32. Le calme avant la tempête.

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SUNOO.




Il n'y a personne à l'horizon. Je rêve sans doute, je ne fais pas face à une armée de tigre quand même.

Je savais que ce Ni-ki était louche, mais pas au point de me prendre en get-a-pen. Je mentirai si je disais ne pas être mort de peur. Raison pour laquelle mes muscles sont immobiles.

Peut-être qu'il le prend pour une forme d'affront. Parce que normalement, je devrais trembler, me ratatiner ou chercher à fuir ; pas rester planté là et le regarder droit dans les yeux. Ses phéromones sont trop lourdes à gérer.

Je reconnais là l'écart considérable entre la proie que je suis et un prédateur au dessus des prédateurs.

Les phéromones de Heeseung me prenaient autant la tête — quand j'ai arrêté le venum — me nouant la gorge. La différence est qu'il rendait ses odeurs agréables pour moi. Ceux de ce tigre me donnent la nausée. Pour la simple et bonne raison qu'il pue l'agressivité.

Un désert aride au vent sec dont les grains de sables agressifs écorchent la peau, la perforent et la dessèchent. Qu'est-ce que je peux faire à part feindre l'insensibilité ? Je refuse de lui montrer ma peur de façon explicite, au risque que cela l'excite.

Ça ne veut pas dire que je vais jouer au con. Il suffit de croiser son regard pour comprendre qu'il n'accordera aucune pitié si je tente quoi que ce soit.

— J'veux savoir qu'une chose. Les noms des enfoirés qui s'en sont pris à Jungwon.

Je manque de m'étouffer avec un rien, perplexe. Si je me base sur le message de Jay, je devrais la fermer et me tirer le plus vite possible. Mais je ne comprends pas. Si ce tigre est à la recherche des harceleurs de Jungwon, où est le problème ?

Je pourrais facilement céder pour mon bien être. Or au fond de moi, quelque chose me retient.

— Je ne les connais pas, arrivé-je à articuler sur le bout des lèvres.

Même parler est devenu compliqué. Il ne me laisse aucun répit. Qu'est-ce que j'ai toujours haïs cette condition. Avec le venum j'aurais été moins exposé à ses phéromones. Là, je reçois ses attaques invisibles en pleine face.

Enfin, je parle d'attaque, il ne le fait même pas. Il ne fait que déployer ses odeurs hostiles qui l'enveloppent. Ces derniers sont tels un poison qui me fragilisent. J'ai l'impression que mes muscles sont broyés, puis tendus à l'extrême.

Mon ventre se noue, l'acide brûle ma chair. Cela remonte à si loin, la fois où je suis resté pétrifié devant un prédateur. L'expérience avait été si douloureuse que je ne voulais plus jamais la vivre.

Peu importe comment j'ai pu être irresponsable avec cette drogue, on ne peut pas m'en vouloir. On ne peut pas me juger d'avoir voulut échapper à cette condition injuste ; un monde où en un claquement de doigt, je pourrais être réduit en bouillie.

À quel moment le point de vue des plus faibles sera prit en compte ?

Les prédateurs sont avantagés de tous les côtés. Moi qui entrevoyait une autre facette de la vie à travers Heeseung, replonge dans les mêmes pensées toxiques qui m'ont conduit à la plus dangereuse des décisions, attaquer ma forme profonde.

Ni-ki se rapproche, et je souhaite plus que jamais mettre de la distance entre nous. Mais mes jambes n'obéissent pas. Il a beau connaître Heeseung, ça ne change rien au fait que je n'ai aucune confiance, quant-à la possibilité qu'il puisse m'attaquer.

𝐇𝐘𝐁𝐑𝐈𝐃𝐄𝐒 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant