LE FAUX CRIME

CHAPITRE 16♤

" C'est en forgeant qu'on devient forgeron "

À dedier et partager

LEONNA ALVES

Après une journée bien remplie avec les filles, je monte dans ma SUZUKI rouge.

— Quelle journée ! murmurai-je en fermant les yeux un instant.

Soudain, mon téléphone vibre. Il semble que le repos ne soit pas pour tout de suite. Je regarde l'écran : c'est Angel. Je devine qu'il cherche à s'échapper du tumulte de son travail en m'appelant. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Je décroche, impatiente d'entendre sa voix.

APPEL ENTRANT

— Salut, ma chérie ! s'exclame-t-il, essoufflé et un brin stressé.

— Ça va, et toi ? Tu sembles… tendu. C'est le cas ? lui demandai-je.

— Oui, un peu. Je suis noyé dans les détails d'un article sensationnel. Mon entreprise est en pleine effervescence.

— Je comprends. Tu as pensé à manger ?

— Pas encore, mais j'aimerais bien goûter à ton joli corps, lance-t-il avec humour.

Je reste figée un instant. Si je dois être honnête, je n'ai jamais partagé une nuit avec un homme. Ses mots me prennent au dépourvu. Pourquoi aimer quelqu'un sans pouvoir tout lui offrir ? La relation ne devrait-elle pas être un échange équilibré ? Mais je ne peux pas tout donner si rapidement ; il faut du temps pour que mon cœur et mon corps s'ouvrent.

— Leonna, es-tu toujours là ? Ça va ?

— Oui, oui, tout va bien.

— Tu m'as fait peur. Dis-moi, es-tu libre ce soir ?

— Je serai à la maison. Mon père veut te rencontrer.

Un silence s'installe au bout du fil. Il doit réfléchir à ce que cela implique.

— Ne t'inquiète pas, je serai là avec toi, ajoutai-je pour le rassurer.

— Parfait, ma chérie… Au fait, pourrais-tu venir me chercher au travail ?

— Bien sûr, je viens te prendre. Mais dis-moi, où est passée ta Porsche ?

— Je l’ai vendue pour acquérir une petite merveille.

— Une merveille ? Qu'est-ce que c'est ?

— Tu le découvriras quand tu viendras me chercher. J'espère que tu l'aimeras autant que moi.

— D'accord. Je te prends cet après-midi, ça te va ?

— Parfait, j'attendrai ton arrivée. Je t'aime.

— Moi aussi, je t'aime. À tout à l'heure.

FIN DE L'APPEL

Un cadeau pour moi ! C'est incroyable. Mais il a dû se sacrifier pour me l'acheter ; j'espère être à la hauteur de ses attentes. Angel est vraiment l'homme le plus exceptionnel que je connaisse. Existe-t-il d'autres hommes aussi talentueux que lui ?

***

Aux environs de 14h26, je stationne ma SUZUKI au parking. J'entre dans cette entreprise, tout y est chic. Je ne suis jamais venue ici, excepté aujourd'hui. Les couleurs sont chatoyantes et lumineuses. Les thèmes sont l'or et un blanc cassé qui donnent tout leur charme.

Je m'avance près de la réception. La réceptionniste m'accueille chaleureusement d'un sourire sincère et aimable. Je l'informe que je suis venue voir Angel Salvador. Elle sourit rien qu'à son nom. Sans doute, elle est amoureuse de mon homme. Pas touche, il m'appartient. Je sais me montrer agressive si une personne ose toucher à ce qui m'appartient.

- Oui, M. Salvador est dans son bureau. Un instant, je vous prie, que je l'informe. Puis-je savoir qui vous êtes ? prononça-t-elle d'une voix intimidée par ma présence.

- Dites-lui que Mlle Alves est arrivée. Il comprendra, finis-je de parler d'une voix autoritaire.

Elle compose le numéro d'Angel nerveusement. Après une minute au téléphone, elle raccroche et décide de m'accompagner vers le bureau d'Angel.

Je toque et j'entends la voix d'Angel qui accepte. Je pénètre dans son bureau. J'aperçois le même homme que j'avais vu dans le bureau de mon père. Il était assis en face d'Angel, le dos tourné vers moi.

Angel se lève et s'avance à ma hauteur. Il m'embrasse délicatement.

- Comment vas-tu, ma chérie ? questionna Angel.

Je ne cesse de regarder cet homme qui me paraît si farfelu. Je ne sais pas comment, mais je le pressens. Angel me fait sa présentation. Il s'appelle donc Valdo Mirera. Il mesure environ 1m80, a une belle apparence, un corps pas si musclé mais bien dessiné, des cheveux noirs vifs, des yeux de couleur vert émeraude, des lèvres charnues, bien dessinées et bien roses. Une barbe naissante souligne sa virilité.

Il est vêtu d'un costume qui lui va bien, de couleur bleu légèrement foncé, avec une chemise blanche en dessous. Il porte des souliers noirs I.M. WESTON. Cet ensemble lui convient parfaitement. Il porte une montre VACHERON CONSTANTIN de couleur blanche.

En résumé, c'est un homme élégant qui a du caractère sur son visage et dans son accoutrement. Il porte tout ce qui est de marque. Il est attirant et très beau, sans oublier sa manière de se présenter.

Après vous avoir expliqué, je crois qu'il me détaille aussi de la tête aux pieds, puis s'arrête sur ma poitrine ; ses yeux descendent sur mes cuisses, puis remontent enfin sur mon visage.

- C'est mon assistant, affirma Angel en me rassurant.

- Tout le plaisir est pour moi, Mlle Alves, prononça Valdo d'une voix rauque.

J'acquiesce juste nerveusement. Il dégage une aura imposante. Je me sens toute bizarre face à lui.