La Promesse du Podium

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**PDV  de Pierre**


Le réveil sonna tôt ce matin-là, un bruit strident qui brisa le silence paisible de ma chambre d'hôtel à Abu Dhabi. Le jour de course était enfin arrivé. Je m'étirai longuement avant de me diriger vers la salle de bain, où une douche froide me permit d'échapper, pour quelques instants, à la chaleur suffocante de la région. Je m'habillai rapidement, enfilant le polo de mon équipe et mon pantalon léger. L'air climatisé du couloir de l'hôtel était une bénédiction alors que je descendais vers la salle de restauration. En entrant, je vis Alonso, déjà debout et prêt, qui me salua d'une tape amicale dans le dos.


— Prêt pour aujourd'hui ?

Lança-t-il avec ce sourire malicieux qui lui était propre.

— Toujours, toi aussi, j'espère !


Plus loin, George Russell me fit un signe de tête accompagné d'un sourire poli, tandis que Lando et Daniel étaient plongés dans une conversation animée, probablement en train de partager quelques potins. Je secouai la tête en souriant et m'installai à une table isolée pour profiter d'un moment de calme. À peine avais-je commencé à déguster mon café que Max apparut, son plateau à la main. Sans attendre d'invitation, il s'assit en face de moi.


— Tu fais cavalier seul ce matin ? 

Demanda-t-il en haussant un sourcil.

— Besoin de calme avant la tempête


Il hocha la tête avec compréhension, ses traits détendus. Pendant quelques minutes, nous échangeâmes des banalités sur la météo et les dernières nouvelles de la F1. Puis, sans prévenir, il changea de sujet.


— Je voulais te dire... quoi qu'il arrive aujourd'hui, c'était une saison incroyable. On a traversé tellement de choses.


Ses yeux brillaient d'une sincérité rare. Je répondis doucement :


— Pareil. Peu importe ce qui se passe aujourd'hui, on a fait tout ce qu'on pouvait


Une sorte de promesse silencieuse passa entre nous avant que nous ne soyons appelés pour rejoindre nos équipes respectives


Les feux s'allumèrent un à un...


...et s'éteignirent.


Le soleil de plomb tapait sur le bitume, le rendant presque incandescent. Dès les premiers tours, la chaleur s'installa dans l'habitacle comme un ennemi invisible. Chaque mouvement devenait un effort colossal. Mes mains, serrées sur le volant, étaient déjà moites malgré les gants.Les premières minutes furent brutales. Mon coéquipier dut abandonner dès le dixième tour à cause d'un problème mécanique, et je sentis un pincement au cœur en le voyant rentrer aux stands, dépité. Je n'avais pas le droit de céder à la fatigue ni à la frustration.


Un accrochage impliquant plusieurs voitures provoqua un drapeau jaune, m'offrant une brève opportunité de reprendre mon souffle. Mon ingénieur de course me rappela à l'ordre :


— Pierre, concentre-toi. On peut encore remonter !


Et remonter, c'est ce que je fis. Tour après tour, je gagnai des positions, exploitant chaque opportunité. Ferrari, McLaren, Mercedes : tous les noms familiers défilaient dans mes rétroviseurs alors que je me battais pour chaque dixième de seconde.La lutte avec George et Checo et  fut intense. Leurs voitures semblaient presque imbattables, mais j'attaquai à chaque virage, cherchant à tirer le meilleur de ma monoplace. Je parvins à grimper jusqu'à la cinquième position après une manœuvre audacieuse sur George, un dépassement millimétré à la sortie d'un virage serré.


La chaleur était presque insupportable à ce stade. Chaque respiration était laborieuse, chaque muscle de mon corps brûlait. Mais je refusais d'abandonner. Pas aujourd'hui. À quelques tours de l'arrivée, Max, bien en tête, semblait intouchable. La radio crépita une dernière fois :


— P5 confirmé. Tu as fait un boulot exceptionnel, Pierre. Ramène-la à la maison.


Je franchis la ligne d'arrivée, vidé, mais satisfait. Les acclamations des supporters emplirent l'air, et je levai brièvement le poing en signe de victoire personnelle. Une fois la voiture immobilisée, j'ôtai mon casque, laissant l'air frais s'abattre sur mon visage rougi par l'effort. Je sortis difficilement de la monoplace, mes jambes flageolant sous l'épuisement. Je m'assis à même le sol, n'ayant pas la force de me mettre ailleurs, cherchant à reprendre mon souffle. Un ingénieur de mon équipe s'approcha, une bouteille d'eau à la main.


— Ça va ? 

Demanda-t-il, le regard inquiet.

Je lui répondis par un hochement de tête, trop fatigué pour émettre le moindre son. Il me félicita pour ma course, et je le remerciai silencieusement, appréciant son soutien. Au loin, je vis Max lever le poing en l'air sur sa monoplace, victorieux. Et surtout Champion du monde pour la troisième fois !  Une bouffée de fierté et de soulagement monta en moi, et un sourire étira mes lèvres. Je me rappelai la promesse que je lui avais faite.

Avec effort, je me relevai doucement, mes muscles protestant à chaque mouvement. Un des ingénieurs s'approcha de moi, me conseillant d'aller voir les médecins présents, compte tenu de la difficulté de cette course. Plusieurs pilotes avaient abandonné en cours de route, et il était clair que l'épreuve avait été particulièrement éprouvante.

— J'irai après

Lui dis-je

Mais pour l'instant, j'ai juste besoin d'un moment dans la salle de repos.

Une fois à l'intérieur, je m'allongeai quelques minutes pour décompresser, laissant le silence apaiser mon esprit. Je jetai un coup d'œil à mon téléphone, puis me relevai lentement, déterminé à retrouver Charles. Je me dirigeai vers le stand Ferrari, où je le trouvai en train de se préparer à entrer dans la pièce réservée aux pilotes avant le podium. Nous nous prîmes dans les bras, un moment de réconfort après cette course épuisante.

— Comment ça va ? 

Lui demandai-je.

— Mieux qu'il y a quelques minutes, répondit-il avec un sourire.

Il remarqua un petit sac à dos à mes côtés et fronça les sourcils.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Tu verras

Lui dis-je en souriant.

Avant de partir, Charles ajouta avec un clin d'œil :

— Tant que tu es heureux, je serai content pour toi. Si tu es triste, je le démarre.

Je rigolai, lui faisant un signe de main avant de me diriger vers le podium, un sentiment de satisfaction m'envahissant. À un moment donné, je sortirais ce que j'avais dans mon sac, mais pour l'instant, je savourais ce moment de camaraderie et d'accomplissement.

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Je tenais à vous remercier pour votre soutien et votre fidélité. J'espère sincèrement que vous avez apprécié ce chapitre autant que j'ai pris plaisir à l'écrire.

Qu'est ce qui se cache  dans le sac de Pierre ? 

N'hésitez pas à partager vos réflexions, et je vous dis à bientôt pour de nouvelles aventures !

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