26. Comprendre.

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HEESEUNG.



C'est une sensation que je ne peux pas décrire.

Mes doigts en perçoivent encore les vibrations grisantes qui chatouillent ma paume, remontent en lenteur sans épargner un seul de mes nerfs à leurs passages. Me laissant, le souffle fluet, le sentiment d'avoir découvert la septième merveille du monde.

Pantelant, les rougeurs s'étalent sur le haut de ses joues. La couleur de ses iris vitreuses oscillent entre le brun et l'ambre. Cependant, la lueur demeure faible. Il bat des paupières, en difficulté respiratoire, le corps parcourus de soubresauts.

Je veux le toucher de partout. Je n'ai jamais vu une telle expression sur son visage. Une expression que je ne pensais d'ailleurs pas possible, lui qui maintenait jusque là un masque rude et hautain. Sunoo est magnifique, tel un diamant aux éclats opalescents qui aveuglent.

Je veux inscrire cette vision dans mon esprit, dans l'espoir de ne jamais l'oublier. La senteur fruitée saveur orange n'en est plus que délicieuse, éveillant mes sens à leur paroxysme. Nos phéromones s'entremêlent, valsent autour de nous comme deux amants qui s'enlacent pour l'éternité.

Je coule sous des vagues, euphorique, le cœur palpitant d'affection. Ce que je ressens est comparable à de hautes vagues qui ne cessent de grimper dans le vide, grandir et grossir, au point de m'engloutir. Elles redescendent ensuite, sans se presser.

Et elles délaissent derrière elles des sensations exquises.

Peu à peu, je reprend contact avec le monde réel. Sunoo expire bruyamment, tête baissée et ses bras reposant contre ma fourrure. Il lui faut de longues minutes afin de se remettre de ce que les marques nous ont provoqué. Après quoi, il m'assassine d'un regard obscur, hargneux.

Je pense qu'il est en colère.

Il t'avais prévenu de ne pas y toucher Heeseung.

Ah ouais ? J'ai du mal entendre. Aucune once de regrets ne me traverse. Or malgré mon indifférence, il me tient tête. Il décroche une droite rapide et violente. J'esquive son bras avec facilité, en remerciant ma réactivité. C'est sûr à présent, il m'en veut comme jamais.

Car la rage dans ses veines explose à cause de sa tentative ratée.

Il essaie de nouveau de me frapper au visage. Vu geste violent, il se pourrait que j'ai dépassé la limite. C'est la première fois qu'il est aussi décidé à m'atteindre. J'arrête facilement son poing — d'apparence si petit — dans le creux de ma main.

— Qu'est-ce qui t'as pris ?! Je t'avais dis de ne pas y toucher ! Me hurle-t-il.

Je démarre mal, si je ne peux même pas résister aux traces de morsures. Je baisse doucement son bras et supprime l'espace entre nos visages. Sous son nez, mes yeux s'agrandissent de choc. Je sais qu'ils sont toujours carmins. C'est une première.

— Désolé.

Rien à y faire, Sunoo claque sa langue contre son palais.

— Rien à foutre de ton excuse.

Sa réaction m'étonne. Je veux dire, pas sa colère. Mais son language. Je me rend compte qu'il est bien plus énervé que je ne le pensais. Est-ce que je viens de franchir une ligne qu'il ne fallait pas ? Je n'ai jamais pris ses regards froids au sérieux.

Actuellement, je me rend compte qu'il peut être plus terrifiant qu'il ne le laisse voir. La contrariété refaçonne ses traits à sa manière. Je ne le pensais pas capable d'être plus menaçant que ce qu'il montrait les autres fois. Jusqu'où est-il capable de faire hérisser les poils ? Il me fait perdre mes mots.

𝐇𝐘𝐁𝐑𝐈𝐃𝐄𝐒 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant