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𝐊𝐈𝐀𝐍𝐀
C'est mon cinquième jour de punition. Cinq jours enfermée dans ma chambre. Enfin, "enfermée", c'est moi qui ai décidé de m'auto-confinée. Papa voulait jouer au père autoritaire ? Très bien. Mais moi, je ne suis pas une fille docile. Il croit avoir le contrôle, mais la vérité, c'est que j'ai toujours su inverser les rôles.
Il m'a "punie". Et moi, je le boude. Simple. Clairement, il ne m'a jamais interdit de sortir de ma chambre, alors techniquement, je respecte les règles. Mais en me cloîtrant ici, je retourne la situation. Ce n'est pas lui qui me prive de liberté ; c'est moi qui choisis de l'ignorer. Je ne vais pas lui donner la satisfaction de me voir demander pardon ou tenter de négocier. Pas après la scène qu'il m'a faite.
En tant que reine du silence stratégique, je fais de cette "punition" mon terrain de jeu. Je passe mes journées en pyjama, enroulée dans mes couvertures, enchaînant des épisodes de Gossip Girl. Blair Waldorf, c'est moi, mais en plus subtile. Mon téléphone vibre parfois, mais je l'ignore. Je ne veux pas que papa pense que je m'amuse trop non plus. Non, je donne l'apparence d'une fille en pleine réflexion. C'est tout un art.
Et je sais qu'il fulmine. Je l'entends passer devant ma porte, soupirer, cogner doucement avant de s'éloigner. Peut-être qu'il espère que je vais craquer. Mais il ne me connaît pas aussi bien qu'il croit. J'ai appris à survivre dans des environnements bien plus hostiles que cette maison. Lui et sa colère passive ne m'impressionnent pas.
Soudain, un léger coup retentit à ma porte. Je fronce les sourcils. Pas lui, pas maintenant.
— Kiana ? C'est moi.
La voix de papa. Plus calme que d'habitude, presque hésitante. Je garde les yeux rivés sur mon écran, le volume un peu plus fort, comme si je ne l'avais pas entendu. Mais mon cœur bat un peu plus vite.
— Kiana, je veux juste discuter.
Je ferme les yeux, soupirant silencieusement. Je ne réponds pas. Parce que c'est comme ça entre nous : un jeu de forces. Et je ne suis pas prête à céder. Pas encore.
— Kiana, ouvre cette porte où je compte utiliser les doubles des clés.
— Quoi ?? dis-je un peu trop fort.
J'ignorais que papa avait le double des clés de ma chambre, comme je pense en faite toute les pièces de la maison.
Je soupire et m'extirpe de mon lit à contre-coeur.
Je traîne les pieds jusqu'à la porte, la main posée sur la poignée sans pour autant l'ouvrir tout de suite. Une part de moi veut lui claquer la porte au nez, mais une autre sait qu'il ne bluffe pas. S'il a les doubles des clés, il ne se gênera pas pour les utiliser. Et franchement, je préfère choisir quand l'affrontement aura lieu plutôt que de subir une intrusion surprise.
