J'ouvris les yeux difficilement. La pièce était plongée dans le noir. Je ne me rappelais de rien, je savais juste que j'avais eu peur, très peur. Et mal aussi. Je ne comprenais pas ce que je faisais ici, d'ailleurs je n'avais aucune idée de l'endroit où je me trouvais car le noir m'empêchait de voir. J'étais dans un lit en tout cas et je sentais l'odeur de Carter sur mon oreiller. Je tentais de bouger mais une douleur m'en empêcha. Je ne pus retenir un gémissement. Une ombre bougea non loin de moi.
-Où suis-je ? Demandais-je.
-Chez Léo dans la chambre d'amis qu'avait occupé Carter quand vous vous étiez disputés. Annonça la voix d'Isaac.
-On ne s'était pas disputés.
-Si tu veux. Ca va ?
-Je ne sais pas. J'ai mal à la tête et un peu partout aussi. Pourquoi t'es ici ? Et comment je me suis retrouvé là ?
-Je suis ici parce que Aleks m'a appelé pour que je vienne. Et pour info, Anton et Thomas sont là aussi. En fait tout le monde est là. Et tu es arrivée jusqu'ici grâce à Aleks.
-Aleks ?!
-Oui il était avec Carter, ils sont allés chez toi, ils ont cru que t'étais morte, ils ont appeler Léo qui lui pensait que t'étais pas morte, ils t'ont jetée dans leur voiture, t'ont amenée chez Léo nous ont appelés à la rescousse et ça faisait des heures qu'on te matait dormir puis on s'est absentés une seconde pour s'occuper de mes testicules et non, madame hurle enfin bref, on s'est tous précipiter pour te voir et tu hurlai sur ton frère qu'en gros il devait arrêter et tu lui demandais de t'aider mais le plus flippant c'était que tu dormais en criant. Tu ne t'en souviens pas ?
-Non, je me souviens de rien. Mais attends : ils m'ont jetée dans leur voiture ? Vous me matiez dormir ?
-Ouais ils t'ont jetés mais juste façon de parler et oui on t'a matés dormir, c'est Anton qui nous as apprit ça.
Je rigolais ; mais cette simple action me faisait mal.
-Qu'est-ce qui s'est passés avec tes couilles ? Et comment vous avez fait pour que j'arrête de gueuler ?
-Oh, laisse tomber c'est Aleks et ses pulsions, et ben tu t'es calmée toute seule. S'exclama Isaac adoptant un faux air innocent.
-Aleks avait bien une raison de faire ça je suis pas débile, Isaac. Dis-je blasée.
-Ok, j'avoue il m'en veux encore parce que je me suis tapé sa mère il y a deux mois.
-T'es sérieux là ? Isaac ! Elle a au moins trente ans de plus que toi !
-Désolé... S'excusa-t-il.
Mais je n'étais pas idiote, je savais qu'Isaac mentait, mais je pense que je ne préférais pas savoir. Je m'allongeai dans « mon » lit sous la couverture et fermai les yeux. Une dizaine de minutes après alors que je pensais qu'Isaac était parti, j'entendis des pas précipités dans les escaliers puis la porte s'ouvrir. On alluma la lumière. J'ouvris discrètement les yeux et vis mon frère torse-nu. Je serrais mes paupières très fort, voulant effacer ce que je venais d'apercevoir. Je me souvint de ce qui m'était arriver. Je devais paraître bien faible par rapport à lui. Lui avait encaissé des coups bien plus violents que moi et je m'étais évanouie. J'eus honte tout d'un coup. J'étais faible et je ne le supportais plus. Isaac prit la parole.
-Tu en as plus qu'avant... Dit-il. Je retins mon souffle.
-Ouais. Répondit Carter
-Ca te fait mal ? Tenta-t-il.
- Au début oui, mais après ça va. Il marqua une pause. En réalité, je pense au fait qu'en souffrant un peu, je protège Alaska Mon cœur se serra, « Et Allyson ? » Pensais-je.
-Et Allyson ? Demanda Isaac comme s'il avait lu dans ses pensées.
-Elle par contre je n'ai pas réussi à la protégée. Annonça-t-il. Les larmes montèrent jusqu'à mes yeux fermés.
-Elle se fait aussi... Frapper ? Questionna Isaac.
Non, il n'a pas le droit de lui demander ça, je ne veux pas savoir. Je ne veux pas que mes suppositions s'avèrent justes.
-Non. Pas exactement... Répondit Carter. Mon cœur s'accéléra.
-Comment ? Je retins une nouvelle fois ma respiration. Il ne pouvait pas lui répondre.
-En faisant quelque chose que j'ai peur qu'il fasse à Alaska. J'ai vu comment il la regarde, quand ils se croisent lors de ses gueules de bois matinal. Il attendait juste qu'elle ait l'air un peu plus vieille pour ne pas avoir trop de remords et peut-être qu'elle soit plus à son goût.
Isaac resta sans voix sur le coup. Tandis que je me mordais la lèvre jusqu'au sang, en silence, le dos tourné à eux. Je le savais pertinemment, maman m'avait prévenue.
-Et tu vas la laisser retourner chez toi ? Reprit Isaac.
-Je ne sais pas. Je pense que pour l'instant nous allons y retourner et qu'au moindre problème, je ne sais pas où on ira. On ne pourra pas squatter chez Léo éternellement. Mais dès que j'aurais dix-huit ans, je travaillerai dur et j'achèterai une maison où je vivrai avec Alaska jusqu'à ce qu'elle décide de s'en aller.
J'ouvris les yeux et me levai. Mon bandage recouvrait ma poitrine et j'avais un survêtement léger sur mes jambes. Je m'approchai de Carter qui me fixait sans un mot, et je le pris dans mes bras. Caressant son dos couvert de blessures. Je fis le contour de ses cicatrices du bout de mes doigts tandis que je passais mon autre main dans ses cheveux. Lui exerçait une légère pression sur mes omoplates, comme s'il avait peur de me casser, comme si j'étais la chose la plus fragile du monde. Les quatre autres garçons rentrèrent dans la pièce. Je retirai ma main des cheveux de Carter et la tendis vers mes amis. Léo fut le premier à se mêler à l'accolade, puis Anton, puis Thomas. Je vis Léo fusiller Isaac du regard qui, en soupirant se joignit finalement au câlin collectif. Aleks resta à l'écart, lorsque l'étreinte prit fin je me plantai devant Aleks. Nous nous fixâmes pendant plusieurs secondes puis je me jetai dans ses bras. Au début il ne comprit pas et finalement me serra aussi dans ses bras.
-Merci, sans toi je me serai surement vidée de mon sang et je serais morte. Exagérais-je volontairement.
-Y'a pas de quoi ce fut un plaisir. Ironisa-t-il. Tu peux me lâcher maintenant ? Demanda-t-il. J'éclatai de rire alors que Léo lui écrasait incognito le pied. Aleks grimaça.
-Et maintenant ? Questionnai-je.
-Maintenant ? Demanda Carter.
-Oui, qu'est-ce qu'on fait ?
-On survit, comme toujours.
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Evrerything is Red.
ActionPrologue : « Leaf falling, Autumn calling, Dark clouds forming » En cette fin de matinée d'octobre, la maison des adolescents était illuminée par les rayons du soleil. La demeure datait du XIXème siècle, au bord de cet édifice se trouvait un petit...