La mort, une fin commune

6. Lilian

Avant de s'endormir dans son lit soigneusement bordé par sa mère, Lilian pensait passer une agréable nuit, cependant, ce ne fut pas le cas. Alors qu'il était en train de rêver de l'enfer, un simple cauchemar que nombreux sont les enfants font, les flammes n'étaient pas qu'imagination.

La chaleur l'étouffait, il transpirait, il paniquait à l'idée de ne plus avoir d'oxygène. Il se réveilla en sursaut, essayant de se dire que toutes ces sensations dont il était victime étaient le fruit de son imagination, mais non. Seul, toussant à multiples reprises dans son lit et dans une obscurité quasi totale, il arrivait à discerner de la lumière sous la porte de sa chambre. Le garçon fronça des soucils en remarquant que cette lumière bougeait ! En effet, en plus de voir des reflets de différentes couleurs tel que le rouge, le jaune ou encore le orange valsaient sous sa porte, il entendait des crépitements.

« Lilian ! Lilian ! »

C'était sa mère qui criait de l'autre côté du couloir, à la recherche d'un échappatoire. Mais que se passait-il ? Lilian mit du temps à comprendre qu'il se trouvait actuellement au milieu d'un incendie. Le garçon âgé d'à peine 13 ans se leva et avança rapidement jusqu'à la porte de sa chambre puis l'ouvrit. Il eut mal aux yeux : la luminosité et la chaleur des flammes qu'il aperçut devant lui l'éblouirent. Il aperçut sa mère de l'autre côté du couloir, en train de secouer ses bras en l'interpellant mais ils ne pouvaient rien faire, ni lui, ni sa mère; les flammes les empêchaient de se rejoindre. 

Au même moment, la poutre qui maintenait la première partie des escaliers succomba aux flammes et fit une secousse sur l'appartement qui pouvait tomber en miettes d'un instant à l'autre, chose que craignaient les personnes présentes dans le bâtiment. Lilian commença à crier à l'aide et sa mère, voyant son pauvre enfant démuni entre les flammes, hurla de toutes ses forces pour que les gens aux alentours entendissent sa détresse. 

La mère de Lilian avait facilement accès aux escaliers qui menaient à l'étage du-dessous, et certainement à une éventuelle sortie, cependant son fils n'en avait pas la chance. La mère du pauvre enfant dut se résoudre à le laisser dans l'appartement afin d'avertir les secours de la présence de sa famille à cet étage.

« Je reviens tout de suite ! Je vais avertir les pompiers ! Protège-toi des flammes, va te cacher et essaie de respirer dans ton pyjama ! »

La petit n'eut pas compris tous les mots de sa mère qui disparut aussitôt dans la fumée venant des escaliers. Plus le temps passait, plus les crépitements se font assourdissants et plus le risque de recevoir le toit sur leur tête était grand. Lilian alla se cacher sous son lit, prenant sa couverture pour respirer dedans, comme le lui avait conseillé sa mère. 

Soudain, ayant oublié de fermer la porte de sa chambre, le feu en profita pour enflammer l'armoire de l'enfant ainsi que le tapis qui recouvrait bien la moitié de la superficie de la chambre. C'est alors comme ça que la faucheuse put se procurer l'âme du pré-adolescent, n'ayant pas pu profiter de la vie, pris au piège. Par « chance », le garçon succomba à la vie par asphyxie et n'eut aucune douleur lors de la combustion.

Lilian Kurt, 2002-2015, incendie.