23. Petit ami.

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SUNOO.




Oncle Kurl m'a bien remonté les bretelles.

Je ne me rappelle pas m'être levé si tôt depuis des mois. Ça caille, c'est un mois de décembre ça. Les frissons m'assaillent en continue. Les partiels ne sont que pour début février. N'empêche, j'ai manqué tant de cours que je file droit à la catastrophe.

Alors manteau, bonnet, bottes et écharpe. C'est important l'écharpe en cette saison

Entre les devoirs non rendud et les projets sur lesquels je me suis absenté, le savon qu'on m'a passé était mérité. Même si oncle Kurl aurait pu être plus sympa. Ce n'est pas de ma faute si j'étais déconcentré. Mais celle d'un loup.

Je souffle devant mon miroir et recouvre au mieux mon cou. Heureusement que personne n'a découvert les traces de morsures. J'aurais été confiné chez moi pour le reste de l'année. Enfin, je crois. J'exagère ?

Je tente d'imaginer la réaction de mes parents. L'image en tête me fait grimacer. Non, j'exagère pas. J'ai des frissons rien qu'en y pensant. Je passe un coup de peigne dans mes cheveux, nouvellement roux. Une folie de ce week-end. Jake et moi voulions sauter le pas.

Surtout moi. Ce sale traitre s'est défilé au dernier moment. Dans tous les cas, me voilà tout beau avec ma nouvelle coiffure. Ils ont coupé les mèches qui m'allaient jusqu'au bas de ma nuque.

J'aime bien ma nouvelle tête. Et la coloration qui va avec. Je m'éloigne du miroir et vérifie mon porte-monnaie.

N'hésite pas à me demander quoi que ce soit.

La voix de mon oncle résonne encore dans ma tête. D'accord mais je n'aime pas trop l'embêter. Je ne m'habitue toujours pas au fait d'étudier, avoir de l'argent à disposition sans devoir bosser. Depuis qu'il a tout prit à sa charge, je ne me soucie plus de rien côté financier.

Mais lui demander... mamie n'aime pas oncle Kurl pour je ne sais quelle raison. Alors, elle fourre des billets dans les poches de mon sac qu'elle gagne en vendant ses gâteaux, lorsque j'ai le dos tourné.

Je ne peux quand même pas accepter indéfiniment. C'est son argent. Les vieilles dames sont douées. Elle a encore réussie à les glisser dans mon porte-monnaie, malgré ma vigilance.

Je remet ce dernier dans ma poche.

Ça me fait bizarre de sillonner les couloirs de l'école des beaux-arts. Sentir l'odeur de peinture, du bois provenant des amphithéâtres mêlé à celle du cappuccino. J'ai finis le mien tout à l'heure, il m'a réchauffé. Tout le monde semble en avoir besoin en ce lundi matin.

Certains s'écartent en me croisant. Ce sont surtout des proie. L'odeur de loup les effraient. J'ai finis par m'habituer aux regards insistants. D'autres têtes curieuses me dévisagent comme si j'étais un extraterrestre. Pas surprenant.

J'ignore et m'installe tout en haut de la salle, loin de l'estrade. Les étudiants débarquent. L'odeur des autres espèces qui agressent dès les premières heures est plus que désagréable. On fait avec.

Malheureusement, avec ce temps, les grandes fenêtres sont fermées. De forme rectangulaire, à l'horizontale et faites de verre, elles laissent passer la lumière du jour.

Cette dernière est faible aujourd'hui, car le ciel est couvert et le brouillard sévit. Je sors de quoi noter avant d'étaler une petite nappe Vichy sur laquelle je vais, et bien, dormir.

C'est beau les résolutions. Mais encore faudrait-il que je les tienne. J'étais motivé plutôt pourtant. J'aurais tenu quelques heures. Un exploit, à noter. Et donc, je me cale entre mes bras croisés et ferme les yeux, poussant un soupir de bien être.

𝐇𝐘𝐁𝐑𝐈𝐃𝐄𝐒 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant