12. Défis moi.

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SUNOO.





J'ai eu beaucoup de mal à comprendre à quoi cette suite faisait référence.

Après que Heeseung se soit écarté, je me suis redressé. Il avait ce sourire mystérieux collé sur ses lippes qui me donnait une étrange sensation. Il m'a demandé de le suivre, ce que j'ai fais sans manquer de déglutir, pensant avoir déclenché quelque chose que je ne pourrais pas contrôler.

Nous avons pris les escaliers, ma main accrochée à la rambarde métallique. Les marches en bois associées à cette dernière donnent un côté industriel qui m'a plu. Et donc, je suis resté focalisé sur le style de décoration que j'aime bien, pour me distraire.

Et puis, qu'est-ce qu'il pouvait bien faire ?

Je me prenais la tête pour rien. Il a poussé la porte bleu métallique d'une chambre qui porte son odeur, ajoutant sur un ton grave, un « entre ». J'ai obéis sans m'en rendre compte.

Et voilà. Welcome back au présent. Je me prends la tête pour rien. C'est juste sa chambre. Après tous les efforts que j'ai fournis pour squatter gratuitement chez lui, je ne vais pas commencer à me plaindre.

Sauf que, c'est sa chambre. Pourquoi m'y a-t-il emmené ?

Elle est vaste, balançant entre le bleu et le blanc albâtre. Minimaliste, ne contenant que le strict nécessaire. Si on veut mon avis, c'est trop académique pour moi. Ça manque un peu de bordel par ci et là.

— C'était sympa de me faire visiter ta chambre. Bon, elle n'est pas à mon goût mais tant que ça te plaît, c'est l'essentiel.

J'affiche un beau sourire pour lui montrer que même s'il a des goûts discutables, je respecte son avis.

— Bon et bah, je redescends.

Un rire nerveux m'échappe et je lui tourne le dos. À peine ma main frôle le poignet que sa voix gronde comme le tonnerre.

— Où comptes-tu aller ?

C'est n'importe quoi, pourquoi je suis figé d'un coup ? Il n'est pas censé faire peur ! C'est un loup, tout ce qu'il y a de plus doux n'est-ce pas ? Durant ces derniers jours, il n'a cessé de renvoyer l'image d'un adolescent un peu naïf et trop altruiste. À moins qu'il n'ait fait semblant, ce qui serait quand même un plot twist énorme.

Je ne cesse de me répéter qu'il est inoffensif. Peut-être même qu'il est tout mignon et innocent au fond.

— Euh, en bas ? 'fin, pas que la visite m'ennuie mais, j'ai, euh, sommeil.

Je joue la carte de la manipulation en feignant de bailler. Ça devrait marcher puisqu'il m'a cru jusque là. Mais bizarrement, Heeseung garde cet air un peu inquiétant au visage avant de se rapprocher. Je me le répète de nouveau comme un mantra. Il est inoffensif.

Mais alors, d'où vient cette pression ? Et son odeur qui se renforce au point de me tenir au cou.

— Je t'ai emmené ici pour que tu te reposes pour la nuit.

Je cligne des yeux. C'est une blague n'est-ce pas ? Je le regarde, puis je regarde l'unique lit de la pièce. Et je le regarde de nouveau. Ses pupilles grises, translucides, me font comprendre qu'il n'y a aucune once de plaisanterie.

Dos au mur, je chuchote.

— Il n'y a qu'un lit...

Heeseung sourit. Un sourire de façade qui se veut innocent. Or j'ai plus l'impression qu'il cache un rictus démoniaque.

𝐇𝐘𝐁𝐑𝐈𝐃𝐄𝐒 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant