Evrerything is Red.

3

 J'étais allongée dans mon lit quand j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir en grinçant puis claquer violement.

Carter ? Maman ? Ou... William ?

Je descendis à pas de loup dans le salon, la lumière était toujours éteinte. Je l'allumai et retins mon souffle.

- Carter ? Qu'est-ce que tu fais là, dans le noir ? Demandais-je, tremblante.

- Imagine si ça n'avait pas été moi. Imagine si ça avait été lui !

- Carter. T'es complètement bourré, viens avec moi.

- Laisse-moi ! Hurla-t-il.

- Chut ! Tes con, tu vas réveiller Allie ! En plus William est peut-être toujours là ! Tentais-je de le calmer.

Il me regarda froidement.

- Carter, s'il te plait, ne me regarde pas comme ça. N'adopte pas son attitude, tu n'es pas comme lui.

Il baissa la tête. J'en déduis que je pouvais enfin le toucher. Je lui attrapai l'avant-bras et le guidais dans les escaliers. Nous passâmes devant le couloir du premier étage où se trouvait la chambre de maman et la salle de bain. Nous arrivâmes au deuxième étage là où était la chambre que je partageais avec Carter à côté de laquelle se trouvait celle qu'Allie partageait avec Théo jusqu'à ce qu'il parte. Carter n'a jamais voulu partager sa chambre avec Théo, même avant qu'il fugue il ne s'entendait pas vraiment avec lui, et vu que Carter ne s'entendait pas avec Allie non plus, j'étais forcément avec lui.

J'ouvris la porte de notre chambre, j'avais toujours le poignet de Carter dans ma main. J'entrais dans la chambre. Elle était assez spacieuse sans pour autant être grande. Nous avions un bureau pour deux, une armoire pour deux (moi j'avais la porte de gauche, lui celle de droite), deux lits alignés au même mur (seule la tête des lits se touchaient) et une bibliothèque.

Je lui enlevai son tee-shirt, il retira ses baskets lui-même, puis il se jeta sur mon lit et s'endormit directement. J'essayai de le réveiller, de le pousser sur son lit mais il ne bougea pas, il était trop lourd pour moi. Finalement, j'abandonnai. Je m'assis sur le bord du lit et caressai ses cheveux noirs. Son visage d'habitude si froid semblait enfin paisible. Je repensai à ce que j'avais vu en enlevant son tee-shirt, son torse ; son dos et ses cotes étaient couverts d'hématomes, ses égratignures étaient remplacées par d'atroces griffures.

- Je suis désolée... Chuchotais-je.

Désolée de n'avoir rien vu depuis tout ce temps, désolée de ne pas avoir compris, désolée que ce soit sur toi que ça tombe.

Je me levai, fermais la porte et descendis au premier étage, connaissant Carter il allait finir par vomir. Il me fallait une bassine et une bouteille d'eau.

- Salut ma belle, où vas-tu comme ça ?

Cette voix rauque me fit sursauter. La peur se rependit dans tout mon corps

- Je... J'allais juste chercher à boire... bredouillai-je

William se rapprocha dangereusement et m'attrapa violemment le poignet.

- Tu sais que tu m'as réveillé ?! Dit-il en me soufflant son haleine qui empestait l'alcool dans la figure.

- Désolée, ce n'était pas mon intention. Bégayais-je.

Il resserra son emprise de plus en plus fort ce qui me broya l'avant-bras.

- Alors maintenant tu feras exactement ce qu'on te dit de faire ; c'est bien compris ? Cracha-t-il.

Une douleur fulgurante traversa mon bras. Je me mordis la lèvre jusqu'au sang pour ne pas hurler. Mais ne parvint pas à retenir un gémissement.

-Arrête. S'il te plaît, arrête ! Suppliai-je.

- C'est bien compris ? Répéta-t-il en criant.

- Oui ! Criais-je sans pouvoir me retenir d'avantage. Lâche-moi ! Tu me fais mal ! Plaidais-je.

Il abattit sa main libre violemment, sur ma joue, utilisant toute sa force. Ma tête fut emportée par le choc sur le côté. J'avais l'oreille droite qui sifflait, il enfonça ses ongles dans ma chair et lorsque je retirai mon avant-bras de son emprise il me griffa ce qui me fis pousser un cri.

- J'espère que tu retiendras la leçon. Dit-il affichant un sourire narquois. Allez, maintenant retourne là-haut avant que je ne m'énerve.

Je me précipitai dans les escaliers. Loin de Carter, qui sait ce qu'il pourrait arriver avec William dans les parages ?