du chaos ? Personne. Non, ce que j'ai appris, c'est de rire face aux interdits et de me jouer des règles. Et c'est avec cette philosophie que mes compagnons et moi avons entrepris ce coup magistral.

Ainsi, hier soir, nous nous trouvions devant cette imposante bâtisse, scintillante sous les lampadaires de la ville, presque provocante dans sa grandeur et sa sécurité apparente. Elle semblait nous défier, et nous, bien entendu, n'avons pas résisté à l'appel. Chaque détail avait été méticuleusement planifié : nos déguisements, de simples livreurs de pizza, nos badges factices, jusqu'au scénario impeccable que nous avions inventé. Parce qu'après tout, un braquage, c'est comme une pièce de théâtre ; il faut y mettre de l'art.

Nous pénétrons dans le hall, moi en tête, arborant un sourire des plus affables.

— Livraison spéciale pour le sous-sol, dis-je, avec une assurance qui aurait pu tromper le diable lui-même. La réceptionniste, jeune et sans méfiance, acquiesce et appelle un vigile pour nous conduire à l'étage inférieur. Nul ne se doute de rien ; il est si simple, parfois, de passer pour ce que l'on n'est pas.

Arrivés dans la salle des coffres, nous posons nos boîtes de pizza – accessoires devenus inutiles – et déployons nos outils avec l'aisance de véritables experts. Dans cette atmosphère d'adrénaline et de complicité, les rires fusent. Kevin, un de mes complices, attrape une liasse de billets et exécute une pirouette, comme pour se moquer de la gravité de l'instant. Nous étions maîtres du jeu. Ou, du moins, c'est ce que nous croyions.

Car soudain, le silence est rompu par une sirène retentissante. La banque tout entière s'alarme. Calmement, je jette un regard entendu à mes compagnons, et dans un sourire empreint de défi, je déclare :

— Messieurs, il est temps de nous illustrer par notre rapidité. Nous nous précipitons vers la sortie, sacs pleins d'argent en bandoulière, lorsque nous tombons nez à nez avec un bataillon de policiers.

Avec un sang-froid quasi aristocratique, je m'adresse à mes camarades :

— Messieurs, je crois que nous allons devoir prendre de la hauteur.Et nous nous élançons vers les escaliers de secours, montant jusqu'au toit avec l'énergie des condamnés. En haut, le panorama de la ville s'étend devant nous, tandis que des hélicoptères commencent à tournoyer au-dessus de nos têtes. Un instant, je contemple la scène, presque amusé par l'ampleur de ce tumulte.

Dans un geste théâtral, je me retourne vers les policiers qui, armes brandies, nous somment de nous rendre. Et, avec toute l'insolence du monde, je leur lance :

— Eh bien, messieurs, qu'attendez-vous ? La nuit est jeune, et moi, Sascha, je suis prêt à vous offrir une course digne de ce nom.

La situation devient tout à fait cocasse. Là, sur le toit, entourés par les hélicos qui tournoient et les flics braquant leurs torches sur nous, je me tourne vers John et Rodriguo, mes deux acolytes, tous deux arborant des cagoules qui ne cachent rien de leur flegme, mais avec ce petit grain de folie qui me rappelle pourquoi ils sont mes complices préférés.

— Alors les gars, je dis en rigolant, j'espère que vous n'avez pas le vertige, parce que je crois qu'on va devoir improviser une petite descente.

John, en bon philosophe des bas quartiers, me regarde de son air tranquille et balance :

Fatebender Où les histoires vivent. Découvrez maintenant