Fatebender

Que chacun porte sa croix- et chacun porta sa croix

Prologue Hunter

Welcome home.

❤️❤️❤️

Un trio, c'est comme une danse macabre où chacun mène et se soumet à la fois. Il y a toujours un qui brûle plus fort que les autres, et celui qui le nourrit finit par se consumer, mais le plus beau, c'est que, dans cette destruction, on trouve une forme de beauté qu'aucun amour solitaire ne pourrait jamais offrir.

Après cette longue conversation avec Amanda, il me semblait évident que ma prochaine visite devait être pour Alexia. Elle avait été au cœur de ce qui s'était passé à Malibu, une trahison dont le goût amer flottait encore entre nous. Pourtant, malgré tout, une part de moi pensait que la confrontation était inévitable.

La maison d'Alexia se dessinait enfin dans la nuit. Ses lumières inondaient l'intérieur, projetant des éclats dans la brume du soir. La télévision murmurait en arrière-plan, signe d'une présence éveillée. Je pris une grande inspiration pour calmer le rythme de mon cœur et me dirigeai vers sa porte d'entrée. Rassemblant mon courage, je frappai, le son résonnant dans la tranquillité nocturne.

Quelques secondes à peine suffirent pour que la porte s'ouvre, dévoilant Alexia. Sa silhouette apparut, teintée d'une expression mêlée de surprise et de curiosité.

— Oh, Hunter... Bonsoir, dit-elle, d'un ton où flottait un brin de nervosité. Tu es venu pour Riley ?

Je fronçai les sourcils, légèrement perdu.

— Riley ?

Elle balaya l'air de la main, comme pour minimiser l'importance de sa mention.

— Oui, il avait besoin de quelques dossiers... Mais peu importe ça, tu n'as pas l'air d'être ici pour lui.

Le silence qui s'installa par la suite pesait lourdement, teinté d'une attente que ni elle ni moi ne savions comment briser.

— Non, Alexia, je suis ici pour toi et moi, répondis-je, la voix basse mais ferme.

Elle me fixa un instant, l'air de ne pas comprendre, comme si ma présence ici relevait d'un malentendu.

— Hunter... je suis comme ça, dit-elle finalement, avec une pointe de tristesse dans la voix. Et tu ne pourras jamais vraiment comprendre.

Je serrai les dents, sentant monter en moi cette frustration que j'avais tenté d'étouffer pendant des semaines.

— Organiser des soirées où des types se font taper dessus ? C'est ça, ta vie maintenant ?

Elle esquissa un sourire amer, détournant les yeux.

— C'est... plus compliqué que ça, murmura-t-elle. Toi, tu vois juste les apparences. Ces soirées, c'est ce que je contrôle, ce que je peux gérer... tu ne sais pas ce que ça représente pour moi.

Je pris une profonde inspiration, essayant de percer à travers cette façade glacée qu'elle aimait tant exhiber. Mais même là, sous la lumière tamisée, Alexia semblait insaisissable, prisonnière d'une spirale qu'elle seule comprenait.

— Ah oui, du contrôle ? répliquai-je en ricanant amèrement. Ces fameuses soirées où la "liberté" est à son apogée ? Où toutes sortes de dépravations sont permises ? C'est ça, ta version du contrôle, Alexia ?

Son regard se fit plus dur, mais une lueur de défi traversa ses yeux. Elle semblait prête à tout encaisser, à se justifier encore une fois.

— Ce sont mes choix, Hunter, et je n'ai de comptes à rendre à personne. Tu ne comprends rien à ce monde, alors ne viens pas m'imposer ta morale.