𝐇𝐘𝐁𝐑𝐈𝐃𝐄𝐒

38. l'Enigma.

HEESEUNG.

Il est parti, juste comme ça.

De longues minutes se sont écoulées avant que je ne réalise. Pourquoi ne peut-il pas comprendre ? J'essaie de le protéger. Ma mémoire me joue des tours vicieux, des images réapparaissent et certaines forgent en moi une rancœur qui grossit.

Je ne fais que réfléchir depuis que je suis assis sur ce lit. J'en veux à mes parents. Mais Sunoo sature mes pensées. Rien ne compte actuellement plus que lui. Je ne cesse d'évaluer ce à quoi je fais fasse; cette personne tapis dans l'ombre que j'ai assez ignoré.

Hier, il était en danger. Par ma faute, il a dû revivre un moment traumatisant. Je m'en veux. La culpabilité est terrible et me déchire le cœur. Le simple fait d'être responsable me rend malade. Je suis censé le protéger, et non l'exposer aux prédateurs.

Mon alpha... Je perçois sa présence dans la plus petite parcelle de mon corps. Mes cellules bouillonnent, un amas de sentiments virulents menace d'exploser à tout moment. Il y a tant de colère, et c'est compréhensible. Il a été emprisonné contre son gré.

Cependant, ça devient de plus en plus compliqué de gérer tout ce qu'il dégage. Des pensées violentes, sanguinaires, obscènes. Il n'y a que ça dans ma tête. Cette envie féroce de tuer, de le, le marquer, et de... je ravale ma salive, mes membres tendus à l'extrême.

Je finis par fermer les yeux. Tout ce que je m'imagine lui faire est tellement indécent. Je tire presque sur mes cheveux en les ramenant vers l'arrière. Serais-je en rut ? Pourtant il n'y a personne en chaleur autour de moi. Sunoo ne l'est pas, je l'aurais su ?

Quoique, si je réfléchis à sa première fois, c'était pareil. Je suis devenu si protecteur au point d'être envahissant. Parce qu'il avait ses chaleurs et il était hors de question que quelqu'un d'autres le touche.

Surtout qu'il y avait ce clébard, ce Seung machin. Rien qu'en y pensant mon poing se forme. S'il était en face, je l'aurais envoyé valsé contre un mur. Je grogne, mécontent.

Je le chasse de mes pensées, revenant à Sunoo. Il est parti. Son manque me rend fou. J'ai demandé à Sunghoon de garder un œil sur lui, je peux lui faire confiance. Sachant que si quelque chose de grave se produit, il appellera mon alpha, et je saurai où le trouver.

— Heeseung ?

J'ouvre à moitié les yeux, lançant un regard mauvais à celui qui vient d'entrer. J'avais déjà flairé son odeur. Je me demande ce qu'il veut. C'est un miracle de le voir dans ma chambre. Mon accueil hostile lui fait savoir qu'il n'est pas le bienvenu.

Nous nous sommes quittés sur une note quelque peu agressive la fois dernière. Et je ne regrette pas. Encore moins à present que je suis au courant de son odieux mensonge, en complicité avec Garam. Il effectue quelques pas avant de s'arrêter à mi chemin.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Juste savoir comment tu vas, me dit-il sur un ton qui se veut bienveillant.

Ce n'est qu'un simulacre de plus pour me tromper. Vil menteur. Des ricanements m'échappent. Il ne regrette pas ce qu'il a fait, je ne peux rien croire venant de lui.

— Le père d'avant aurait déjà fuit, tiens.

Puis je le considérer encore comme un père ? Je lui ais courut après durant des années, sans jamais le rattraper. Ses appels d'une fois par an n'étaient rien de plus que de la poudre aux yeux, un moyen de se dédouaner de son rôle qu'il n'a pas su remplir.