CHAPITRE 24 ♧

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"Aucun dieu ne punit le parjure en amour."

OLIVER DE SANTIS.

Je sortis de la boutique, un joli cadeau en main pour ma petite sœur Alexis. Cela faisait exactement sept ans que je n'avais plus de nouvelles d'elle. J'espérais qu'elle n'avait pas déménagé.

En traversant l'avenue, je remarquai une Suzuki garée avec une femme assise au volant. C'était l'avocate. Merde. Je pris une profonde inspiration et continuai mon chemin, feignant l'indifférence.

***

Je toquai à la porte d'une maison familière. Le bruit à l'intérieur me fit sourire. Lorsque la porte s'ouvrit, nos regards se croisèrent. Une jeune femme mignonne se tenait devant moi.

Alexis, en me voyant, écarquilla les yeux avant de les fermer brusquement, comme si elle voulait effacer ma présence. Sans dire un mot, elle me laissa entrer.

Je m'approchai d'elle.

• Alexis... ça fait longtemps. Ma voix tremblait légèrement alors que je tentais de l'enlacer.

Elle me repoussa avec colère.

• Dégage!!! Je ne veux pas te voir, Oliver! Tu es une crapule!!! Ses cris me transpercèrent le cœur, me faisant rater un battement. Comment avais-je pu faire ça à ma famille? À ma pauvre sœur?

• À cause de toi! Papa est décédé! Dégage! Elle hurla à nouveau.

• Pourquoi cries-tu, Alexis ? La voix de notre mère résonna dans la pièce.

Elle fit irruption, émue en me voyant, les larmes aux yeux. Soudain, elle se jeta sur moi.

• Mio figlio è tornato. Grazie Dio! (Mon fils est de retour. Merci, mon Dieu!) s'exclama-t-elle en pleurant.

• No mamma, sono scappato. (Non maman, je me suis évadé.) Ma voix était saccadée.

Maman se détacha de moi, visiblement contrariée.

• Mon fils, tu n'aurais pas dû...

• Maman. Je n'avais pas le choix. Je dois mettre fin à cette injustice. Trop c'est trop.

• Et l'avocate?

• Elle n'est pas encore au courant. Mais je te promets que je lui dirai.

• Maintenant, tu peux t'en aller. Alexis grogna de colère.

• NO. Tuo fratello andrà. Anche lui è mio figlio! Ascoltami! (Non. Ton frère ne va nulle part. C'est aussi mon enfant! Écoute-moi!) s'emporta maman.

• Merci maman. Je sentis un soulagement en entendant son soutien.

Alexis, mécontente, détourna le regard.

• Tiens Alexis, c'est pour toi. Je sais que ce n'est pas grand-chose, mais j'ai pensé à toi. Je lui tendis le cadeau.

Elle le prit et le jeta contre le mur.

• Je ne veux rien venant de toi! Tu es un meurtrier! hurla-t-elle avant de quitter la pièce.

• Alexis, viens ici tout de suite! C'est ton aîné, tu lui dois du respect! Maman tenta de rappeler sa fille à l'ordre.

• Non importa mamma. Capisco. (Ce n'est pas grave maman. Je comprends.) répondis-je d'un air abattu.

***

Après avoir mangé avec maman, je lui dis que je ne resterais qu'une nuit. Je ne voulais pas attirer l'attention des flics sur eux.

Couché sur le lit, mes pensées dérivèrent vers cette avocate blonde et rayonnante. Un sourire se dessina sur mes lèvres alors que je m'endormis en pensant à elle.

***

Maman se leva dans la nuit et se dirigea vers ma chambre. En entrant, elle découvrit mon absence et trouva une lettre sur le lit :

*"Maman, si tu lis ce message, cela signifie que tu ne me verras pas. Papa et toi avez su nous protéger et nous donner l'amour dont Alexis et moi avions besoin. Je m'étais promis de vous aider à sortir de la pauvreté, mais j'ai échoué. Je regrette sincèrement. Pardonne-moi et pardonne mes péchés. Je ferai tout pour laver notre honneur. Dis à Alexis que je serai toujours là pour elle, même si elle ne comprend pas aujourd'hui."*

*Ton fils qui t'aime tant, OLIVER.*

En lisant cette lettre, elle éclata en sanglots. Ce fut un choc pour elle, tout autant que pour moi. Cependant, j'ai un but clair : restaurer mon honneur ainsi que celui de ma famille.

LE FAUX CRIMEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant