Âmes Étoilées Tome II

38 - Son dos

Playlist :

The Walls - Chase Atlantic

Lorelye

— Et si nous sortions d'ici ?

Sa propre voix lui sembla étrangère lorsqu'elle prononça ces mots. Elle se redressa brusquement, relâchant son emprise sur la lame qu'elle rendit à Naëlion.

Il la récupéra sans la quitter des yeux, un sourire charmeur étirant ses lèvres, faisant apparaître ces foutues fossettes qui l'agaçaient autant qu'elles la troublaient.

— Vous avez donc choisi ce que nous allons faire ? demanda-t-il avec amusement.

— Oui, répondit-elle froidement.

Ce n'était pas vrai.

Elle n'avait rien choisi du tout.

Elle n'arrivait plus à réfléchir, pas ici, pas avec lui, pas avec ce sourire arrogant et ce regard brûlant posé sur elle.

Elle avait besoin d'air.

Alors, sans un mot de plus, elle quitta la taverne d'un pas vif, laissant au prince le soin de régler la note.

Elle savait qu'il la suivrait.

Elle entendait ses pas feutrés derrière elle, cette démarche silencieuse, fluide, celle d'un homme habitué à se fondre dans l'ombre. Mais plus que cela, elle sentait son regard ambré peser sur son dos, effleurer ses omoplates, glisser sur ses hanches comme une caresse invisible.

Une colère sourde grondait en elle.

Tout en lui l'agaçait.
Ses sourires.
Ses mots légers qui cachaient mille non-dits.
Et, par-dessus tout, la façon dont ses yeux lui faisaient cet effet-là.

Pourquoi ? Pourquoi son regard semblait-il la consumer de l'intérieur ?

Elle accéléra.

Bientôt, les lumières de la ville laissèrent place à une large cour pavée, encerclée de hautes murailles. L'école de chevalerie. Le terrain d'entraînement était désert à cette heure tardive, silencieux, baigné d'une lumière pâle.

Sans un mot, Lorelye s'arrêta au centre de la cour et retira la fourrure blanche qui la protégeait du froid. La brise nocturne mordit aussitôt sa peau, mais elle n'y prêta pas attention.

Elle voulait se battre.

Elle avait besoin de se battre.

Sa combinaison de cuir souple épousait son corps avec la précision d'une seconde peau. Elle dégaina ses lames dans un chuintement métallique et se retourna, faisant face à Naëlion.

Il s'était arrêté à quelques pas d'elle, l'observant avec un mélange de curiosité et d'amusement. Il prit son temps avant de se débarrasser à son tour de sa fourrure, ne portant plus qu'une chemise noire de cavalier.

Il dégaina.

Lorelye arqua un sourcil, surprise.

Un Kafir choisissant une épée plutôt que les faucilles traditionnelles de son peuple ? Intéressant.

Naëlion suivit son regard et rit doucement.

— Je ne suis jamais déçu à vos côtés, princesse. Vous avez le don de me surprendre.

Elle serra les dents, agacée par son arrogance.

Mais elle ne répondit pas immédiatement.

Au lieu de cela, elle fit lentement un pas en avant, sa voix devenant un murmure acéré :